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Dan Levy de The Dø : “Nous ne sommes pas un vrai groupe”

En pleine tournée pour l’album Shake Shook Shaken, The Dø a fait une escale à Calvi On The Rocks le temps d’un concert fiévreux au Théâtre de Verdure le 6 juillet dernier. L’occasion de discuter avec Dan Levy de l’avenir du groupe…

Une Victoire de la Musique pour l’album rock de l’année, ça booste forcément une tournée. Sur les routes depuis plusieurs semaines, The Dø se produisait le 6 juillet dernier à Calvi, aux côtés d’Etienne de Crécy et Kerri Chandler.

Une étape insulaire dans un programme très chargé et des concerts à guichet fermé pour Dan Levy que nous avons retrouvé tout juste sorti de l’eau, serviette autour de la taille, pour discuter assis sur les fameux rochers de la Citadelle.

Villa Schweppes : Vous avez composé votre album chacun de votre côté. Le fait de passer en live, et surtout sur les scènes des festivals, vous permet de vous retrouvez en tant que “groupe” ?

Dan Levy : Quand on crée en studio, on ne pense pas focément au live, ce qui est une erreur je pense. On n’est pas un vrai groupe : la force des groupes “traditionnels” est de créer et de répéter ensemble. Pour nous c’est différent, ça ne se passe pas comme ça, on n’est pas un groupe de lycée. Ce sont deux choses différentes.

Quelle différence alors avec ton travail avec Jeanne Added par exemple, hormis le fait de ne pas être sur scène ?

Dan Levy : C’est très différent, le travail de production et d’arrangement est le même mais j’étais au service de la musique de Jeanne. Olivia et moi sommes au service tous les deux de la même musique. Ce n’est pas pareil quand je fais ma propre musique. Je le vis avec une sorte de frustration : c’est très difficile d’avoir passé autant de temps avec Jeanne et d’abandonner le projet. La chance que j’ai avec The Dø est que je peux aussi participer au live. Il faut que je m’habitue à laisser un projet une fois qu’il est terminé.

Cet album a été nourri par la rupture entre Olivia et moi.

Je construis actuellement un lieu à côté de mon studio, pour en faire un endroit de vie, de création musicale. Une fois qu’on a enregistré avec un groupe, l’idée est de pouvoir répéter tranquillement, ça me permettra d’aller jusqu’au bout.

L’idée est de centraliser tout autour d’un lieu et de ton travail ?

Dan Levy : Pas de mon travail mais j’ai envie de partager l’expérience que j’aie. The Dø c’est 3 albums et 3 tournées dans le monde, ça donne une certaine expérience, je sais comment fonctionnent les maisons de disques, je sais comment agissent les tourneurs, je sais comment peut réagir un public. Pour une artiste comme Jeanne qui débutait dans la pop, ou comme le groupe Las Aves dont je m’occupe, j’ai toujours eu envie de partager mon experience et mon savoir-faire.

Cette expérience te laissait prévoir le succès de The Dø ?

Dan Levy : Je ne pensais pas en faisant ce 3e album qu’il allait aussi bien marcher. La tournée fonctionne non-stop, on a des dates jusqu’en décembre. Je ne pensais par exemple pas remplir un Zénith de Paris… Mais on ne sait jamais de quoi sera fait le lendemain. Cet album a été nourri par la rupture entre Olivia et moi, on ne sait pas ce qui se passera la prochaine fois !

The Dø à Calvi On The Rocks le 6 juillet 2015

The Dø à Calvi On The Rocks le 6 juillet 2015

Vous avez de bonnes surprises depuis le début de la tournée ?

Dan Levy : Vivre un Zénith complet en mars, pour un groupe comme nous c’est hallucinant.
Toute la tournée est spéciale.
Jouer à l’Aeronef à Lille devant 2000 personnes, le refaire à la rentrée, relancer deux Olympia (en novembre, ndlr)…
Les Etats-Unis qu’on vient de faire et voir Win Butler dans la salle parce qu’il veut voir The Dø en concert. Il y a des choses comme ça qui se passent…
Olivia qui fait un titre avec Major Lazer. Il y a toujours des choses inattendues.

Vous adaptez beaucoup votre live, entre une petite salle de concert et une grande scène de festival ?

Dan Levy : Forcément, le public n’est pas le même. Surtout en ce moment où la course des festivals s’est accentuée, avec des centaines de groupes programmés sur des dizaines de scènes. Lors d’un de nos derniers concerts, pendant une intro assez calme, j’entendais Pusha T sur une autre scène, je reconnaissais même le morceau… C’est assez perturbant, il faut forcément s’adapter à cette configuration. Calvi On The Rocks est d’ailleurs le plus “petit” festival que l’on fait cet été. C’est ma première fois en Corse, c’est toujours un plaisir de jouer au bord de la mer.