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7 choses à savoir sur La Machine du Moulin Rouge

La semaine dernière, on fêtait les 7 ans de la Machine du Moulin Rouge. Julien Delcey, Responsable du club, et Marc Resplandy, Programmateur du Central, nous disent 7 choses concernant le club : les hauts, les bas, mais aussi l’évolution du public et des styles des musiques…

On a fêté les sept ans de la Machine du Moulin Rouge au début du mois. Après avoir fait le bilan, retour maintenant sur sept années de succès avec Julien Delcey, Responsable du club et Marc Resplandy, Programmateur du Central. Voici les 7 choses à savoir sur le club.

1. Le public de la Machine a bien évolué depuis 2010…

Julien Delcey : On commence à voir des gens qui ne connaissaient pas la Locomotive (la boite d’avant la Machine, ndrl) qui ont complètement oublié cette période et qui ont grandi avec la Machine !

Marc Resplandy : Il y a même des organisateurs actuels qui nous disaient, il y a peu de temps, que c’était incroyable pour eux de venir organiser des événements ici parce que, quand ils avaient 18 ans, ils venaient à telle et telle soirée. Et maintenant, on travaille ensemble !

JD : Ce qui nous a donné un gros coup de vieux !

2. … Et les styles de musique aussi

JD : On faisait beaucoup de soirées dub step à un moment. Et puis c’est devenu énorme, ça a un peu perdu ce coté “underground”. Aujourd’hui, on n’en fait plus vraiment parce que nous n’avons plus la taille pour ce genre de choses. On a vu aussi une explosion de la techno qui perdure, mais on a senti qu’il fallait aller vers des musiques plus chaudes… Une des grosses problématiques de la programmation, c’est qu’il ne faut pas qu’on suive uniquement la mode. On voit aussi des gens qui reviennent, qui étaient énormes et qu’on bookait au début des années 2000, puis en 2010 mais ne marchaient alors plus vraiment… Et d’autres qui reviennent en 2017 et c’est énorme ! Je pense, par exemple, à Four Tet qui est resté relativement confidentiel pendant trois albums et, maintenant, est devenu inaccessible. C’est assez étrange… Les trajectoires sont imprévisibles.

MR : C’est très différent selon les styles. C’est assez marquant. Parfois même, en une année, sur un style musical, tout peut changer du tout au tout. Par exemple, l’année dernière il y a eu un gros boom sur les musiques techno un peu “dures”. Il y a des cycles et aussi des grosses périodes de buzz sur un style parce qu’un artiste explose.

Une des grosses problématiques de la programmation, c’est qu’il ne faut pas être uniquement dans la mode.

3. Les boissons vendues varient selon les styles de musique…

JD : On a une variété de public assez large…

MR : Il y a des jauges, des musiques et des publics différents et aussi des “comportements d’achat” différents.

JD : Ce qui est drôle c’est qu’on est capables, avec l’expérience, de prédire ce qui va se vendre au bar. Par exemple, dès qu’on fait du hip-hop, on vend beaucoup plus de rhum, c’est mécanique.

MR : De la bière pour le rock : classique.

JD : Et lors d’une soirée techno, c’est la vodka.

La Machine du Moulin Rouge

La Machine du Moulin Rouge

La Machine du Moulin Rouge

La Machine du Moulin Rouge

La Machine du Moulin Rouge

La Machine du Moulin Rouge

La Machine du Moulin Rouge

La Machine du Moulin Rouge

La Machine du Moulin Rouge

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4. Un mélange entre le club et le concert…

MR : On a fait beaucoup de lives, on était un des premiers clubs à pouvoir aligner trois à six lives par soir. C’est possible à La Machine parce qu’on a une vraie scène. De 1h à 2h, c’est le live puis, à la fin, applaudissements – et parfois il y a même des rideaux – et attente. Les gens commencent alors à s’exciter, on change les machines, ouverture du rideau, applaudissements… Pour une soirée techno ! Même lors de soirées house, on a eu Virgo Four, par exemple. On a fait un levé de rideau devant un public qui attendait depuis quelques minutes, donc c’était comme un concert. C’est une des particularités de la salle.

