DJ, productrice et artiste aux multiples facettes, Anetha est depuis quelques années une figure incontournable des milieux house et techno français. Après avoir joué dans les clubs les plus mythiques de France et d’Europe, elle a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure en lançant son propre label : Mama Told Ya. L’occasion pour nous d’échanger avec elle sur son parcours et ses projets.
C’est chez elle qu’Anetha nous a reçu pour discuter autour d’un thé, dans un appartement où une multitude de jolis objets chinés donnent au lieu une atmosphère à la fois intemporelle, apaisante et familière. Installés juste à coté des platines de cette figure désormais incontournable de la scène techno française, on a échangé avec elle sur sa vie, son amour de l’art sous toutes ses formes, et ses projets immédiats.
Villa Schweppes : Parle-nous de tes débuts dans la techno française. Comment s’est déroulée ton ascension dans le milieu ?
Anetha : Je viens de Bordeaux, où j’ai grandi avec mes parents. À la maison, on écoutait pas mal de musique électronique. À 17 ans, j’ai commencé à mixer dans des bars et quelques clubs, en parallèle de mes études d’architecture. Au départ, c’était surtout pour m’amuser mais je me suis prise au jeu. Quand je suis arrivée à Paris pour passer mon master, j’ai eu l’occasion de développer davantage mon projet musical et, petit à petit, la musique est devenue mon job à temps plein. Aujourd’hui, je tourne quasiment autant en France qu’en Hollande. Je joue beaucoup à l’étranger mais, lorsque je joue en France, c’est différent. J’essaie de faire des trucs un peu plus ciblés quand je joue pour le public français.
Tous ces voyages, ça t’inspire pour créer des sons ?
Anetha : J’aime beaucoup la Géorgie, c’est vraiment la scène la plus inspirante pour moi en ce moment. Ils font vraiment quelque-chose de neuf, ils ne se soucient pas de ce qui marche ailleurs. La scène techno là-bas a vraiment une identité à part entière.
J’aime beaucoup la Géorgie, c’est vraiment la scène la plus inspirante pour moi en ce moment.
Avec tous ces voyages, comment fais-tu pour tenir la cadence ?
Anetha : J’essaie d’avoir une bonne hygiène de vie : je fais pas mal de sport et j’essaie de garder un peu de temps pour moi. C’est quelque-chose d’important pour se sentir bien. Je fais aussi en sorte, lorsque je joue à des dates très rapprochées, de ne pas jouer dans des endroits trop éloignés les uns des autres.

Anetha nous a reçu chez elle pour parler du lancement de son label : “Mama Told Ya”.
Avec Mama Told Ya, j’ai envie de créer un label qui a une identité unique
Tu lances ton propre label : Mama Told Ya. Comment t’es venue cette envie de te lancer dans une nouvelle aventure ?
Anetha : J’avais déjà co-fondé le label Blocaus mais, cette fois-ci, j’avais envie d’avoir quelque-chose qui soit davantage à moi. À l’époque, comme c’était un projet collectif, je n’avais pas la main mise sur tout. Avec Mama Told Ya, j’ai envie de créer un label qui a une identité unique, de le rendre cohérent à tous les niveaux, notamment concernant la sélection des artistes, l’aspect graphique, la direction artistique globale.
L’aspect visuel a l’air de te tenir vraiment à coeur.
Anetha : Oui, l’idée, c’est d’établir une réelle harmonie graphique entre les différents projets du label et la communication qui les entoure. Chaque pochette sera l’oeuvre d’un artiste différent, pour réunir des univers distincts autour d’un projet commun.
Il y aura beaucoup de mixité au sein de Mama Told Ya. Ça fait partie de la nature du projet.
Comment décrirais-tu le projet Mama Told Ya ?
Anetha : J’ai envie que ce soit très ouvert, que les artistes puissent tenter des trucs nouveaux, prendre des risques, sortir de leurs zones de confort. Il n’y aura pas que des artistes house ou techno. Il y a des choses très intéressantes qui se font dans le hip-hop, notamment. Il y aura beaucoup de mixité au sein de Mama Told Ya. Ça fait partie de la nature du projet.
Il y aura des collaborations entre artistes ?
Anetha : C’est l’idée : deux artistes, un vinyle, quatre tracks, et une face pour chacun. Pour chaque artiste, il y aura une track totalement libre, et une autre collaborative. L’occasion de faire quelque-chose d’inédit, de bousculer les repères de chacun le temps d’une collaboration unique.

La couverture du disque “Don’t Rush to Grow Up”.
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