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Moodoïd : “Il faut toujours que je me sente hors frontières”

Quatre ans après le buzz de Le Monde Möö, Pablo Padovani alias Moodoïd revient avec un nouveau long format plus pop, sur lequel il a pris son temps. Nous avons eu la chance de discuter avec le musicien de sa Cité Champagne, ses éventuels regrets et sa collaboration avec Pierre du duo Paradis.

Villa Schweppes : Tu nous reviens 4 ans après la sortie de Le Monde Moo. Tu nous invites dans une Cité Champagne. Qu’est-ce qu’on y trouve ?

Moodoïd : C’est une ville fantasme. C’est le concentré des souvenirs de voyages que j’ai eu la chance de faire dernièrement. On y trouve des voitures, des clubs. Il fait souvent nuit et on y fait beaucoup la fête. C’est une ville luxueuse où il y a beaucoup de tentations et d’histoires d’amour.

Villa Schweppes : C’est un imaginaire que tu cultives depuis tout petit ou c’est venu avec le temps ?

Moodoïd : Au moment où j’ai commencé l’album, je ne savais pas trop ce que j’allais faire. J’ai trouvé un point commun entre les différentes maquettes que j’avais en stock : la Cité Champagne. Tous les morceaux avaient des sonorités urbaines, étaient dansants et s’inspiraient de la culture club, disco et funk. Et puis, quand je suis arrivé à Paris, j’ai vécu pendant 2-3 ans dans une petite rue qui s’appelait la Cité Champagne. C’est une rue dans laquelle j’ai eu beaucoup de souvenirs de jeunesse : mes premiers amours, mon premier appartement… C’était des années intenses et fortes pour moi.

Villa Schweppes : Il y a un vrai virage pop pour ce nouvel opus ? Qu’est-ce qui a été l’élément déclencheur de cette évolution ?

Moodoïd : Pour moi, c’était quelque chose de naturel et logique. Depuis le premier album, Le Monde Moo, il y a une énergie pop mais, c’est vrai qu’il est sorti dans une “période de buzz” et on m’avait demandé de faire un album rapidement. Je n’avais pas du tout envie de faire un album efficace, je voulais qu’il soit créatif avec des chansons un peu bizarres, asymétriques et un peu longues. Il rendait hommage au rock progressif et à mes premiers amours musicaux. Sur le second, je voulais quelque chose de plus efficace et avoir des titres plus festifs à jouer en concerts.

J’ai besoin de me sentir créatif et surprenant.

Villa Schweppes : Tu as des regrets par rapport à ce premier album ?

Moodoïd : Ça dépend (rires). Parfois, je pense à comment se sont passées certaines choses et j’ai des regrets. Je me dis qu’elles auraient pu être mieux faites, ou alors différemment. Je pense que c’est comme ça pour tout le monde. C’était moi qui avais pris toutes les décisions. Il s’agissait de mes choix donc j’en étais content mais j’étais jeune et très inexpérimenté. Je suis aussi quelqu’un de très spontané, donc je fais parfois les choses sans recul. Et ce, pas seulement dans le domaine musical.

Villa Schweppes : Le changement, ça fait peur ou c’est plutôt un moteur ? Ou les deux ?

Moodoïd : C’est quelque chose de vraiment important pour moi. Je le vivrais très mal si je faisais la même chose tout le temps. J’ai besoin de me sentir créatif et surprenant. Je veux toujours explorer de nouvelles choses. Ça m’anime. Ça m’embêterait que les gens disent “Moodoïd est un groupe de rock psyché”. Je ne veux pas être catalogué. Il faut toujours que je me sente hors frontières.

Villa Schweppes : Tu as été accompagné par Pierre Rousseau du duo Paradis. Comment avez-vous travaillé ensemble ?

Moodoïd : J’ai rencontré Pierre à un moment où je savais ce que je voulais prendre comme direction pour ce nouvel album. J’était attiré par la musique qui fait danser, la musique funk. Ça paraissait très éloigné de la musique de Paradis mais, quand je l’ai rencontré, je lui ai fait écouter une démo de “Planete Tokyo” et ça lui a évoqué toute la pop japonaise des années 80 dont il est fan. C’est ça qui l’a excité et animé dans le projet. Je lui avais expliqué que je voulais travailler avec des musiciens qui venaient du jazz, que je voulais enregistrer sur bande de manière très classique, pour me créer des archives et une banque de samples, pour faire de la musique électronique. Et tout ça, c’était finalement de la matière première pour Pierre, pour qu’il fasse de la musique. C’est un des mecs les plus forts que j’ai rencontré. Il a vraiment un don.

Villa Schweppes : On a vu dernièrement que tu diversifiais ton art avec la réalisation, notamment celle du clip de Juliette Armanet ou Paradis. C’est une nouvelle corde à ton arc ou c’est quelque chose que tu fais depuis longtemps ?

Moodoïd : J’ai commencé par faire ça. J’ai fait des études de cinéma et je faisais de la musique à côté. Notre espèce de tremplin a fait que la musique a pris le dessus. Mais c’est une activité que je fais toujours à côté pour moi ou pour d’autres. Etant donné que j’ai pris mon temps pour sortir le second album, j’en ai profité pour réaliser des choses.

Merci Moodoïd !

Cité Champagne, le nouvel album de Moodoïd est disponible depuis le 8 juin 2018 chez Because Music

Moodoïd

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