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Nos paris de la rentrée #3 : Vessel, l’affreudisiaque

Dans les recoins sombre et poisseux de l’Internet, en chinant attentivement, on trouve des endroits aussi lugubres que fascinants. C’est le cas du deuxième LP de Vessel, notre pari de la rentrée.

Punish, Honey, voilà un album qui porte son titre. On y trouve l’essence de l’oeuvre, le coup de trique et la caresse, la douleur et le sensuel. Issu de chez Tri-Angle, maison britannique spécialisée dans la terreur nocturne en électronique, Seb Gainsborough sortait en 2012 un premier LP dérangé et méthodique, Order of Noise, collant avec l’esthétique des lieux. Deux ans s’écoulent et Vessel s’adresse aujourd’hui aux amoureux de la volupté glacée. Organique, vivant, charnel, déployant une libido dévoyée, Vessel gagne en chair ce qu’il a perdu en chair de poule.

Ce Punish, Honey est un cauchemar érotique. Ses paysages à l’obscénité contenue connaissent une sensualité hideuse et tordue et voient Vessel lâcher des meutes de pachydermes rouillés à la libido déviante. En somme, un album massif, gênant, glabre, rugueux, licencieux.

Originaire de Bristol, Vessel fait voler en éclat le lignage de sa ville. Les Massive Attack, Portishead, Tricky ne sont que des bases de langages dont il renouvelle complétement le vocabulaire. Un héritier à la hauteur de ses aïeuls, qui dilapide le pactole dans son entreprise singulière après avoir tué le(s) père(s).