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18+ : SOS Fantasmes

À un, c’est bien mais à deux, c’est mieux. 18+ exploite à merveille le format duo pour faire de ses fantasmes un r&b instinctif, hormonal et lugubre. La libido en beat et en beau.

Heureuse décision que prit la Fabric, le jour où elle décida d’ouvrir son sous label Houndstooth. Akkord, Throwing Snow, Second Storey… chacune de ses sorties est un nouveau remous dans les sous-sols de l’électronique. C’est une nouvelle fois le cas avec Justin et Samia, discret duo de LA/NYC longtemps terrés derrière le nom de 18+ (venant de la limitation d’âge pour les films roses). Un nom qui colle au duo comme une seconde peau (voire une première) tant les deux versent dans l’électronique licencieuse.

Leur premier LP Trust, 18+ déroule la sensualité d’une étreinte dans la neige, froid jusqu’au brulant. Résultat ? Des beats déglutis, un iceberg de R&B brulant, fondant si lentement et langoureusement que certains y voient de la vaporwave. La chose peut s’avérer si polissonne et orientée vers les choses du sexe, qu’ils se voient attribuer des étiquettes type slutwave, à comprendre comme une vaporwave de chambre à coucher. La chambre à coucher, parlons-en, dans son élaboration, 18+ allonge dans sur un même matelas la bedroom pop hypnagogique et moite côté JJ, la doublette d’oreiller type The XX et la langueur et l’indolence du r&b de Jessy Lanza. En somme des producteurs alanguis de l’électronique à coucher, qui selon leurs dires tiennent à “mettre en relief l’hyper mécanisation automatisation du sexe“.

N’y voyons rien de cochon, 18+ se revendique du grand Art et aime à se produire dans les musées ou galeries et ont même été invités à jouer à la Biennale de Venise. Plus qu’une relève au groupe en lettres doublées – les XX ou JJ – 18+ est un numéro qui saura compter.