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Alors ? Qu’est-ce qu’il vaut cet Azealia Banks ?

Prévu en septembre 2012, ce Broke With Expensive Taste a connu un parcours semé d’embuches dont une belle fugue d’Universal où son auteure était retenue contrainte. Libérée de tout, Azealia avant de l’annoncer.

Examen d’un bébé qui n’a bien failli jamais voir le jour.

A la Beyoncé

L’album lui tombe littéralement des mains. L’annonce de la sortie précède la d’un tweet. Une technique à la Beyoncé s’inscrivant dans ses nouveaux modèles de sorties que nous abordions plus tôt cette année. Cette enfant a raison, comme un album de Beyoncé, Broke With Expensive Taste était attendu, moins intensément, ce n’est pas le même genre d’événement mais tout aussi regardé. De fait, prendre de court son audience de la sorte est une manoeuvre habile de la part de Banks. Néanmoins, surprendre dans la méthode, la promotion (ou l’absence de cette dernière) est-il une manière de compenser l’absence de surprises au sein de l’album ? Non.

La liste de producteurs est un top ten XLR8R

Ok, on connait quatre titres sur seize, depuis les débuts de Banks et l’annonce de son album, zonent sur l’Internet Yung Rapunxel, 212, BBD et Luxury. Mais la première grosse surprise, les enfants, c’est la liste de producteurs. Rien de prévisible, rien qui permette d’assurer ses arrières, au contraire quelques risques et du bon goût : Pearson Sound, Boddika, AraabMuzik, SCNTST, Machinedrum, Ariel Pink, Lone… à titre de comparaison, en 2013, Banks annonçait que son premier album était terminé à “80%” et qu’il inclurait des featurings de Pharrell Williams ou Disclosure… Choisir Boddika, Pearson Sound ou Ariel Pink, c’est opter pour des têtes brulées plutôt que des têtes connues.

Grosse prod pour album gras

Une bonne chose, Banks ne s’inscrit dans rien de trop rigidement codifié ne cède à aucune mode esthétique et cherche plus loin que de frapper l’instant de son album. Certaines ambiances sont hyper lourdes (BBD, Ice Princess), on y trouve du hip hop qui regarde souvent en direction du club, c’est hélas parfois turbineux (souvent) et parfois un peu gras. L’album ne s’élève pas gracieusement, manque d’une grande idée, de cohésion pour ambitionner le collier de perles sans que ça ne ressemble à une vitrine de joaillerie. A vrai dire, Banks ne cède jamais à la facilité dans sa globalité mais trébuche quasi systématiquement à chaque titre sur un détail suffisamment gênant pour en dévoyer la bonne marche du morceau. Un album qui manque moins d’ambition que de finesse et de minutie.