S’il y a bien quelque chose que tout le monde entier rêve de faire aujourd’hui, c’est de s’échapper le temps d’un instant. Et c’est précisément ce que Créange vous offre avec “Far From Home”, un nouveau morceau aussi solaire qu’entraînant et qui fait voyager. On en a profité pour échanger quelques mots avec lui. Interview (avant décollage)…
Villa Schweppes : Comment est né le projet Créange et qui se cache derrière ?
CRÉANGE : Le projet Creange est né d’une passion absolue pour la musique. Tout a commencé bien avant internet et l’avènement des réseaux sociaux. Ado, les vinyles étaient le principal support, je passais tous mes samedis après-midi dans les boutiques de disques à découvrir ce qui est devenu le genre au travers duquel je m’exprime aujourd’hui : la musique électronique. J’ai commencé assez tôt à faire danser les copains, j’ai ensuite mixé dans des petites soirées organisées, puis des clubs de plus en plus gros. La résidence que j’avais à la fin des années 90 m’a permis de me faire une place sur la scène parisienne. La production est venue naturellement, avec l’envie de plus en plus forte de m’exprimer plus personnellement.
De qui ou de quoi t’inspires-tu pour produire ?
CRÉANGE : Absolument tout ce qui m’entoure m’inspire. J’écoute énormément de musique, je lis, je regarde des films, tous les coups de coeur, les découvertes, les petites surprises du quotidien comme les grands évènements viennent m’alimenter. C’est ce grand melting pot qui sert de terreau à mon inspiration. Il y a une histoire, une anecdote derrière la plupart des morceaux que j’ai produit. C’est le visionnage d’un live de “San” d’Orelsan sur Planet Rap qui a donné naissance à “With You”. L’inspiration peut venir de partout, tout le temps et souvent là où on s’y attend le moins.
Quelle est l’histoire derrière ton nouveau morceau “Far From Home” ?
CRÉANGE : J’ai produit il y a 4 ans un remix non officiel de “Tourists”, un morceau de Nicolas Jaar. C’était un remix deep et introspectif très influencé par l’Inde. J’avais adoré développer cette atmosphère et je souhaitais m’en inspirer pour faire une production originale, mais le projet s’est éteint après pas mal de tentatives car je ne réussissais pas à retrouver l’émotion. J’ai vécu il y a quelques mois un évènement très intime et intense, empreint de beaucoup de joie mais aussi de beaucoup d’incertitudes. J’avais la sensation d’être ailleurs, suspendu, il y avait une part poétique dans cette impression de vivre hors du temps. C’est à cette période que j’ai trouvé le sample de voix indienne que j’utilise dans le morceau. Ce qui émane de ce sample était en totale adéquation avec mon état d’esprit, une vraie révélation. Après avoir échoué pendant des années, il ne m’a fallu qu’une nuit pour mettre en place la quasi intégralité du morceau. Cette perte de repères, cette profondeur mais aussi une forme de douceur me semblent beaucoup transparaître dans “Far From Home”.
Jouer aux côtés de Martin Solveig pour sa soirée My House au Pacha et le remixer restent les plus gros projets auxquels j’ai participé.
Raconte-nous comment s’est déroulé le tournage du clip à Bali ?
CRÉANGE : C-Reel (Cyril Saulnier), un ami photographe qui s’est installé à Bali il y a quelques années, s’est occupé d’absolument tout ! C’est un vrai passionné d’image et de son. Le genre hyper curieux, toujours partant pour se mettre vraiment à fond dans un projet parce qu’il y croit. Faire appel à lui, c’était avoir la certitude que la vidéo serait entre de bonnes mains. Je lui ai donc proposé de mettre “Far From Home” en images. Il n’avait jamais fait de réalisation mais, après avoir écouté le titre et hésité une demie seconde, il a eu mille idées à la minute. Celle qui consistait à mettre en avant une danse traditionnelle balinaise dans un univers moderne m’a tout de suite beaucoup plu. C-Reel a réuni une équipe ultra talentueuse et efficace et a tourné le clip en quelques jours. L’artwork a été réalisé par Louis Stimes, dont j’ai découvert le travail via C-Reel. J’adore son approche typographique et suis hyper heureux qu’il ait amené toute sa créativité au service du projet. J’en profite pour tous les remercier ici à nouveau !
Créange au Cap de Falcó (Ibiza)
Tu as remixé des tracks de Martin Solveig. Quels ont été tes autres gros projets ?
CRÉANGE : Si le terme “gros” est à prendre au sens de “populaire”, alors remixer deux de ses morceaux et jouer à ses côtés pour sa soirée My House au Pacha restent les plus gros projets auxquels j’ai participé. D’autres projets sont, à mon sens, très gros sans avoir la même popularité. Je pense notamment au remix de “Monster” de Nico De Andrea ft Darla Jade qui est sorti le 24 avril. Je suis un inconditionnel de l’original. Participer à la vie de ce morceau en offrant ce remix à Nico, c’était aussi contribuer à son engagement. Il reversera une partie des revenus générés par le titre à des associations de lutte contre les violences domestiques.
Le projet principal reste de sortir de la musique régulièrement. Des singles en priorité, car j’aime la liberté d’action et de direction qu’ils offrent.
D’autres projets à venir prochainement ?
CRÉANGE : J’ai l’habitude de jouer des sets plutôt longs, c’est à chaque fois l’occasion d’un voyage à travers les différents styles qui peuvent influencer la house. L’idée de produire des morceaux originaux qui pourraient correspondre à toutes ces sensibilités m’intéresse vraiment. En tout cas, le projet principal reste de sortir de la musique régulièrement. Des singles en priorité, car j’aime la liberté d’action et de direction qu’ils offrent.
J’ai un remix du morceau “Street Knowledge” de l’artiste hongrois Yourr qui devrait sortir mi-juillet sur Voyeur. En ce qui concerne les collaborations, c’est une possibilité, je suis en contact avec d’autres producteurs, on discute, on échange mais il n’y a pas encore de choses dont je puisse parler pour le moment.
Le prochain titre “Just Dance” a une sonorité très disco, il verra probablement le jour courant juin. “Just Dance” est aussi le nom d’une soirée que j’ai lancée aux côtés de Sam Karlson au Madam. Cela faisait déjà quelques temps que Sam et moi avions envie de proposer une soirée où la musique ne véhiculerait que joie et émotions positives. On y joue donc beaucoup de house vocale et du disco sous toutes ses formes, notamment la plus moderne : le nu disco. Il y a eu deux opus avant le confinement, la réponse a été hyper positive. Cette soirée a fait naître chez nous beaucoup d’enthousiasme, pas mal d’idées sont venues et des opportunités se sont déjà présentées pour faire voyager le concept. Nous verrons ce qu’il sera possible de réaliser lorsque l’activité de notre secteur aura repris.
La pochette de “Far From Home“
