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La nuit Parisienne serait-elle en péril ?

La nuit parisienne est de plus en plus belle. De nombreux clubs ont ouverts cette année, des rendez-vous insolites voient le jour pour les noctambules de toute sorte, bref, c’est un plaisir de tous les sens. Pourtant, avec la fermeture administrative temporaire de nombreux lieux, et l’agacement crescendo de nombreux ri

La nuit parisienne est de plus en plus belle. De nombreux clubs ont ouverts cette année, des rendez-vous insolites voient le jour pour les noctambules de toute sorte, bref, c’est un plaisir de tous les sens. Pourtant, avec la fermeture administrative temporaire de nombreux lieux, et l’agacement crescendo de nombreux riverains, une ombre plane sur les nuits de la capitale : seraient-elles en danger ?

Paris vit depuis longtemps sur ses nombreux souvenirs nocturnes. Ceux du Palace , dont l’aura a concurrencé pendant de nombreuses années celle du Studio 54, ou encore les nuits folles des Bains Douches . La fin des années 70 et le début des années 80 marquaient le monopole de Paris, ville lumière, sur le monde de la nuit.

Une époque qui semble revenir en 2012, avec le succès de nombreuses initiatives. Le Wanderlust, premier club à ciel ouvert de la Capitale, a brassé tout l’été une faune de plus en plus nombreuse. Pigalle redevient le quartier de la nuit, avec l’ouverture récente du Carmen, du Glass, ou encore du Rouge Pigalle. De très beaux endroits à l’excellente programmation qui redonnent de l’espoir à tous les oiseaux de nuit.

Pourtant, avec la fermeture administrative récente du Point Ephémère, du Zéro Zéro, celle plus récente du Zorba, les acteurs de la nuit commencent à se reposer de nombreuses questions, comme à l’époque de la pétition d’Eric Labbé, Paris, Quand la Nuit meurt en silence, lancée en 2009. Comment éviter les infractions des gens buvant sur la place publique, qui encombrent le trottoir et agacent les voisins en créant des nuisances sonores ? Ces questions deviennent de plus en plus présentes, et restent sans réponses. La possibilité d’ouvrir des fumoirs peut se voir comme une solution, mais c’est un coût important et les petites adresses manquent cruellement de place. Quant à l’insonorisation des lieux, elle est parfois tellement chère que certains bars préfèrent arrêter d’accueillir des DJs et des groupes.

Faut-il tirer la sonnette d’alarme ? En lisant le débat qui a lieu actuellement sur la plateforme Newsring, deux camps s’opposent. Ceux qui proclament que la situation est préoccupante et se targuent d’un “c’était mieux avant” sans risques, dénonçant les prix, le conformisme et une législation de plus en plus stricte. D’autres, néanmoins, préfèrent prôner les temps modernes et clamer le renouveau des nuits parisiennes, à l’image de Rasmus Michau.

Il est vrai que de ces nouvelles contraintes, de nouvelles initiatives voient le jour, pour notre plus grand plaisir. Investir des lieux insolites comme ont pu le faire les Ambassadeurs à la Courneuve, occuper des chambres d’hôtels comme Boiler Room avec la Do Not Disturb ou la suite N°7, ou s’installer pour d’énormes fêtes en banlieue comme le fait actuellement le collectif Die Nacht ? La nuit parisienne s’annonce maintenant protéiforme, une succession d’évènements plus étonnants les uns que les autres. Et c’est ça qui la rend excitante !

Marine Normand