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Smashing Pumpkins, Ghostface Killah… Fin d’année difficile dans le Rayon Frais

Cette semaine sent la fin d’année : des disques des papys Smashing Pumpkins et Ghostface Killah, les EP des jeunots Aquilo et Radar Cult et plus encore.

Botibol : délicatesse et trésors cachés

Pourquoi la supérette s’agite ? Botibol est l’un des groupes clés du collectif bordelais Iceberg. Sans surprise, il est signé sur le même label que ses camarades Crane Angels et Petit Fantôme : Animal Factory. L’album sort sur le réseau aujourd’hui, et en février dans les bacs à disques.

Est-ce qu’on s’en relève la nuit ? Oui, et bienvenue dans le monde des insomniaques : ce long format recelle de surprises qui se révèlent doucement au fil des écoutes. D’abord, cette composition en forme de pop magistrale, qui plaira jusque dans les lecteurs de vos mamans à l’image du hit “Jerk”. Vient ensuite la justesse de production du disque : flirter avec la noise par instants tout en faisant rentrer un magnifique cuivre – “Sharks” – et rester cohérent tient du miracle. Le delai entre sortie digitale et sortie physique est heureux : ce disque mettra peut-être deux mois à révéler tous ses secrets dans vos iPod. Botibol sauve cette triste semaine.

Radar Cult , les XX sont devenus un genre musical

Pourquoi la supérette s’agite ? Présenté comme la nouvelle sensation américaine électro pop, Radar Cult présente son premier EP. Un 5 titres qui est licencié, en Europe, chez le distributeur Modulor, et un groupe qui devrait donc débarquer prochainement pour quelques dates ?

Est-ce qu’on s’en relève la nuit ? C’est hallucinant de voir à quel point les XX ont eu une influence hors norme sur la musique actuelle. Au point d’en devenir, à eux tout seul, un registre musical dans lequel exercent les jeunes gens. “Chemical Fire”, le single de ce EP, est par exemple d’inspiration très directe. Le reste du disque prend plus de liberté, notamment au niveau des lignes de voix. Si on se relève, ce sera malgré tout pour, au choix, ré-écouter Coexist, mais ces quelques morceaux gracieux occuperont parfaitement l’auditeur en attendant le prochain disque des anglais.

Aquilo font bien, mais commun

Pourquoi la supérette s’agite ? Produits par Sohn, ces deux Anglais pas majeurs aux États-Unis viennent de lâcher un 4 titres sur Island Records. Human fait le buzz, les kids sont dessus, ce qui est bon signe pour la suite.

Est-ce qu’on s’en relève la nuit ? Honnêtement, Aquilo fait beaucoup de bruit pour pas grand chose. Sans remettre en cause la qualité du disque – très bien conçu, globalement esthète – le groupe n’a, à ce stade, pas inventé l’eau tiède et livre un EP qui surfe sur cette vague electro-pop-dreamy qui monopolise l’attention du public. Malgré tout, si c’est à cette température que se boit votre tasse de thé, ce format court tient de l’excellence. Pas très inventif, mais proprement exécuté, dans les règles, dans les bornes, plus pour le meilleur que pour le pire. On laissera donc sa chance à l’album qui devrait logiquement suivre.

The Smashing Pumpkins de retour

Pourquoi la supérette s’agite ? Parce que ce sont les Smashing Pumpkins, groupe culte des 90’s relativement hors mode, tout à fait anti-sexy. Après une séparation dans au début du millénaire, le groupe de Billy Corgan s’est – relativement – reformé (beaucoup de pièces rapportées) à la fin des 00’s. Il s’est alors lancé dans un cycle de disques nommé Teargarden By Kaleidyscope dont Monuments to an Elegy, qui nous intéresse aujourd’hui, est la dernière pièce en date.

Est-ce qu’on s’en relève la nuit ? Les fans, oui, très certainement. Après, il est très compliqué, si on décontextualise l’album et qu’on l’imagine venir d’un groupe dit “en développement” aujourd’hui d’y trouver très grand intérêt. Voici une succession de chanson rock à l’américaine, basse-batterie surproduites, quelques fulgurances dans certains traitements de guitares, de jolis synthés par instant… Cet album ne sera sans doute pas l’un des grands moments discographiques du groupe, mais il est digne. Ça n’empêchera pas les addicts de longue date d’user la bande jusqu’à la rupture de celle-ci, ce qui, à l’heure du web, peut durer très, très, très longtemps.

Ghostface Killah : les super-héros c’était mieux avant

Qu’est-ce qui agite la superette ? Le shaolin du Wu-Tang Clan présente son 11ème opus et s’accompagne d’autres dinosaures du rap game.

On s’en relève la nuit ? Il relèvera certainement celle des amoureux du rap de jadis et ceux qui considèrent que ” le rap c’était mieux avant “. Ghostface Killah écrit son album comme un scénario de film et se fantasme en super-héros du rap. Il est brave, courageux mais l’énergie s’essouffle très rapidement puisqu’il se ravitaille avec de vieilles armes. Avec toutes les bonnes intentions qu’il peut y avoir, la recette hip-hop 90’s ne prend plus en 2014 et l’album manque définitivement de modernité et de fantaisie. Si le survivor des 90’s se fait épauler par d’autres grands super-héros (Pharoahe Monch, AZ, Tre Williams…), cette league des justiciers du 3ème âge n’arrivera jamais jusqu’au boss final, celui qui une fois passé aurait changer nos yeux en deux gros coeurs rouges. Dommage.