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Le Festival de Cham : La chronique de Bertrand Chameroy

Premier jour à Cannes pour notre chroniqueur Bertrand Chameroy, et déjà un drame : “J’ai oublié les Citrate de Bétaine, quel con !”

Terrible scène de désolation à l’aéroport de Nice : un festivalier descendu sur la Croisette pour voir des films (entre douze guillemets), dépité à l’idée d’être parti sans l’accessoire indispensable de la quinzaine : “les cachetons qui aident à tenir pendant le film hongrois de trois heures après une nuit blanche“, comme il les appelle…

C’est aussi ça Cannes… Derrière le glamour et les paillettes, des dizaines de tragédies se jouent chaque jour entre le Palais et le Martinez… Sortez les mouchoirs…

Vendredi, 14 heures, un jeune homme, surexcité d’avoir obtenu son invit’ pour la soirée Canal, la voit s’envoler dans l’eau quelques secondes plus tard… Fixant le sésame couler dans la Méditerrannée avec un regard de teckel abbattu, il fait une croix sur Doria Tillier, qu’il espérait inviter à boire un Gin Tonic dans sa chambre… DRAME !

Quelques minutes plus tard, en face du Palais, désolation chez le “Gang des escabeaux” : “On a fait 800 kilomètres en stop, on poireaute depuis ce matin 7 heures et on n’a toujours pas vu Donna Trumman (sic)… On attend Nikos Aliagas, il a intérêt à venir le Grec sinon je fais demi-tour !” DRAME !

17 heures : Un homme légèrement imbibé fait le pied de grue devant le Bâoli, une rose dans la poche… “Je suis tombé amoureux d’une des serveuses, elle est tellement belle, sexy… Et ce visage… Elle me rappelle ma mère“… Œdipe is your love….DRAME !

18 heures 30, l’opération “gruge” commence pour le crew des “On a zéro invit’, mais sur un malentendu ça peut passer…”. Plusieurs techniques : les traditionnels cartons “INVITATION SVP“, le moins conventionnel “Je vous file 10 euros contre une entrée” ou le plus original “Je paie mes boobs contre une entrée chez Albane” (véridique !)… Technique payante, la grugeuse en question repartira avec un pass contre un effeuillage express offert à un festivalier peu scrupuleux.

20 heures, devant le plateau du Grand Journal… LA phrase du jour : “Il fait plus jeune qu’à la télé Denisot“… Oui monsieur, c’est normal, il s’agit d’Antoine de Caunes…


Minuit, quelques bouts de tissu pailletés perchés sur talons hauts se ruent vers The place to be à cette heure-ci… Il ne s’agit pas de la Villa Schweppes, ni du Baron ou du Vip mais… du Mac Do ! Les Big mac épongent les verres du début de soirée, premiers d’une longue liste… Au même moment, dans la rue d’à-côté, la minute glamour du jour offerte par le mec qui lui, n’a pas eu le temps d’aller se requinquer chez Ronald, et qui évacue comme il peut, tordu contre un mur, les cocktails qu’il regrette déjà…DRAME !

Info pour les non-initiés : à Cannes, un mètre normal équivaut à 500m selon le théorème Louboutin


3 heures, des Catherine et Liliane version PACA pianotent sur leur iPhone pour commander un Uber… pour parcourir un périple de… 200 mètres ! Non, on ne se moque pas ! Info pour les non-initiés : à Cannes, un mètre normal équivaut à 500 mètres selon le théorème de Louboutin.

Et dans la série il est sympa mais un peu gênant quand même : le festivalier qui titube en hurlant “JE DETESTEEEEE CANNES, ALLEZ VOUS FAIRE biiiiiip BANDE DE GROS biiiiip DE BIIIIIIP !“, le tout beuglé en total look smoking, noeud pap et chaussures vernies… Paradoxal le monsieur ? Non, juste ivre. Il ravalera d’ailleurs son coup de gueule quelques minutes plus tard, après être parvenu à rentrer dans une soirée…

Alors oui, le Festival de Cannes est sans doute “superficiel”, “surfait” et “déconnecté des réalités”*…mais tellement drôle ! Du coup, bah… On revient demain faire des Canneries.

* réflexions capturées sur la Croisette

Bertrand Chameroy