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Rencontre mystique avec Sébastien Tellier

On pourrait faire une belle introduction, vous présenter la personne que l’on interviewe et l’atmosphère de la rencontre, décrire un peu son actualité et finir par une blague ou un jeu de mot un peu naze. Mais là, à Calvi on The Rocks, on a interviewé Sébastien Tellier. Le mieux est de le laisser parler. Il fera de tou

On pourrait faire une belle introduction, vous présenter la personne que l’on interviewe et l’atmosphère de la rencontre, décrire un peu son actualité et finir par une blague ou un jeu de mot un peu naze. Mais là, à Calvi on The Rocks, on a interviewé Sébastien Tellier. Le mieux est de le laisser parler. Il fera de toute façon tout ce qu’il faut mieux que nous.


OnVillaNuit : A part ton concert, tu fais quoi aujourd’hui ?

Sébastien Tellier : Je suis là pour bosser, une journée où tu fais un concert, ça peut pas être une journée relax normal. Tout mon entourage est là, ma femme, mes amis et tout le monde s’éclate, boit de la grappa. Mais moi le but de ma vie c’est l’amour de la musique, je dois donc proposer de la belle musique aux gens, prouver que mes accords sont beaux, mes mélodies pures, mes arrangements sublimes. Je peux donc pas en profiter comme si j’étais un touriste. En plus, j’ai toujours très peur avant de monter sur scène, je suis hyper stressé, je vomis, je me pisse dessus. A chaque concert, c’est un peu comme si je passais le bac et que j’avais envie de le réussir.

OnVillaNuit : C’est les 10 ans du festival : tu étais où il y a une décennie ?

Sébastien Tellier : Je faisais une tournée à travers le monde en première partie de AIR. On devait être aux Etats Unis, je sais plus où exactement.

OnVillaNuit : Quel est ton poison ?

Sébastien Tellier : Ma potion magique plutôt tu veux dire. Ce qui m’a inspiré pour avoir ma transe bleue, pour écrire l’album, je peux pas le révéler, je le dirais qu’aux gens qui me donneront de l’argent plus tard. Sinon, le “Sodabi” un alcool de palme du Bénin, à l’origine de la plupart des trips chamaniques et du délire vaudou. Cest la vraie potion magique, l’absinthe africaine qui t’enmène vraiment loin.

OnVillaNuit : La soirée de rêve qui tient de l’utopie ?

Sébastien Tellier : Déjà toboggans géants et fontaines d’Orangina. Une ambiance film fin des années 70’s aussi. J’aimerais bien pouvoir aller dans des centres commerciaux et tout prendre. Après, je voudrais ausi défoncer ces mêmes centres commerciaux avec des bagnoles. Quoi d’autre ? J’aimerais bien avoir un véhicule qui se conduit tout seul avec un genre de GPS intégré détecteur de diamants et je lui dirais de chercher des mines de diamants. Après, le truc creuserait à ma place et on irait de gisements en gisements, puis je rentrerai en ville avec tous les diam’s.


OnVillaNuit : Penses-tu que l’esprit du festival Calvi on the rocks corresponde à celui de l’Alliance bleue ?

Sébastien Tellier : Oui, je suis dans le bon lieu, ici on ne rejette pas le monde mais on s’offre une petite parenthèse de liberté. On laisse aux placards les pantalons, les vestes et tout le monde est en sous-vêtements (un maillot de bain c’est quoi d’autre sinon un sous-vêtement ?) On s’éclate la tête, on s’envole, on plane. C’est important, c’est pas malsain, c’est un peu ce que je dis dans Cochon Ville : le vice n’est pas que méchant, il faut aimer la luxure mais pas de façon dégueulasse. Y a un peu de ça ici, de façon légère. Du vice sain, même si ça peut paraître paradoxal.

OnVillaNuit : Le festivalier idéal, c’est qui ?

Sébastien Tellier : Avant tout politesse, respect, tendresse. Quelqu’un qui applaudit beaucoup à la fin des chansons. Après, en France on a une culture musicale limitée. Les anglo-saxons, ils peuvent très bien se focaliser juste sur une ligne de basse réussie et kiffer. Ici, les gens savent pas faire ça, ils veulent un package. Au final, ça serait donc quelqu’un qui sait apprécier la musique et ses différentes composantes.

OnVillaNuit : Le morceau phare de ton dernier album ?

Sébastien Tellier : Magical hurricane, même s’il sortira peut être pas en single. J’y décris un accouchement dans la jungle. Je l’adore parce qu’avec Mr. Flash (producteur de l’album), on a vraiment réussi à créer l’atmosphère jungle. Après, on s’est demandé quelle heure il était dans la jungle et j’ai choisi le matin pour que ce soit bien humide. Réussir à retranscrire un horaire dans une chanson, ça c’est vraiment exceptionnel. La plupart du public s’en rendra sûrement pas compte cela dit (personne ne me parle jamais d’ailleurs de cette chanson) mais moi, c’est ma préférée en tout cas.

OnVillaNuit : La bande son de ta vie ?

Sébastien Tellier : -Julio Iglesias “Il faut toujours un perdant”, c’est un chef d’oeuvre de mise en scène. Le mec explique qu’il vient de subir un échec amoureux, mais en même temps il trouve le moyen de te raconter que cela lui arrive pas souvent, que c’est rare. Tu vois ? Il rappelle quand même que la plupart du temps, il a la win. J’adore cette façon de gérer le romantisme

-Bernard Ilous “La route à l’envers”, fabuleux parce que c’est vraiment un dessin animé, ambiance Rox et Rouky.

-Culture Club “Do you really want to hurt to me”, je l’écoute tout le temps en ce moment

OnVillaNuit : Si je te dis juste Calvi, tu penses à quoi spontanément ?

Sébastien Tellier : Des petits calamars, des salades de poulpe, des atterrissages périlleux en avion et Edouard Baer parce qu’il vient souvent dans le coin je crois. Et puis la Méditerrannée, c’est magique, c’est les Maldives à 1 heure et demie d’avion de Paris.

Propos recueillis par Monsieur B.