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Santoré intègre de la régression dans la pop moderne

Santoré

On écoute en exclu le 3ème EP du duo parisien Santoré. Au programme : piano, basslines discoïdes et pulls en laine de mémé.

Alors qu’on a l’impression que tous les gamins de France se sont achetés une pédale de réverbération pour tenter une invasion de la désormais incontournable scène “psych-pop” hexagonale, le duo Santoré ouvre, au contraire, très largement le spectre en faisant de son troisième maxi un disque laboratoire.

Julien Gasc conceptualisait déjà, il y a quelques années, l’idée d’une pop “libre” qui n’avait fondamentalement rien à voir avec le psychédélisme ou le prog-rock. L’idée a, semble-t-elle, fait son chemin jusque du côté des partisans de la pop dancey : Mathieu et Antoine Gouny, les deux Parisiens à la fondation du projet Santoré auraient-ils appliqué cette liberté aux derniers relents d’électro-pop écoutable ?

Ainsi, donc, le groupe ne se prive pas d’aligner des sonorités façon jouet dès l’ouverture de ce format court et d’y insérer une foule de plugins de cordes bien sentis qui croisent audacieusement deux ou trois cocottes funk. L’ensemble assume pleinement son côté “bande-son” et, si le moteur peut avoir l’air de peiner, ce n’est qu’au moment d’incarner la figure du groupe pop plus frontal. Rien de bien grave : ces jeunes gens savent composer de bonnes chansons et y mettre une candeur régressive des plus apaisantes.

Reste désormais à savoir quel avenir leur réserve leur musique baroque et illimitée… Les fonds de tiroir des bibliothèques de synchro ? Le cimetière des jeunes talents un peu plus talentueux que les autres ? De belles places sur les festivals français ? Une success-story de laborantins à la Air ? Pas de madame Irma pour cette fois. Cependant, les 5 morceaux de Rochefort que vous pouvez écouter ici et maintenant pour la première fois devraient vous donner la plus grande confiance en eux.

Release Party le 2 février au Point Ephémère