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De quoi est pavée La Jeune Rue ?

Boutique après commerce, la Jeune Rue – de son nom de jeune fille, la rue Vertbois – est en train de voir le jour. Petit état des lieux de vieux os appelés à devenir La Jeune Rue.

Méfions-nous de la rue qui dort ne racontait aucun proverbe. Après la tonitruance de pareil effet d’annonce, le projet se dirigeait vers un cul de sac, il semblerait aujourd’hui que la Jeune Rue soit en bonne voie (notamment avec l’installation du restaurant coréen Ibaji – 13, rue du Vertbois, Paris IIIe – conçu par Paola Navone)

Concrètement, qu’est-ce que c’est ?

Bon, beau, sain et juste : là sont nos mots d’ordre, qui dictent depuis 2012 l’ensemble de nos actions” annonçait récemment Cedric Naudon, l’homme à l’initiative de la jeune rue. Des actions portées par des points cardinaux tels que la saisonnalité (les menus s’adaptent aux saisons), le respect des produits (lutte contre la surconsommation et le gaspillage alimentaire), la mise en valeur d’un savoir-faire français, un flux tendu entre producteur et consommateur (intérêts de chacun garantis, sans intermédiaire, avec clarté) ou le respect de la terre (permaculture, agroforesterie, encourager la fertilité naturelle du sol) .

Des engagements que l’entrepreneur résume lui-même ainsi :

manger sain et savoureux en respectant la terre et ceux qui savent lui faire exprimer ce qu’elle a de meilleur.

Ce que l’on y trouvera :

La rue ne change pas de nom, bien entendu, La Jeune Rue est le nom d’un projet (tiré d’un poème d’Apollinaire, parait-il), pas celui d’un bouleversement de voirie. Un projet guidé par les points cardinaux susmentionnés dans tous les établissements – de la rue du Vertbois donc (ainsi que Volta et Notre-Dame-de-Nazareth).

Outre les restaurants IBAJI (coréen), Anahi (argentin) et le Sergent Recruteur déjà ouverts, la rue accueillera prochainement de nombreux commerces de bouche : poissonnerie, épicerie, boucherie, fromagerie, pâtisserie, glacier, bars et bistrots…

La Jeune Rue devrait également faire une place à une quincaillerie, un cinéma, des galeries d’art…

Chacun de ces lieux doit comporter un visage singulier et fort développé par les grands esprits du design. Sont annoncés : les frères Campana, Jaime Hayon, Tom Dixon, Paola Navone, Patricia Urquiola, Michele De Lucchi…

S’unir autour du bon, dans la bonne morale, poussé par une vraie déontologie du produit. Voilà, en taille réduit, le trait d’union des commerces de la Jeune Rue. Néanmoins, cela n’explique en rien le mécanisme de cette association que Naudon évoque dans les Echos avec un citron : “Le business model, c’est qu’un citron qui arrive chez nous aura plusieurs fonctions. L’huile essentielle servira à mon mixologue, le zeste à mon pâtissier, le blanc, avec son amertume, peut partir dans les confitures“. Une idée de réunir toutes les compétences pour maximiser la rentabilité des matières premières.

En attendant…

L’idée est louable, certainement astucieuse mais dans les faits, beaucoup de boutiques trouvent toujours portes closes et rideaux de fers tirés. Sur le papier, difficile de dégager un chiffre exact, seraient concernés douze fonds de commerce déjà investis et trente-six boutiques au total. Et si les mauvais perdants du Monopoly que nous fûmes se demandent combien il faut investir pour “acquérir une rue”, l’investissement s’élèverait à hauteur de 30 millions d’euros.

Vous pouvez vous tenir informé des évolutions de la Jeune Rue sur le site ainsi que sur la page Facebook dédiée.