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Soirée The Haïku avec Todd Terje au YOYO

Ce 11 avril, Todd Terje offrait à Paris la primauté de sa release party et célébrait au YOYO, la sortie de son premier LP. Comment dit-on “chouette” en norvégien ?

Après des années d’hégémonie, sous l’ère Lindstrom et Prins Thomas, la chose est désormais connue : les gens du nord ont dans la disco, la chaleur qu’ils n’ont pas dehors. Un talent pour briser et faire briser la glace, dès qu’ils s’installent derrière des machines très utile quand la communion dans le public ne se fait pas spontanément.

 

Le climat n’était pas scandinave non plus. Mais disons qu’il a fallu attendre que la première heure du matin sonne et le set de Vakula – joyau de la house que les Amériques ont dérobé à l’Ukraine – pour que se tisse quelque chose globalement. D’un côté, la soirée consacrait la sortie du premier album de Terje. Elle le para-nommait même, It’s Album Time! se traduisant pour l’occasion It’s Party Time!. Qui s’étonnerait finalement, dans ces cironstances, que la release party confonde son rythme à celui de l’album ? Ascensionnelle et contemplative, la soirée débute – entre les mains de la famille Mamies’ – comme le LP, ça se regarde, se jauge, ça prend son temps pour s’installer et puis ça vous prend doucement, sans trop prévenir, la house grimpe en vous, croise ce qui dévale votre gosier et envoie vos deux bras stationner en l’air.

 

Conformément au nom du Palais de Tokyo, ainsi qu’à celui du rendez-vous élaboré par Adrien Messié et Nadir Sayah – Haïku – les visuels se veulent japonisants et laissent fondre un diaporama muet de bonheurs simples, de plaisirs enfantins, de jeux de cerceaux et de cerisiers en fleurs. Du VJing feng shui en somme, qui, à n’en point douter, favorisait la circulation des bonnes énergies entre les êtres. Mais un VJing feng shui, qui n’évitera cependant pas l’inévitable : l’osmose ne prend qu’à l’arrivée de Terje. Comme si tout le monde avait alloué un budget récréation spécialement pour Todd, le public lui donna, ce soir là, raison d’avoir choisi Paris pour nocer ce premier album en lui offrant une belle éruption spontanée.

 

Avant de quitter les lieux, derniers coups d’oeil à ce curieux ornement rupestre de chat (?) à six pattes, qui, s’il était retrouvé dans vingt-cinq générations, pourrait laisser entendre un passage des premiers Hommes par le Palais de Tokyo. L’esprit brumeux, on se dit que si la soirée cassait trois pattes à un canard, elle romprait volontiers les six de cette bestiole. Néanmoins, tout ça ne solutionnera en rien un questionnement devenu aussi phrase du soir : ça se prononce “teurje” ou “terrier” ?