Skip to content

Synthés et machines : les joujoux et les bijoux d’Etienne Jaumet

Jaumet cache dans sa cave mille bijoux. On a parlé machines et technologie avec lui.

Quelle est votre set up basique pour jouer live ? Quels synthétiseurs, quelles boîtes à rythmes?

Ceux que j’emporte au minimum avec moi, c’est-à-dire quand je prends l’avion et que je dois me contenter du minimum c’est : un TR 808, un SH 101, tu peux faire une séquence dessus, c’est monophonique ; le ARP pro DGX, tu peux faire une note à la fois mais les sons sont préprogrammés, ça permet de passer facilement d’un instrument à un autre. Et puis un delay Ibanez. Et puis un delay numérique, un Lex. Ce sont des instruments dont je n’ai jamais réussi à me lasser.

Nous avons rencontré Christophe qui achète des synthés sans même les essayer. Et décide après usage s’ils sont ou non “faits pour lui”. Vous fonctionnez ainsi aussi ?

Moi je suis dans un rapport économique, intérêt/prix. Je dois les essayer, les connaitre. Lui a peut-être un pouvoir d’achat qui lui permet ça mais moi je n’achète que les instruments à ma portée tant qu’ils me stimulent. Néanmoins, je pense que tous peuvent me stimuler.

Peut-on encore trouver des instruments analogiques à pas cher ?

Aujourd’hui, on assiste à une deuxième génération analogique que l’on appelle néo analogique parce qu’ils utilisent des composants neufs qui ne se font plus. Ce sont des instruments qui servent aussi à faire des séquences, par exemple. Comme le MiniBrute chez Arturia. J’avais d’ailleurs été consulté pour l’essayer. Je savais que ça marcherait parce qu’il y a une vraie demande, les instruments analogiques deviennent trop chers et commencent à vieillir.

Le retour à la machine vous semble-t-il proche du “retour du vinyle”, dans l’intention ?

Oui je pense qu’il y a un retour de l’amour du son. Ça revient aujourd’hui parce que la musique est très facilement partageable et du coup très dénaturée. Autant sur le plan des droits d’auteur que sur la qualité du son. J’ai rien contre le son dégueulasse, j’ai été un adolescent qui a grandi avec la radio, le son était pourri mais j’avais quand même le sentiment que ça sonnait bien. C’est pas nécessairement lié à la haute-fidélité, la qualité du son. Et puis le rapport physique aux choses, tout se dématérialise donc les gens veulent entretenir un rapport physique aux objets, aux oeuvres donc il y a une place pour ces beaux objets avec de belles pochettes.

Vous avez essayé des choses excitantes en termes de matériel ces derniers temps ?

J’ai un copain qui fabrique des effets, c’est la seule façon que j’ai de me mettre au courant. Il a une boite en France qui fonctionne bien, Oto, et un instrument qui est intéressant qui s’appelle le Biscuit. Lui a déjà dépassé le côté analogique pour se rendre vers les séquenceurs 8-bit, 16-bit. Les débuts de l’informatique étaient très intéressants. Souvent les premiers bidules même si ils ont été techniquement plus faibles ont un charme fou. Et quoi qu’il en soit, ce ne sont pas les nouveaux instruments qui vont faire le futur de la musique.

Retrouvez Etienne Jaumet en rédacteur en chef invité du 13 au 16 novembre.