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Skip The Use revient avec le bouillonnant Little Armageddon

Après leur excellent Can’t Be Late, les Lillois de Skip The Use reviennent avec un nouvel opus, Little Armageddon. Ils nous racontent l’élaboration de leur nouveau bébé et nous confient leur amour pour la scène.

Skip The Use, parlez-nous de vos influences musicales ?

Mat Bastard : Plus jeune, j’ai écouté beaucoup du punk, un peu de hard core, et aussi du métal. Yan a été plus ouvert que moi.

Yan Stefani : Oui, j’ai toujours aimé toucher à tout. J’ai toujours écouté aussi bien du funk que du hip-hop.

C’est pour cela que vous avez mélangé les genres sur Little Armageddon ?

Yan : Oui, il y a du rock, du reggae, de l’électro, du métal et même du disco. On aime s’amuser à tout mélanger. En studio, on adore tenter des choses que l’on ne connait pas et dans lesquelles on n’est pas experts. Parfois ça fonctionne, parfois pas.

Vous avez travaillé de manière différente pour LA ? Vous avez utilisez de nouveaux outils ?

Mat : Non on a travaillé strictement de la même manière mais on y a passé bien plus de temps et puis c’est vrai que maintenant, on a nos studios donc c’est différent. On est aussi plus calés en informatique et on a tout simplement plus d’expérience.

Alors, qu’est-ce qui change avec ce nouvel album ?

Yan : Par rapport à Can ‘t Be Late, on a réussi à aller jusqu’au bout de nous-même, à pousser chaque morceau à fond. On était fiers de l’album avant même qu’il ne soit sorti. Tout ça c’est dû au travail, à l’acharnement qu’on a mis dedans, aux prises de risques aussi. On ne s’est pas mis de pression finalement. On n’avait pas la volonté de faire un “Ghost” bis par exemple.

C’est quelque chose qui vous fait peur de ne pas avoir de “gros tube” ?

Yan : Non pas du tout. C’est marrant qu’on parle de “Ghost”. A la base, on ne voulait pas le mettre sur l’album donc on n’avait aucune idée que ce serait un gros tube. Ce qui est génial dans notre métier, c’est que ce sont les gens qui décident. Nous on n’est pas là pour faire des tubes mais faire les meilleures chansons possible.

Qui écrit les textes ?

Yan : Mat s’occupe des textes et moi de la musique mais il n’y a pas de règle. On fait parfois la musique ensemble. Mat peut écouter un de mes sons et imaginer des paroles dessus ou adapter un de ses textes à un son. On travaille vraiment librement. Ce qui a changé cette fois-ci c’est que l’on a vraiment pris le temps de faire ce travail en amont. On a mis 8-9 mois avant d’arriver en studio et on avait une vingtaine de chansons.

Vous avez des morceaux sous le coude alors ?

Yan : Oui ! C’est bien parce que les gens aiment la nouveauté. On ne sait pas encore ce que l’on en fera. On ne les sortira peut-être même pas avec Skip…

Vous avez déjà composé pour d’autres artistes, d’autres univers ?

Mat : Oui, j’ai bossé pour le cinéma, je viens de finir l’album de Sophie-Tith, j’ai aussi travaillé avec Olivia Ruiz, Hearts Revolution… En fait en ce moment je suis en train d’expérimenter plein de choses. Je m’ouvre à d’autres genres. J’aimerais bien faire du hip-hop et j’en aurai sans doute l’occasion avec la BO du film d’animation sur laquelle on bosse. Ce sera en rapport avec “Zombillenium”, la BD d’Arthur de Pins, celui qui a fait les dessins de notre clip “Nameless”. Il est très rock ‘n’roll, ça va être génial !


On dit souvent de vous que vous êtes un groupe de rock “populaire”, ça vous fait quoi?

Mat : Eh bien c’est super cool !

Yan : Avant de faire STU, on ne faisait que du punk et on a eu envie de s’ouvrir, de faire une musique qui puisse être écoutée par tout le monde. Ça m’énerve parce qu’on voit toujours ça négativement d’être populaire. Nous on n’est pas élitistes, on adore plaire à tout le monde.

Mat : Oui, pour nous c’est une fierté de pouvoir plaire au plus grand nombre. Si ma musique plait aussi bien à ma mère qu’à ma soeur, j’ai tout gagné. On est super fiers de passer sur NRJ, le Mouv, à Auchan, de faire un truc sur Rock’n’folk, qu’on parle de nous sur des petits sites que personne ne connait. C’est ça aussi la musique, du partage.

Pourquoi avez-vous décidé de chanter en anglais ?

Mat : Pour nous, clairement, c’est pour pouvoir nous exporter. C’est hyper cool de pouvoir se faire comprendre en Hollande, en Allemagne, dans les pays de l’Est, au Canada, en Espagne… Et puis tu sais, on habite Lille aussi, c’est frontalier de la Flandre donc ils ne parlent pas français. On s’est adaptés. Chanter en anglais, c’est un passeport vers l’ailleurs. C’est marrant parce que c’est très français de poser cette question. Pourquoi parce que tu es Français tu devrais ne chanter qu’en français ? Chanter en anglais ça n’a jamais été une limite à la francophonie, au contraire je trouve.

Yan : C’est clair, regarde Daft Punk, Lilly Wood and The Prick, M83, ils chantent en anglais et ça leur réussit plutôt bien. Beaucoup de groupes chantent aujourd’hui dans cette langue.

