L’animateur-journaliste Raphäl Yem (MTV, Radio Nova), craque pour la Villa Schweppes à Cannes, et croque une série de portraits d’artistes à la cool. Aujourd’hui : Cut Killer.
On n’a parlé que de ça : la performance de Cut Killer au Grand Journal, face à Vincent Cassel, venu rejouer (avec plus de passe-passe) son set “Piaf-Nique La Police”, rendu culte par le film “La Haine”, dont on fête les 20 ans cette année.
“On voulait faire ça à la fenêtre d’une des chambres du Martinez. Ça ne s’est pas fait. Donc, on s’est contenté de la terrasse” me confie-t-il. “Franck Gastambide m’a même envoyé ce message : “J’en ai pleuré”. Et puis envoyer “Nique la police” sur la Croisette, c’est pas mal, non ?” Sa première connexion avec Cannes date donc d’il y a 10 ans, quand l’équipe du film “La Haine” est invitée sur la Croisette. Rendez-vous raté : “J’avais pas pu venir à l’époque”.
Il faudra attendre 1999 pour qu’il revienne, désormais chaque année : “Ma vraie première fois, c’est grâce à Luc Besson. Avec le film Taxi, il voulait faire un truc atypique, une fête en dehors du cadre. Je suis resté observer 3-4 jours, j’ai vu les soirées guindées, je me suis dit, ah c’est ça … Besson a fait construire une bête de scène, en haut du port. On est arrivés, on a foutu le bordel : 5000 personnes sont venues danser.”
“On a foutu le bordel : 5000 personnes sont venues danser”, Cut Killer
Cette année, il mixait pour la fête d’une des films les plus attendus, “Mon Roi”. Et puis pour la projection du court-métrage de Minos, et de son poto Grand Corps Malade, “Au bout du tunnel”, à la Villa Schweppes. “La Villa Schweppes, c’est eux qui ont foutu le buzz, en alliant fête et cinéma”, raconte Cut. “Ils invitent des groupes, contrairement à d’autres endroits où il n’y a que des Djs. C’est là, et nulle part ailleurs, que tu vois des lives”. Encore un exemple ce soir-là. Une soirée phénomène où le Hip Hop a pris ses quartiers, notamment avec le renfort de Passi. Une soirée de feu où tout le monde a compris pourquoi Cut Killer est un monstre sacré de la Nuit. Une légende vivante du Hip Hop made in France.
DJ Cinéphage
“Je viens au Festival, bookés pour des soirées, mais je viens surtout voir les films, je suis cinéphile de ouf”. Au point d’avoir fait partie du Jury d’une édition du Festival du Film Asiatique de Deauville. “Quand j’étais gamin, mon oncle m’emmenait souvent au cinéma, je suis allé voir Paris-Texas avec lui. Rocky 3, 3 jours plus tard, que j’ai trouvé plus sympa. Mais Paris-Texas m’a marqué parce que je n’avais rien compris. Je l’ai revu 2 ans plus tard, et là j’ai compris les subtilités… Et bien sûr, j’avais pas la chance d’aller à Deauville ou à Cannes. Et maintenant que j’ai mes entrées, crois-moi, j’en profite”.
Il n’aurait pas voulu rater le film d’ouverture, “La tête haute”, qu’il juge “étonnant”. Mais aussi un film qu’il attendait de pied ferme “Mad Max : Fury Road”… “Je n’ai pas vu Mad Max, mais Mad Charlize Theron” reprend-il, un peu déçu. Il a prévu de voir au moins 5 autres films avant de partir.
Mon seul regret, c’est qu’on ne m’ait jamais invité à mixer à la cérémonie cannoise des Hots d’Or !
Et faire partie du Jury cannois ? “Arrête de rêver. Est-ce que tu as vu les jurés ? Ce sont des gens qui sont légitimes. Moi, je n’ai fait la musique que pour une dizaine de films, qui n’ont pas forcément été des cartons”. On peut aussi se rappeler qu’il a joué dans “Les Kaïras” ou “The Dancer” …
“Ouais, mais je jouais le DJ, un rôle de composition quoi (rires). Acteur, moi ? Hors de question. J’ai ni l’envie ni le charisme. Je préfère être derrière la caméra”. Je sais d’ailleurs que depuis au moins 8 ans, il bosse sur un projet de film.
Pendant qu’on se parle, sur la plage où nous déjeunons, Paris Hilton est au bar, Flo Rida déjeune à côté de nous, et Tyga vient de faire son entrée avec Jean Roch. “Le m’as-tu vu a pris le dessus. Depuis au moins 5 ans, c’est beaucoup le monde de la nuit qui prend le pas sur le cinéma”. Un constat qui sonne dans sa bouche, comme un regret. “Non, bien sûr que non ! Mon seul regret, c’est qu’on ne m’ait jamais invité à mixer à la cérémonie cannoise des Hots d’Or ! Si y’en a d’autres, je suis candidat. On sait que les gens y sont désinhibés, donc, on est sûr de faire des super fêtes” !