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Trésors, musique en eaux profondes

Deux garçons, deux Adrien, un prénom qu’ils portent si bien. Une musique instinctive, organique, prenant au corps comme à l’esprit. Et voilà que Trésors prend forme, avec un album et des morceaux en parfaite harmonie du début à la fin.

On entend ‘Make Love Like It’s 1969’, des synthés et des percussions, et on imagine être dans une chambre d’un motel des années 70 pas très propre, en mauvaise compagnie. On écoute ‘Victoria’ et nous voilà sur une plage, le vent soufflant dans nos cheveux et le soleil tapant, oubliant le temps et les soucis. Les deux français de Trésors ont réussi un pari fou, celui de nous transporter comme au cinéma vers des contrées musicales mélangeant le présent et le passé, voire un peu le futur. À écouter comme une grande aventure, un grand voyage, sans oublier de planer et de se laisser porter…

Villa Schweppes : Trésors, comment vous est venu ce nom de groupe ?

Trésors : Comme une grand mère qui appelle ses petits enfants ses Trésors.

Quels sont vos débuts ?

Trésors : On vient tous les deux de groupes bruyants, avec de la guitare. On a commencé par un gros bric à bac. A la première répétition, on a un peu amené tout ce qu’on avait sous la main et petit à petit on a réduit à l’essentiel. On ne connaissait pas trop les codes de la musique électronique, il a donc fallu un peu tâtonner pour trouver notre voie. Dès nos débuts, on a essayé de ne pas trop se cacher derrière la production et d’assumer nos maladresses.

Comment peut-on définir votre musique ?

Trésors : La ligne directrice depuis nos débuts est une musique sombre mais pas torturée, qui voyage. La souche de Trésors est électronique mais c’est plus liée à quelques choix de matériel et une économie de moyens. On essaie de faire quelque chose qui n’est pas lié à un espace ou un temps et qui peut susciter des choses très différentes selon les gens.

Adrien D est plus glace à la vanille et Adrien K plutôt chocolat.

Comment fonctionne votre duo ? A quel moment vous vous êtes rencontrés pour former Trésors ?

Trésors : On fonctionne beaucoup par l’improvisation. On ne travaille pas vraiment dans une optique de songwriting mais plutôt d’ambiances. On est tous les deux très différents et donc très complémentaires. Adrien D est plus glace à la vanille et Adrien K plutôt chocolat. C’est un peu pareil quand on fait de la musique. L’un est carré, l’autre très free et on échange selon les morceaux. On s’est rencontrés il y a très longtemps mais on fait de la musique ensemble depuis 5 ans maintenant en suivant cette méthode.

Parlons d’Adrien, quelle en est l’essence ? Qu’est-ce que cet album représente pour vous deux ?

Trésors : Ce disque représente deux ans de nos vies. On a fonctionné avec des périodes intenses de travail, pendant lesquelles on est partis écrire et enregistrer au bord de la mer sans travail préalable (en Normandie et à Marseille, ce qui explique sûrement le côté chaud et froid des ambiances du disque). C’est un disque libéré et décomplexé. Et surtout c’est quelque chose de très personnel, qui ne se prend pas trop la tête.

Les Trésors dans vos playlists en ce moment ?

Trésors : Fleetwood Mac, Serge Gainsbourg, John Coltrane, Destroyer, Harold Budd, Grouper et nos potes Warsawwasraw, Saaad, Scratch Massive.

Un mot sur vos projets, votre été à venir ?

Trésors : On vient de faire un premier concert avec les morceaux du nouveau disque (car on n’avait pas touché nos instruments depuis 9 mois). Ça nous est paru très naturel et on a hâte de tourner à la rentrée avec ce nouveau set. On bosse aussi sur un EP de morceaux collaboratifs avec des groupes amis. Et peut-être un nouveau projet de création autour du voyage l’année prochaine…

01 – Once a Believer (feat. Holy Strays)
02 – Time
03 – Make Love Like It’s 1969
04 – Kill the Lamb
05 – Victoria
06 – Cut My Hands
07 – Malmousque
08 – White Beast
09 – Dirty Knights And Gang Bangs

Le Soundcloud de Trésors