J’en viens à votre chanson “Etre heureux”. Pourquoi la chanter en français ?

Mat : Tout simplement parce que le sujet était très franco-français. Je parle résignation, montée des extrêmes, pointer du doigt une sexualité, une couleur de peau, un statut social… C’est suite à nos discussions dans le bus de la tournée que j’ai décidé d’écrire ce morceau. Chaque fois que l’on se retrouvait, on se disait “oh t’as vu ce qu’il s’est passé...”. Je me demande vraiment quel est l’avenir de la France….

Quel message voulez-vous faire passer ?

Mat : Je n’accuse personne dans ce titre. J’ai juste envie de dire aux gens, n’oubliez pas de vivre. Ok, il y a des problèmes mais le plus important reste d’être heureux, de profiter de la vie.

Depuis le début de STU vous avez fait plus de 400 concerts. D’où vient cet amour pour la scène ?

Mat : On est un groupe de rock, voilà tout. Quand tu fais du rock, tu tournes, ça fait partie intégrante du jeu. Ça devrait être comme ça pour tout le monde d’ailleurs. Par exemple dans le hip-hop, c’est toujours compliqué de faire des shows complètement dingues comme les nôtres. On se dit tout de suite qu’il va y avoir des embrouilles. Ce n’est pas normal.

C’est ce qu’on aime chez toi, tu fais le show ! Tu fais même des blagues entre tes chansons. C’est quoi ton secret ?

Mat : Jean-Marie Bigard (rires). Non, on fait des shows participatifs donc il faut déjà qu’on soit bons mais que les gens aussi le soient. On les guide mais faut qu’ils participent. Il doit y avoir une cohésion pour que ça fonctionne.

Quel est votre meilleur souvenir de concert ?

Yan : C’est toujours compliqué de répondre à cette question parce qu’on a fait beaucoup de concerts différents. Une fois, on a fait la première partie de Muse. C’était hyper stressant parce qu’on était là devant cette foule qui ne nous attendait pas. On avait la pression. Mais ça s’est hyper bien passé et c’était génial. Les festivals c’est aussi différent parce que tu dois conquérir des gens qui ne te connaissent pas. Et puis quand on vient chez nous à Lille, c’est encore autre chose. On est hyper contents d’être dans notre ville mais c’est stressant parce que notre famille et nos parents sont là. Quoiqu’il en soit, on prend du plaisir partout parce qu’on aime la scène et qu’on progresse à chaque concert.

Mat : Moi je prends toujours du plaisir à jouer dans des petits espaces. Comme une fois, où l’on a joué dans un petit club devant 400 personnes en Hollande. On n’avait vraiment aucune idée de comment ça allait se passer.

Sinon, vous écoutez quoi en ce moment ?

Yan : Moi j’aime bien cette jeune artiste, Lorde. J’écoute aussi du Led Zep, et toutes les productions de Pharrell Williams. Ca fait longtemps que je l’écoute, depuis N.E.R.D., et quand il faisait des prod pour Nelly.

Mat : J’écoute encore beaucoup de punk, mais tu ne vas pas connaître (rires). J’écoute aussi Bjork à fond et Lorde. J’admire ces jeunes artistes, un peu comme Birdy. Elles ont un tel charisme et professionnalisme ! J’adore le thème de “Royals“, elle emmerde bien tout le monde. Elle dit “c’est pas grave, on n’a pas de tune mais nous dans notre tête on est les rois du monde“.

Une chanson que vous aimez mais dont vous avez un peu honte ?

Mat : Toi Yan tu dois bien avoir un petit Rihanna qui traine…

Yan : Ouais, mais j’en ai pas honte (rires).

Mat : Non, j’avoue, il y a un morceau de Rihanna que j’adore. C’est “Man Down”, j’aime son beat reggae. Et puis pour une fois, elle ne finit pas nue dans le clip.

Vous sortez un peu ?

Mat : J’ai horreur de sortir. Je ne danse pas et je ne bois pas. Je préfère rester en famille, ou être seul. Je suis un solitaire…

Yan : Moi j’aime bien sortir dans des petits bars, mais des bars populaires un peu pourris. J’aime le Nouveau Casino, l’International, les lieux à concerts quoi. J’avoue aussi que je vais parfois au Queen, mais très très tard dans la nuit.

Et quand vous êtes à Lille, vous allez où ?

Yan : Le Magazine est un super club électro à Lille. Ils ont une belle programmation. Le Tri Postal aussi est pas mal et le Radio Club est plutôt cool. Je l’aime bien parce que c’est un petit endroit.

A quoi peut-on s’attendre avec votre tournée ?

Mat : Rien n’est encore décidé on n’a même pas fait la résidence. Il faut qu’on se fixe un budget. Nous on croit qu’on est des Américains mais il va falloir qu’on se calme ! Non, en vrai on a déjà quelques petites idées mais on ne veut pas vous spoiler !

Et vos projets pour 2014-2015 ?

Mat : On va bosser sur le film d’animation, mais ce sera essentiellement STU et sa tournée. On voudrait aussi commencer à faire des DJs sets. Quelque chose d’original, différent de STU.

Pour finir, dites-nous quelque chose qu’on ne sait pas sur vous.

Yan : Moi j’aime bien les clubs de strip-tease (rires).

Mat : J’adore la couture. Ce qui m’intéresse ce n’est pas le designer qui fait la Une des magazines mais les couturières, les petites mains comme on dit.

Little Armageddon (Polydor), sortie le 24 février

Site officiel de Skip The Use