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D.A.F. se sépare : une page de la techno se tourne

Ils ont posté l’information sur Facebook ce matin : Deutsch Amerikanische Freundschaft, ou D.A.F., l’un des groupes les plus important dans la fondation de la musique techno, a annoncé sa séparation.

Dans un court message posté sur leur page Facebook, D.A.F. a annoncé aujourd’hui la fin de groupe après presque 4 décennies d’activité. “R. Goerl et G. Delgado se sont mis d’accord le 22 Janvier 2015 sur la fin de leur groupe de longue date D.A.F. De plus, R. Goerl et G. Delgado se sont mis d’accord pour un “Goodbye Tour” […]”, ont-ils posté sur le réseau social. Wod, leur booker, n’a pas donné plus d’informations à ce sujet, et les dates programmées semblent maintenues. Gabi Delgado par ailleurs a recemment annoncé un second album solo.

Vous ne connaissez pas D.A.F. ? La techno n’aurait certainement pas le même visage aujourd’hui sans ce groupe.

Si on donne souvent à la va-vite la paternité de la musique électronique moderne à Kraftwerk, c’est bien vite oublier l’influence de D.A.F., notamment sur la techno actuelle. En effet, dès la fin des 70’s, le duo a imposé ses synthétiseurs brutaux en arpegiateurs dans le paysage new wave allemand et vite international.

De Düsseldorf à Chicago

Formés comme les hommes-machines à Düsseldorf juste après la fin de la première vague punk, le groupe s’impose rapidement dans les souterrains de la musique dark et dansante de l’époque. Mêlant provocation esthétique, musique aussi hypnotique que violente et grooves dancey, le duo Goerl-Delgado est rapidement devenu une figure culte de l’underground mondial, faisant par là même exploser une musique qui fut nommée Electronic Body Music.

Au point d’arriver très vite sur les radios spécialisées aux USA, celle-là même dans lesquelles étaient jouées Kraftwerk. Leur musique n’est pas tombé dans les oreilles de sourds : c’est sur ces fréquences que les pionniers de la techno proprement dite et du hip-hop se sont “éduqués”. La sampling et la récupération de machines analogiques ont fait le reste.

Un héritage crucial

De manière brute et directe, on peut dire que sans D.A.F., pas de Gesaffelstein – qui a d’ailleurs édité un de leur morceau – mais aussi pas de Yan Wagner – qui en a repris un – pour citer les plus récents et proches de nous. De Rebotini, sans doute aussi. De tout un pan de la cold wave et, sans aucun doute, de l’EBM.

Ce n’est pas la première fois que le duo met fin au projet. Mais à leur âge – malgré une fraîcheur improbable en live – c’est sans doute la conclusion définitive de D.A.F.

Avant l’annonce de l’espérée date parisienne sur ce tour d’adieu, prenons le temps de ré-écouter quelques-uns des morceaux du groupe qui ont le plus pesé sur la musique d’aujourd’hui et de se remater un reportage de Tracks à leur propos.