Ty Segall sort son 14ème disque, et son premier album produit proprement. Qui pourrait donc encore rechigner à plier le genou ?
Connu à la fois pour sa capacité à aller très vite dans la création et sa position actuelle de véritable rock star, Ty Segall semble être devenu la plus grande rock star de notre époque. Réussissant à fédérer à la fois les pointus – par son mode de travail prolifique, son exigence et ses références marquées – et les auditeurs plus généreux – par son énergie – la tête de gondole du label Drag City transforme chaque production en événement.
Jusqu’ici, ses disques ont toujours été plus ou moins salement enregistrés. Aujourd’hui, pour la première fois de son histoire, l’artiste propose un essai maturé sur une période de plus d’un an, capté par un gros mois de studio. Alors, Ty Segall en Hi-Fi, ça donne quoi ?
Tout simplement un classique du rock. Un album incontournable pour quiconque aime son style garage, qui, s’il mêle guitares acoustiques et électriques, reste constamment musclé. La grande nouveauté de ce disque est sa velléité psychoactive, évidemment réussie.
Car on le sait depuis un bout de temps : Ty Segall ne rate pas. Il fonce dans ses registres favoris avec une sacrée aisance, les renouvelle suffisamment pour les rajeunir et survole littéralement son exercice. C’est le dernier défi du californien : aller aborder d’autres territoires que le sacro saint patrimoine rock pour tenter de conquérir de nouveaux types de public.
En attendant, voici un disque imparable : il rendra fou les fans du genre. Les autres passeront simplement leur chemin. A son écoute, nul ne pourra par contre avancer que cet album “n’est pas bon”: c’est un grand album rock.
Ty Segall – Manipulator (Drag City Records)Sorti le 28 août
