Skip to content

Blonde Redhead, Interpol, Sinkane… Le Rayon Frais du 2 septembre

Où est le chouette cette semaine ? Comment le distinguer du pré-périmé ? C’est ce que le Rayon Frais vous indique dans les sorties de la semaine

Blonde Redhead coupe toujours les cheveux en quatre

En tête de gondole : Quatre ans avant d’avoir ce neuvième album. La cathédrale Baroque du rock, Blonde Redhead, change (encore) de couleur et réussi sa permanente : c’est beau et gonflé.

On s’en relève la nuit ? Oui. Du coton dans du barbelé, check. Du barbelé dans du coton, check bis. Blonde Redhead semble toujours bâti du même bois et continue à faire de nos rêves de la pop, bien que chantée sur un autre ton. Les Brooklynites dont la candeur faisait la grandeur cultive cette même maladresse débonnaire mais en appuyant aujourd’hui sur une vulnérabilité magnifique. On pourra toujours regretter ce temps où le groupe savait donner de la densité au vide mais l’heure est au clairsemé. Poussé par Drew Brown (producteur de Radiohead) à élaguer les arrangements, la broderie se raréfie tout en prenant une envergure rare. Sur Barragan, Blonde Redhead frappe moins mais plus fort. Passés ces paisibles tremblements, on distingue cette même porcelaine du rock, cette pop des Beaux-Arts.

Sinkane séduit, Sinkane pose un lapin

En tête de gondole : Un collaborateur de Caribou et Yeasayer signé chez DFA sort son quatrième solo. Forcément ça intrigue.

On s’en relève la nuit ? Oui et non. Ahmed Gallab aimerait mêler les temps et les continents mais l’Histoire et la Géo ne sont pas toujours des matières diluables et miscibles. Les sixties des crooners et les rythmes africains, la folk et l’électronique… si les rencontres sont louables, chez Sinkane, les ententes ne se font pas toujours. Progressivement, la pop horizontale et la soul de chambre séduisent, couchent, bercent puis poussent à la somnolence. Hormis le sublime et fiévreux “Hold Tight“, l’album manque de consistance, il y a à boire et à manger mais bien peu à se mettre sous la dent. Le single met au tapis, le reste fait tapisserie

Dark Sky – Imagin

En tête de gondole : on avait parlé de Dark Sky dans nos paris de rentrée. Esthète, puissant et rassembleur, le clip de ” Silent Fall ” nous avait tout bêtement boulversé, de la musique à l’image.

On s’en relêve la nuit? Oui, et de s’en goinfrer le jour. Pas calorique ni bourratif pour un sou, ce disque est abordable pour le plus grand nombre à travers son aspect ultra intelligent sans jamais accepter l’austerité. Surtout, il est parfaitement moderne, mélangeant comme on l’imaginait trois grands courants électroniques : ” l’ingé-sonisme ” de Jon Hopkins et consorts, l’Angleterre et les synthés sci-fi à la française. Incarnation de la modernité, Imagin est sans aucun doute l’un des plus gros disque de cette rentrée.

Interpol – El Pintor

En tête de gondole : tout le monde avait enterré profondément Interpol, persuadé que de désillusions en désillusions, le groupe ne sortirait plus rien de potable. El Pintor arrive comme l’album qui ferait ressortir ces corps de terre.

On s’en relêver la nuit ? Tout dépend. Ce n’est pas très frais à proprement parler : on revisite et enrichit ici le style du groupe. Les successeurs ont déjà pris la place, à l’image, par exemple, de People of Nothing. Malgré tout, ce disque tient la route du début à la fin, ce qui est tout de même une réussite. Un grand retour à une écriture de chansons rock réussies, qui plaira aux fans du groupe, malgré un goût du rock de stade qui reste un peu trop en bouche. Quid des kids ?

Monogrenade – Composite

En tête de gondole: Des Canadiens pour réveiller la langue française ? C’est ce que tout le monde dit de Monogrenade. Ce drôle de quatuor vient proposer des compositions ultra pop qui confrontent cordes, piano et synthés. La presse se regale.

Y a-t-il de quoi s’en relever la nuit? Tout dépend. Si vous trouvez aujourd’hui un charme romantique aux voix pop, celle du chanteur de Monogrenade vous semblera famillière. Sinon, il faudra en faire abstraction pour tenter de se concentrer sur les paysages sonores riches que propose Composite. Un vrai produit clivant.

Panier Bio : l’indé, la musique au naturel.

Le label Ego Twister vient tout juste de lancer un Single Club en 45 tours. Trois bombes électro ultra-libérées par Gratuit, Osica et David Courtin. 111 exemplaires par tirage : foncez !

Sur XVIIIP, à ne pas confondre avec l’excellent XVIII Records, on prend le partie d’offrir de la musique contre un partage facebook. L’EP de L’Age D’Or est une pièce électronique nettement plus sensible que ne l’annonce le teaser ci dessous. De la musique contre de l’e-reputation? Le new deal est bof, mais les 5 tracks sont bien.

Entre Frantic City, Kizmiaz, Pouet ! Et Inch Allah Records, il y a de l’amour dans l’air. Il se cristallise avec l’excellent LP de White Ass, des rescapés des meilleurs groupes de rock hexagonaux, sorti en coproduction. Une grosse frappe.