5. … Et un milieu de la nuit à la “cool”

JD : On est très très loin du cliché du monde de la nuit avec un côté escroc…

MR : Chemise ouverte…

JD : Soit le côté ultra bling bling : “Tu ne rentres pas si t’as des baskets” et “T‘es avec combien de filles ?” etc. On est très très très loin de ça.

MR : C’est un peu le modèle salle de concert adapté au club. À l’image de la salle : il y a beaucoup de gens qui viennent du concert.

JD : Et ça, ça joue vraiment. Parce que nous, au départ, notre crédo c’est la musique, le spectacle vivant.

MR : Ce n’est pas la discothèque.

JD : Depuis le début, même dans notre définition administrative, on est une salle de concert, une salle de diffusion artistique. Quelque chose qu’on défend depuis des années, c’est de dire que la musique électronique, le club, c’est de l’artistique et pas uniquement “vendre de la vodka”. C’est autre chose, c’est une culture. Évidemment, qu’il y a un coté festif qui doit être préservé, mais c’est plus que ça. Il y a encore beaucoup de gens qui sont dans le cliché de la discothèque, mais nous ne sommes pas une discothèque : on est un club et ça, c’est hyper important.

La Machine du Moulin Rouge

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5. En sept ans, il y a eu des hauts….

JD : L’année dernière, des mecs pouvaient booker Skrillex. Ils nous ont appelés un mardi à 18h en nous demandant si on pouvait le faire et je me souviens m’être dit : “Ça serait quand même chanmé” et je leur ai répondu : “Ok, on essaye“. Sauf qu’il fallait immédiatement appeler 40 personnes pour travailler…

MR : Branle-bas de combat au bureau…

JD : Et qu’on ouvrait cinq heures après ! Il fallait préparer la technique, appeler tout un staff, et quand j’ai accepté, je me suis vraiment dit que toute l’équipe allait me détester. En même temps, il y avait une telle émulation, on se disait qu’on pouvait le faire ! 1000 personnes sont venues, c’était dingue.

MR : L’année dernière, pour la fête de la musique, c’était un peu la même chose… L’équipe de Pain O Chokolat devait faire une soirée en extérieur mais, avec l’état d’urgence et l’Euro, ils n’ont pas eu l’autorisation. Ils m’appellent donc quelques jours avant en me disant qu’ils ont A$AP Rocky, A$AP Nast, Skepta, Hamza, Ichon, etc. Un plateau énorme en hip-hop ! Ils me demandent si on peut le faire à La Machine. Et quatre jours après, on avait A$ap Rocky qui rappait devant 1200 personnes…

JD : Ça nous a donné le sentiment que tout était possible ! On était suffisamment rodés, suffisamment solidaires pour arriver à monter n’importe quoi.

C’est ce qui est difficile dans la programmation : tu sais que tu as raison, mais pas au bon moment…

6. … Et des bas

JD : On a fait une date avec Floating Points et Fatima dans La Chaufferie. C’était une date complètement fantasmatique parce que j’étais méga fan et, en même temps, c’était vraiment un bad trip parce qu’il n’y avait pas grand monde… Et là, je me suis dit que ce n’était quand même pas un métier facile. On avait raison et ce plateau, aujourd’hui, serait à l’aise sur Le Central mais on était en avance, pas dans le bon timing. C’est ce qui est difficile dans la programmation : tu sais que tu as raison, mais pas au bon moment…

Le chiffre bonus “anniversaire” : 7 ans de succès

JD : Aux débuts de la Machine, on était à 80 000 personnes par an. Aujourd’hui, on arrive à environ 130 000 personnes, juste sur le club. En sachant que si on ajoute le Bar à Bulles, on est à peu près à 200 000 personnes par an qui viennent à la Machine. Donc c’est vrai que notre notoriété a pas mal augmenté…