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Local Heroes : on visite Le Mans avec The Dead Mantra

On se lance dans un grand tour de France avec les musiciens qui la font vibrer. Pour commencer, The Dead Mantra nous guide dans Le Mans !

Le Mans n’est pas connu pour être l’un des viviers du rock en France. L’un des plus grands artistes que la ville ait livré à l’Hexagone, c’est sans aucun doute Jean Luc Le Tenia, freak hyper productif et icône underground de la chanson dérangée. Pourtant, depuis quelques années, un groupe local fait de plus en plus de bruit : il s’agit de The Dead Mantra.

Le rock en solitaire

Leur musique, nourrie du shoegaze, se pose comme le prototype de rock mélancolique, tendu, bruyant mais accessible. “On se sentait hyper seuls, parce qu’on était le seul groupe qui jouait ce genre de musique au Mans, et qu’il n’y avait globalement aucun autre groupe de notre âge avec qui on s’entendait bien. Par contre du point de vue du développement, on a eu la chance d’avoir souvent eu des gens qui nous ont tendu la main et qui nous ont donné une chance alors qu’on était encore complètement débutants. Ça c’est aussi un des avantages de venir de province. Tu trouveras jamais ça dans une ville comme Paris”. En France, il y a globalement deux pôles stratégiques pour ces musiques : le collectif rennais Nøthing, dont nous vous avions déjà parlé, et le label Cranes Records, justement, au Mans. Nos héros du jour sont signés sur la seconde structure, aux côté de Dead Horse One ou des très romantiques Seventeen At This Time.

On leur a demandé de nous raconter leur ville : “Les lieux clefs se seraient l’Excelsior à Allonnes, juste à côté du Mans. C’est une salle institutionnalisée, mais avec une prog d’une grande qualité, et une équipe composée de gens curieux et passionnés. Il y a aussi le Silo, qui est le plus gros lieu de rencontre au Mans, c’est le seul endroit ou presque avec des studios de répétitions peu chers, et quasi tout le monde répète là bas. Y’a aussi un studio d’enregistrement. Cette ville a besoin de lieux comme ça. Par contre évidemment, c’est hyper loin du centre. Là-bas, tu trouves quelques endroits qui permettent de jouer comme le Bar’ouf, le Lézard ou l’Inventaire. Rien d’aussi propre et équipé qu’un lieu comme l’International à Paris, mais c’est là où les “dièz” se font. Je viens de voir aussi qu’un nouveau lieu est en train d’ouvrir, ca s’appelle La Source. Les photos sur Facebook font envie en tout cas, un nouveau lieu ferait pas de mal.”

La fête naît dans la débrouille

Aux dires de Paul, la ville a un “manque total d’intérêt pour la culture et la musique”. Pourtant, ce sont des initiatives individuelles qu’est en train de naître une véritable scène : “Je pense au label Monopsone qui organise également des soirées en partenariat avec l’Excelsior. Il y a surtout des collectifs et des associations, comme Merci Connasse qui organise un super festival où on aura le plaisir de jouer en mai. Il y a aussi Oulala qui programme des soirées électroniques hyper bien, le crew Hotel Bary qui sont de bons potes aussi et qui font des fêtes ultra bordéliques”. Contre mauvaise fortune, bon coeur, les Manceaux prouvent que faire vivre la musique vers chez soi ne dépend que de la bonne volonté des uns et des autres.

D’ailleurs, de plus en plus de groupes se forment dans la Sarthe, sur des registres variés : Paul nous en a d’ailleurs confié une petite sélection. La Peste, Blue Mountain Expansion ou encore My Hacking Bit Game alimentent la scène rock dans une veine plutôt psychée, quand I Am A Curse ou Cyclamen haussent le ton du côté de musiques plus violentes.

Même si aujourd’hui, les membres de The Dead Mantra ne vivent plus au Mans, ils se tiennent très au courant de ce qui s’y passe : “Quand on y retourne on est content de voir qu’il y a de plus en plus de petits concerts. Ça c’est cool. C’est une ville qui manque de culture mais le gens se battent vraiment pour changer les choses je crois, même si c’est pas très facile. En fait c’est ça qui est chouette, c’est qu’il reste beaucoup de choses à construire”. Seul dans la ville il y a quelques années, The Dead Mantra a peut être posé la première pierre.

Playlist : le son du Mans!

The Dead Mantra

Jean Luc le Tenia

La Peste


Blue Mountain Expansion


My Hacking Bit Game

I Am A Curse


Cyclamen

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