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La Nouvelle Eglise Hippie des Pachanga Boys

Les deux gourous de la Nouvelle Eglise Hippie étaient les invités d’honneur du 19 mai dernier à la Villa Schweppes à Cannes. On a voulu en savoir plus sur ce mouvement spirituel instigué par Superpitcher et Rebolledo.

On parle souvent d’eux comme deux illuminés et pour cause : leur très sérieux mouvement religieux de la Nouvelle Eglise Hippie fait des émules… Démarré en 2012, le mouvement a trouvé écho dans les grandes plaines du Nevada pour le festival du Burning Man. Depuis, les deux gourous se sont installés à Paris, où ils vivent lorsqu’ils ne sont pas en tournée, où en train d’essayer de rallier le plus de fidèles possible à leur noble cause. Pour mieux connaitre les hommes spirituels que sont Superpitcher et Rebolledo, on avait quelques questions à leur poser…

Villa Schweppes : Bonsoir messieurs ! Tout d’abord, on voudrait savoir ce qu’était précisément que cette Nouvelle Eglise Hippie dont vous êtes les figures ? Que pouvez vous nous dire dessus.

Superpitcher : Il faut d’abord savoir que c’est un mouvement très sérieux. Notre idée initiale n’était pas altruiste, nous voulions avant tout, faire beaucoup d’argent. C’est ce qu’on peut faire avec une église, en fait.

Rebolledo : Oui, surtout avec une église… La musique ça ne paye pas tant que ça, quand tu compares les deux.

Superpitcher : Et puis en fait en continuant, on est devenu plus sérieux. On a creusé le truc et on s’est rendu compte que ce qu’on voulait ; le concept de la chose, c’était avant tout la liberté dans toutes ses formes. Qu’elle soit artistique ou créative, surtout. Une chose très importante aussi, c’est la raison pour laquelle on a appelé notre église ainsi. Le mot “hippie” est très mal connoté. On voulait montrer qu’il y avait ici aussi de bons hippies. Des hippies qui prennent des douches tous les jours. (rires)

Pour que tu sois libre dans ton corps, ton esprit doit l’être également

Villa Schweppes : D’accord… Et juste par curiosité, est-ce qu’il y a un rapport entre votre église et l’Alliance Bleue de Sébastien Tellier ?

S : Je crois qu’il a commencé ce mouvement avant nous. C’est vrai que ce sont deux idées similaires, mais à la base, ça n’a pas trop de rapport quand même.

Les Pachanga Boys à la Villa Schweppes de Cannes

Les Pachanga Boys à la Villa Schweppes de Cannes

VS : Peut-être qu’un jour vous vous réunirez ?

S : Ce serait super intéressant d’essayer en effet, on pourrait gagner plus de pouvoir. On veut changer les choses, à notre échelle.

R : Oui, on veut rallier le plus de fidèles possible à notre cause !

Nos fidèles sont des gens très beaux d’un peu partout sur la planète

VS : Justement, qui sont les fidèles de la Nouvelle Eglise Hippie ?

R : Ce sont des gens très beaux d’un peu partout sur la planète, dans des quantités raisonnables pour le moment quand même. Des gens qui essayent de nous comprendre, surtout qu’on n’est pas vraiment les prêcheurs les plus convaincants, oralement.

S : Oui, ça nous convient totalement si quelqu’un aime juste la musique mais que le mouvement ne lui parle pas tant que ça. Il y a toujours le choix.

VS : Vous avez un manifeste ?

S : Oui, bien entendu ! Il est un peu long, mais on peut te donner la version courte si tu veux !

R : “There’s no flower without power, and we truly believe in our daily shower”. Quelque chose qui y ressemble en tout cas. (Il n’y a pas de fleur sans pouvoir, et on croit dur comme fer à notre douche quotidienne, ndlr).

VS : Quels en sont les préceptes ?

S : Il y en a quelques unes effectivement. En fait, cette église, c’est un peu une espèce de thérapie pour moi. Mais dans l’ensemble, les règles sont plutôt flexibles. Tu peux les contourner à ta guise. Et puis tu sais, on peut en ajouter ou en enlever jour après jours. C’est une religion-work-in-progress.

R : On est très moderne. Pour que tu sois libre dans ton corps, ton esprit doit l’être également. La base c’est ça, et après, à toi de faire ça comme tu le sens.

VS : On imagine aussi que comme dans toutes religions, vous avez un lieux de pèlerinage. On pense subitement au Burning Man, où vous avez déjà joué…

S : Oui… En fait, ça l’a été l’année où on y a joué, mais plus maintenant. En fait c’est juste que ça correspondait vraiment bien à notre atmosphère. C’est super compatible, mais ce n’est plus notre lieux saint véritable. En fait on essaie de l’exporter, et ça va avec notre musique…

VS : Du coup, quels endroits, au pluriel, pour un pèlerinage ?

S : Probablement le Mexique…

R : Oui, notre église est très bien ancrée au Mexique, quand on y pense. Mais même en Allemagne, en fait. Mais on peut aussi ajouter la France à la liste, puisqu’on vit ici quand on ne tourne pas. Et beaucoup de français nous aident, que ce soit à la vidéo ou pour des artworks etc…

There’s no flower without power, and we truly believe in our daily shower

VS : Pourquoi est-ce que les gens devraient suivre vos préceptes, vous pensez ?

S: Premièrement, parce que cette église déchire. Il y a beaucoup de surprises ici… Et elles sont toutes bonnes.

R : Soyez libres, soyez forts.

VS : Et qu’est-ce qu’on écoute dans votre église ? Juste du Hippie Dance ?

R : Beaucoup de Reggae, de folk, et plein d’autres choses.

S : Oui, on ne s’arrête pas à un genre, si on aime bien on écoute. On écoute beaucoup de musique africaine, et quand on y pense on n’est encore une fois pas fermés du tout, on aime beaucoup le gospel, qui est la musique d’église par excellence !

R : En fait, pour nous, la musique c’est avant tout des humeurs. On écoute, on se laisse porter et après on voit comment composer le tout, accorder les éléments etc…

VS : Qu’est ce qu’on peut s’attendre à entendre alors, pour le set que vous proposez à la Villa Schweppes ce soir ? [entretien réalisé le 19 mai 2016]

S : On ne sait pas nous-même. On s’en parle pas trop, on décide juste ensemble de la première chanson, et le reste coule de source.

R : Oui, on ne s’embête pas trop avec trop de préparations. La seule fois où on a trop préparé un set, c’était vraiment pas terrible.

VS : Ce n’est pas votre première fois ici, à Cannes ?

R : Pour moi, si. La dernière fois que je suis venu, ce n’était pas pendant le festival.

S : J’ai déjà joué ici il y a 10 ans, et je me souviens juste que ce n’était pas terrible, c’était dans un lieu bien trop grand, et l’énergie dégagée par le public présent n’était pas folle. Le lieu était vraiment énorme, mais il n’y avait pas assez de monde, du coup c’était très étrange. Mais on est là ce soir pour rectifier le tir.