On connaissait la chanson, on découvre en 2015 le clip de “Carmen”, signé Sylvain Chomet sur une idée d’Orelsan. De quoi se couper les ailes?
De quoi faire quelques cauchemars
YouTube, 1er avril, ce n’est pas une blague que fait Stromae en postant un clip tout en dessins de son tube “Carmen”. Pour son arrivée sur le marché musical américain, le dandy Belge déjà très apprécié en Europe tape fort. Il a fait appel au réalisateur et dessinateur de talent Sylvain Chomet (“Les Triplettes de Belleville”, “L’illusionniste”, “Attila Marcel”) pour mettre en scène ses paroles sur Twitter, le selfie, l’amour de soi.
L’oiseau bleu monstrueux
Le rappeur Orelsan et le dessinateur Sylvain Chomet qui cosignent ce clip auraient-ils trop joué à Angry Birds ? La finesse du trait n’enlève pas la puissance du dessin, réaliste et lyrique où l’on découvre un oiseau qui grandit, grossit, garanti une solitude dramatique. Ce Twitter dévorant auquel toutes les célébrités n’échappent pas, comme l’explique la chanson, est ici attaqué de manière frontale jusqu’à tous nous dévorer. Personne n’y échappe, Kanye West et Kim Kardashian, Lady Gaga, Barack Obama ou la reine Elizabeth.
C’est finiment trouvé et terriblement en accord avec la chanson de Stromae, critique et préventive à la fois. Sa reprise de l’air de George Bizet que l’oiseau monstre rythme de ses claquements de bec reste en mémoire comme une ritournelle dévorante, entraînante et entêtante. Dans sa chambre, dans la rue, au cinéma, la solitude augmente au nombre de followers. Une overdose qui tombe à quelques semaines de l’annonce de Stromae de faire une pause dans sa carrière, n’essayez même plus le selfie, aucune chance !
