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Astropolis : rencontre avec Kap Bambino !

Kap Bambino est le duo fondé par Caroline Martial et Orion Bouvier. Créateurs d’une musique électronique mi-punk, mi-techno, mi-électro, etcomplètement énervée, le groupe se produisait samedi 6 juillet au Manoir de Keroual, dans le cadre du festival Astropolis. Fans de ce duo capable de réveiller les plus mous des fest

Kap Bambino est le duo fondé par Caroline Martial et Orion Bouvier. Créateurs d’une musique électronique mi-punk, mi-techno, mi-électro, etcomplètement énervée, le groupe se produisait samedi 6 juillet au Manoir de Keroual, dans le cadre du festival Astropolis. Fans de ce duo capable de réveiller les plus mous des festivaliers, nous sommes allés poser quelques questions à Caroline Martial. Rencontre les pieds dans l’herbe, à quelques heures d’un set qui fut totalement fièvreux…

La Villa Schweppes : C’est votre première fois à Astropolis ?

Caroline Martial : Non la deuxième. On a joué aux tous débuts de notre groupe, ça devait être en 2004 ou 2005. A l’époque, on s’était aussi produit au Manoir de Keroual, sous le plus petit chapiteau…

VS : Il y a des artistes qui vous tentent aujourd’hui dans la programmation ?

CM : Je suis très contente de pouvoir voir Siriusmo, que j’écoute beaucoup mais que je n’ai jamais vu en live, tout comme Sebastian.

VS : Astropolis est connu pour sa programmation électro, et vous êtes un peu à cheval entre plusieurs genres musicaux : vous faites une adaptation de votre set pour l’occasion ?

CM : Non, pas vraiment. Si on a été invité à venir jouer, c’est qu’on est légitime, autant que dans une salle rock. Notre public est de toute manière partout pareil. On va le faire comme on aime le faire !

VS : On a dû souvent vous poser la question, mais d’où vient votre nom, Kap Bambino ?

CM : C’est une vieille légende familiale. Une partie de ma famille est italienne, et, pendant la guerre, avant d’être acceptés comme réfugiés politiques, il y avait beaucoup de gamins qui ont fui et survécu dans les bois, alors que leurs familles s’étaient faites assassiner ou déporter. On les appelait les Kap Bambino. Quand on a commencé le groupe, on se sentait nous aussi un peu en danger, et le nom est venu comme ça. La résistance.

VS : Quel est d’ailleurs votre style musical ? On a souvent dit Electroclash, mais c’est un peu réducteur…

CM : L’électroclash, c’était quand j’étais gamine, j’avais 20 ans et c’était Miss Kittin and the Hacker, Adult… Nous, quand on a commencé, on était déjà sur autre chose. Je pense qu’on est plus proches des duos fille/garçon, qui se faisaient beaucoup il y a trente ans en France comme Elli et Jacno, Deux, Kas Product ou encore les Rita Mitsouko. Nous sommes les héritiers sincères de cette époque, avec une touche de grunge, d’électro, de musique indé, de métal, de tout ce qui inspire Orion, en fait. Donc, Dieu merci, on a échappé à l’électroclash. Avec les réseaux sociaux comme Myspace et Facebook, il y a eu beaucoup de mode : la nu rave, l’electroclash, le baby rock. On a reussi à tout traverser sans encombres, et ce que j’aime bien, perso, c’est qu’on nous demande encore en 2013 quel est notre genre musical. On veut rester des outsiders !

VS : Vous êtes dorénavant sur le label Because : est ce que cela a changé quelque chose pour vous ?

CM : Cela nous a permis d’avoir une meilleure distribution, un peu plus de légitimité, d’être un peu moins “à l’arrache”. Because nous a permis de mieux nous installer en France, chose un peu difficile pour nous, qui nous sommes fait repérer d’abord à l’étranger.

VS : Vous faites la tournée des festivals cet été ?

CM : Pas du tout ! On en fait quelques uns de super biens, notamment à Astropolis, et pas mal à l’étranger. On part au Portugal, en France. On fait aussi de belles dates à la rentrée, et on va faire aussi une tournée en Chine en novembre. Mais là, pour le moment, on préfère se consacrer à la préparation notre nouvel album. On repartira en tournée avec l’année prochaine, avec d’autres festivals, d’autres concerts….

VS : Vous êtes plus interessés par le live ou par les shows ?

CM : Les deux ! Ce n’est pas un style, Orion fait de la musique tous les jours, depuis l’âge de 14 ans. Elle est importante pour nous cette phase de création dans notre studio. On ne fait pas de la musique sur notre ordi dans l’avion. On a besoin d’être dans notre chambre, pour faire la musique comme on l’aime et faire toutes nos petites recherches sonores. Après, le live, c’est l’aventure, tu es sur la route, c’est génial….

VS : Des dernières claques musicales ?

CM : Il y en a plein cette année ! On est très curieux, on sort beaucoup, on va à plein de concerts différents. Je me suis prise plein de claques musicales, même si je ne sais pas si cela va vraiment m’inspirer. J’ai beaucoup aimé Tame Impala, grosse découverte, le groupe anglais Toy. J’aime aussi énormément Brooke Candy. On est en contact, on va essayer de faire des choses ensemble. On va essayer de la faire jouer, déjà, puisqu’on organise aussi des concerts. J’aime aussi beaucoup Grimes, tous ces gens qui sont dans un truc particulier, hors des réseaux, et qui amènent quelque chose de différent au niveau traitement du son. Et puis, comme toujours, un gros respect aux filles qui font de la musique (sans faire de féminisme cheap).

VS : Tu penses qu’il y a une misogynie dans le monde de l’électro ?

CM : Je ne sais pas trop. On a cette chance avec Kap Bambino d’être toujours entre les deux sur le fil du rasoir. On va dans des soirées rock, techno, électro. Mais oui, je pense qu’il y a beaucoup plus d’artistes masculins, les artistes féminines dans la techno respectées ont mis 15 ans à y arriver, comme Miss Kittin, Jennifer Cardini, Sextoy, Chloé… Ça a tout de même été un combat, et grâce à ces filles là, moi j’ai pu faire ce que je voulais dans le milieu underground français. Une fille qui arrive au micro, qui est MC et qui balance sur de la musique qui n’est pas jazz ou qui n’a pas une certaine douceur, c’est toujours difficile de s’imposer. Mais je me pose pas la question, j’y vais !

VS : Qu’est ce qu’on peut souhaiter à Kap Bambino ?

CM : Continuer à être con, dans notre coin, à jouer et faire un bon album !

Le site de Kap Bambino