Bel exemple de réussite du financement participatif, le premier exemplaire de la série ” One Night Stand Session ” est sorti en vinyle aujourd’hui. Face à nous, le résultat superbe d’une nuit de studio entre Benjamin Siksou et les Horndogz financée par les internautes, en maxi vinyle. On vous raconte.
A l’initiative de ce projet audacieux, un groupe d’étudiants de l’Institut d’Etudes Supérieures des Arts : ” Un de nos cours consistait à monter un projet culturel, nous avons donc imaginé One Night Stand Session dans ce cadre”, explique Thymoté Bamba, l’un des fondateurs du projet. “Nous étions chapeautés par Matthieu Remond (manager, entre autres, de Mariama ou de Joséphine ose, ndlr) sur ce projet. Il connaissait les Horndogz et Benjamin Siksou, l’idée de leur collaboration nous plaisait, donc on s’est lancé”. Quand on lui demande les raisons pour lesquelles ils ont choisi de passer par la plateforme de financement participatif, il nous explique : “Nous avions l’équipe, l’idée, mais aucun moyen de financer le projet. Après un tour d’horizon rapide, on s’est rendu à l’évidence : il n’y avait pas d’autre moyen de nous financer.”
Pari réussi : ils ont pu obtenir 5600€ de la part des internautes pour sortir le disque. “Au début quand tu lances un projet sur un site de financement participatif comme on l’a fait, c’est surtout ta famille et tes amis qui suivent. C’est ensuite que les autres internautes viennent. Notre équipe était nombreuse donc le début n’a pas été dur !”. Juste de quoi financer le studio, les frais de promotion et le pressage du vinyle : “One Night Stand Session, c’est une rencontre éphémère entre deux artistes. On voulait vraiment immortaliser ça sur un bel objet : sur un vinyle et pas sur CD, car on trouvait cela trop banal !”
Le résultat ? Deux tracks magnifiques, un hommage à un chanteur américain d’avant-guerre et une reprise de Bashung. La musique est gonflée de cuivres et de guitares électriques, sonne très tweedy, jazz, soul. Siksou, s’il n’a pas la carrure du chanteur de “Play Blessures”, offre une performance élastique, dans un style tout à fait différent de ce qu’il a offert jusqu’ici, ainsi qu’un beau moment d’intimité sur “Cab Calloway Flow”. Il signe d’ailleurs là son grand retour à la musique !
Deux remixs viennent égayer le disque. Celui de Jim Dunloop offre une relecture audacieuse qui tend vers des constructions plus groovys et synthétiques quand celui d’Asagaya invite une section de cordes pour émouvoir le spectateur, avant de pousser vers des beats presque caribéens. Tout cela reste dans la veine originale du disque et en renforce l’unité, même si on aurait apprécié une vraie version dance pour satisfaire nos pulsions clubbeuses.
Mais quoi qu’il en soit, il n’y a plus une seconde à perdre. On fonce sur le shop d’Uptone Records, qui distribue le maxi, et on achète ce superbe objet tant qu’il est encore en stock : Qui dit objet rare dit édition -très- limitée !