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Tricky, Banks, Simian Mobile Disco… Le rayon frais du 9 septembre

Techno brillante et synthétique, Banks qui veut conquerir le monde, Tricky qui gère et des lettres en vrac… ou i! Voici le Rayon Frais !

Le premier LP de Banks connait un beau taux d’intérêt

Qu’est-ce qui agite la superette ? Banks “l’éternelle découverte de Los Angeles”, sur qui toute la presse a posé un billet un jour ou l’autre et qui fût le visage romantique du novo-r&b. En gros l’Aliyah crypto gothique et cup of tea sort son premier LP.

Est-ce qu’on s’en relève la nuit ? Oui et non. Goddess, en anglais on appelle ça un slow-burner : des titres qui se consument lentement en vous. Donc, si de prime abord, l’album est produit par toute l’intelligentsia du groove breaké – Lil Silva, Shlomo, Al Shux, Sohn, Totally Enormous Extinct Dinosaurs, Jamie Woon – la façade d’apparence baroque peut laisser place à un édifice parfois en toc et en creux. Ne soyons pas bégueules, la matière première est bonne, Goddess tire toute sa substance de la pénombre et ressemble parfois à un The Weekend, la syphilis en moins. Goddess traverse la pop au laptop, les voix tirent au spleen type Fiona Apple et le r&b très affecté à la mou de Lana Del Rey.

Simian Mobile Disco met tout le monde au tapis

Ce qui agite la supérette : Elle est loin l’époque dans laquelle les kids sautaient partout sur le hit Justice – Simian Mobile Disco, “We Are Your Friends”. Ils ont grandi. Le groupe comme le public semble lassé par la musique de fête simplette et le duo s’arme de synthés modulaires pour un véritable album électronique qui broie toute velléité pop.

On s’en relève la nuit ? On n’en dort plus, tout simplement. Passés du fast food à la pure merveille de finesse, de rigueur et d’exigence, le groupe devient ainsi un veritable prince techno. Finement dansant, hyper cérébral et totalement jouissif, explorer avec l’attention nécessaire cette superbe pièce conçue sur 2 synthés, un séquenceur et accessoirement une table de mixage vous empêchera de dormir durant tout le mois de septembre. Le gros disque de la semaine.

Tricky fait du Tricky: tout en assurance

Ce qui agite la supérette : Hey, c’est Tricky. Le mec qui s’est barré de Massive Attack parce que c’était trop mou. Forcément, tant qu’il produira, il y aura une pelletée de fans pour aller shopper ses disques dans les rayons des disquaires. Son dernier passage à Rock en Seine avait été marqué par une performance fumeuse, créant le climat “amour-haine” idéal pour que les Français se passionnent pour cet essai.

On s’en relève la nuit ? Il met toujours la piquette à ses compères de Bristol, mais la nouvelle génération, nettement plus noise à l’image de Vessel, le laisse un peu sur le carreau. Mais s’il devait y avoir un revival trip hop un de ces quatre, on aimerait bien que ce disque en soit la cause : en effet, la cinquantaine ne calme pas son auteur.

Chariot bonus :

Comme quoi le nom ne fait pas toujours le fromage, c’est la bonne et grosse surprise de cette rentrée SHXCXCHCXSH. Epuré et efficace comme on sait le faire en Germanie ; chromé, ample, dense et empli de gaz lourd comme on le ferait en Britannie ; SHXCXCHCXSH duo suédois bénéficie dans son ADN de la témérité et des neiges argentées de leur Scandinavie. Premier LP aujourd’hui chez Avian. Et la mauvaise nouvelle du jour, c’est qu’en solo Karen O s’écrit avec un 0. Ses Crush Songs sont plus fragiles qu’une amourette et bien moins tendre qu’un premier baiser. Karen sans les Yeah Yeah Yeahs, c’est mouais mouais mouais.