L’auditeur lambda est plein de préjugés face aux musiques “extrêmes”. Session de rattrapage pour arrêter le délit de faciès.
[Classique] Black Sabbath
Si vous ne connaissez pas Black Sabbath, nous avons un peu de boulot. En effet, c’est avec leur rock ultra lourd que ce groupe à ouvert les voies du hard rock, puis du metal et de tous ses sous genre. Pourtant, ces gars là avaient au départ plus à voir avec les babas que les grands méchants. C’est d’ailleurs lui qui a ouvert la voie à des esthétiques aussi passionnantes que le stoner (rock psychédélique plutôt viril) ou le doom (version ultra lente et lourde) : quand on vous présente des groupes comme Wall of Death ou Throne, c’est clairement de Black Sabbath dont ils sont les héritiers.
[Inventifs] Godflesh
On attaque les choses plus complexes : avec Godflesh, nous rentrons clairement dans le registre du métal. Pourtant, ce groupe est l’un des meilleurs au monde : en amenant la musique industrielle au sein de leur univers, ils ont inspiré des générations entières de musiciens. Epaisseur sonore, psychédélisme sous-jacent, des motifs répétés et beaucoup de bruit : ces Anglais ravagent la galaxie des méchants depuis 1988, dépassant allégrement les chapelles et influençant aussi bien des artistes électroniques que rock.
[Crânes durs] The Misfits
Retour sur des territoires plus rock : les Misfits ont commencé leurs exactions en 1977 – l’année de l’explosion du punk – et ont décidé de mettre l’Amérique dans une rixe permanente. Leur rock ultra musclé a, lui aussi, créé des vocations : en mêlant cette véhémence aux accents hard rock, les successeurs de The Misfits ont emmené les musiques énervées, souvent un peu lourdingues (Skid Row, etc…), vers quelque chose de plus rentre dedans. Un sacré groupe punk, à l’américaine.
[Planants] Caspian
Sérieusement, l’auditeur lambda pourra se demander ce que fait Caspian dans le tracklisting : on parle ici d’une musique athmosphérique, psyché, douce, “chill”. Sauf que le Hellfest brasse tous les pans de la culture métal : le groupe en question oeuvre dans le post(-post-post)-rock. L’underground de cette musique est très lié à celui des musiques extrêmes, car les deux sont généralement assez mal comprises par les masses. Du coup, si vous saturez de grosses doubles grosses caisses à pleines balles, passez faire un tour vers leur live, vous verrez la lumière.
[Comiques et Solides] Cobra
Le potentiel jouissif d’un live de Cobra n’a plus rien d’un mystère. Ce groupe frappe dur, joue fort, est bourré de second degré et se trouve même être totalement mythomane en interview. Mélange habile entre humour grinçant et auto-parodique et efficacité hors norme, c’est tout l’indie propre sur lui qui s’est entiché de “Des lieux associatifs pour les jeunes”. Quand aux fans de musique violente, ils trouvent enfin un groupe pour les faire marrer. Du coup, attendez-vous à de grands moments de gloire pendant leur live.