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Booba, poids lourd du rap

Il est probablement l’artiste le plus attendu à La Villa Schweppes. Qui ça ? Booba, B2O. Coup de chance pour nous : on a eu la chance de discuter avec lui au Marriott, avant son live fumant d’hier soir.

Villa Schweppes : Première fois à Cannes ?

Booba : Non la deuxième, je crois. C’était il y a deux ou trois ans. J’étais juste venu un jour pour passer au Grand Journal.

Pas trop trainé alors…?

Non, j’étais pas là pour faire les magasins !

Qui aimeriez-vous rencontrer sur la Croisette ?

Ce soir (ndlr, hier, donc) j’ai rendez-vous avec Karl Lagerfeld.

Ah bon ? Vous comptez parler de quoi ?

C’est top secret !

Le dernier film que vous avez vu et qui vous a marqué ?

J’ai bien aimé Prisoners que j’ai vu dans l’avion. Sinon, de plus récent, je dirais The Butler (ndlr, Le Majordome de Lee Daniels) et 12 Years a Slave de Steve McQueen.

Vous pensez quoi du film Kopp, le biopic supposé de votre vie ?

C’est un scandale ! J’ai jamais été au courant de ça, moi. Qui a fait ça ? Ces mecs connaissent pas ma vie et ils ont fait ce truc de leur propre initiative, sans rien me demander. C’est scandaleux.

Aujourd’hui vous êtes un homme d’affaire…

Ouais, malgré moi.

Comment ça ?

Malgré moi parce qu’être entrepreneur, ce n’était pas mon but. Au début, quand j’ai commencé à chanter et que j’ai voulu faire ça sérieusement, j’ai fait comme tout le monde : j’ai démarché les maisons de disques et essayé de passer en radio. Mais toutes les portes étaient fermées et ma seule manière pour moi d’exister a été de créer mon propre label… et donc de devenir un business man. Je suis devenu entrepreneur parce que je n’ai pas eu le choix.

Et ça participe à la crédibilité artistique vous pensez ?

Non, ça n’a rien à voir. Mais puisque je suis indépendant je fais vraiment ce que je veux, je ne suis pas formaté et aucune maison de disque ne peut me dire ce que je dois chanter ou quel single je dois choisir. Je suis ma propre maison de disque.

… mais un homme d’affaire aussi en dehors de la musique, notamment avec Unkut (ndlr, sa marque de vêtements) ?

Ça, ça offre une crédibilité en termes de réussite parce que comme je disais dans mes textes : “Tout ce que je touche devient de l’or“. Unkut c’est une victoire, un peu comme quand on gagne un round dans la boxe.

Aujourd’hui c’est compliqué de faire du rap en France ?

Ouais, c’est beaucoup plus compliqué qu’aux États-Unis.

Vous ne vous sentez pas reconnu à votre juste valeur ici ?

Exactement. Je ne passe pas aux NRJ Music Awards, je ne passe pas sur Radio France, sur RTL…

Vous aimeriez ?

Bien sûr ! Comme ça mon chèque de la Sacem serait plus gros et plus de gens m’écouteraient.

C’est qui, pour vous, la nouvelle bonne scène de rap ?

Il n’y a pas grand chose qui me plaît… Je n’écoute pas trop de rap français à part ceux de la grand époque.

Comme Lino ?

Oui, c’est quelqu’un que j’écoutais beaucoup.

Plus trop maintenant ?

Non, je n’ai pas trop suivi mais ça reste quand même un des meilleurs rappeurs pour moi, un de ceux qui écrivent le mieux.

L’un des membres de HK Corp

Ah ? Qui ?

Franck Bailleul…

Ah le fou tatoué ? (rires)

Ahah oui, surement lui… Il nous a confié que le tournage à Rio de votre titre “Tomber pour elle” avait été assez… compliqué…

Oui c’était roots ! On est allés tourner dans les favelas, c’était pas Hollywood ou Universal Studios ! C’est vrai que ce n’était pas un tournage des plus faciles… On est allés dans les favelas, donc fait le casting sur place et dû demander aux mères l’autorisation pour filmer leurs petits. C’était “free style” mais bon, on a l’habitude des chemins rocailleux.

Revenons à la musique : il y a des artistes programmés à La Villa Schweppes que vous écoutez ?

Qui est programmés ? Kavinsky, non ? Kavinsky j’aime bien. J’ai bien aimé le film Drive et, d’ailleurs, mon prochain clip qui sort le 26 mai sera inspiré de ce film.

Vous écoutez donc un peu d’électro aussi… ?

Oui j’écoute tout ce qui me plaît, je n’ai aucune barrière musicale. Si ça me parle, si ça passe bien dans mon oreille, j’écoute.

Le Wu Tang qui sort un album unique et le met aux enchères, vous en pensez quoi ?

C’est une grosse carotte ! La musique c’est fait pour être diffusé, sur le web, à la radio. Je me demande d’ailleurs si c’est un bon album parce que si c’était le cas, il serait sorti et commercialisé depuis longtemps. Ça doit être des chutes de morceaux, un truc tout préfabriqué.

La chose que l’on ne sait pas sur vous ? Une phobie, par exemple ?

J’ai la phobie des araignées.

Et une passion cachée ?

Les insecticides (tout le monde rit dans la salle).

Ahah pas mal ! Cannes, c’est…

… un ramassis de m’as-tu-vu très efficace.

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