Skip to content

Interview : Synapson nous parle de “Convergence” et de la Flash Deep

À l’occasion de ce week-end rédacteur en chef invité, nous avons longuement interrogé Paul et Alex de Synapson sur leur premier vrai gros album, Convergence, mais aussi la tournée Flash Deep et leur nouveau live très “prise de risque”, selon les dires des deux garçons.

Sur leur nouvel album, Convergence

La Villa Schweppes : Bonjour Paul et Alex. Parlez-nous un peu de cet album Convergence. Comment ça s’est passé côté production ? Comment vous travaillez tous les deux ?

Alex : Pas ensemble ! On a chacun notre studio et on bosse de notre côté sur des idées. On se fait alors écouter mutuellement nos maquettes et puis, à chaque écoute, on se dit si c’est une bonne direction à prendre. À la fin, on se retrouve donc avec des productions qu’on a tous les deux aimées et on les finalise ensemble.
Pour Convergence, on a dû rassembler une bonne trentaine de maquettes et on en sélectionné 12 qu’on a terminées en quatre mois au moins. À la fin de cette période, on avait déjà un idée précise de ce qu’allait être cet album, mais le temps de le sortir, on a bénéficié d’une latence qui nous a permis de continuer a travailler les morceaux. En gros, cet album est le resultat d’un an de boulot.

Vous aviez quoi en tête quand vous avez commencé ce travail de production ? Vous écoutiez quoi en particulier ? Vous avez bien dû être influencés par des choses…

Paul : Après 6 ans d’existence du projet Synapson, on avait déjà une ligne directrice bien définie. Après, il est vrai qu’on s’est rendus compte, après avoir terminé Convergence, que ce dernier résultait de la réunion de toutes nos influences. D’où son nom, d’ailleurs…
Le morceau avec Bernhoft, par exemple (“Keep Me Hanging”, ndlr) sonne très anglais avec ses basses très pêchues…

Alex : Disons qu’on n’a pas cherché une couleur particulière. Notre impression, c’est que l’album est divisé en quatre influences présentent chacune sur trois morceaux différents : world, hip-hop, pop et “funky house”.
On ne peut pas dire que cet album s’inspire de ça ou de ça en particulier, c’est juste une somme de plein de choses ! Et encore plus que certains morceaux ont été fait il y a super longtemps. Pendant tout ce temps, on a écouté pas mal de trucs, forcément !

Paul : C’est marrant, d’ailleurs, parce que sur certaines prods, j’ai dit à Alex : “Ça, ça n’est pas pour nous”. Et puis, après réflexion, je me suis dit : “Pourquoi se priver ? Après tout, on écoute de tout !”. L’intérêt et l’ambition de ce disque est de proposer un son électronique actuel influencé par autant de trucs qu’on peut en trouver dans la playlist de son téléphone. Soit le point de convergence de tout ce qu’on écoute.

Alex : On sample quelque chose qu’on n’est pas capable de maîtriser

Faire quelque chose de “métissé” semble aussi faire partie de vos objectifs. On se trompe ?

Paul : Oui, c’est vrai, et même sur “Golden Days” ça se voit un peu quand on y pense… Ce que l’on recherche en faisant de la musique électronique, c’est réussir à produire des sons originaux. Et quand on sample de la world musique à la Victor Deme avec des guitares à trois cordes ou encore des percussions particulières, on récupère justement des sonorités qu’on n’arrivait pas à reproduire en studio.

Alex : On ne s’est pas focalisé sur cette idée de travailler uniquement la world music, mais on avait vraiment envie de rendre cette musique plus “dansante”, plus “club” pour pouvoir la jouer en DJ set.

Et quels sont pour vous les autres bons morceaux “samplables”, d’ailleurs ?

Alex : On sample quelque chose qu’on n’est pas capable de maîtriser.

Paul : Oui mais les trois petites notes de piano sur “The Crusaders”, par exemple, Alex sait les jouer et a donc été capable de les créer. Le but étant – pour Convergence encore plus – de produire nous-mêmes un maximum de choses.
Bon mais, sinon, c’est vrai qu’il existe plein d’artistes qu’on aimerait sampler et notamment le répertoire soul américain, toute la Motown dont on joue beaucoup de bootlegs dans nos DJ sets.

Il y a pas mal de featurings sur ce Convergence, non ? Vous nous aviez déjà raconté votre rencontre avec Anna Kova, mais pouvez-vous nous raconter celle avec Benjamin Diamond ?

Paul : À l’époque du premier album (Convergence est en réalité leur second album, ndlr), on avait un titre qui s’appelait “Sentimental Affair” mixé par Yuksek et avec la voix de Benjamin. Finalement, on n’avait pas gardé ce morceau pour l’album parce qu’on trouvait qu’il ne collait pas avec les autres. En revanche, on a toujours gardé un très bon contact avec Benjamin (il fait un peu partie des parrains d’Alexandre qui est fan, avec moi, de house des années 90 et la french touch). Et donc, plus récemment, j’ai commencé à travailler “They Just Don’t Know” avec une rythmique à l’ancienne. Alex a immédiatement eu plein d’idées et a posé des claviers. Ça a alors été une évidence : “il faut que Benjamin Diamond pose sa voix dessus !” Ce dernier a écouté le morceau et a enregistré. Voilà.

Alex : On fait des chansons électroniques, oui !

Vous nous disiez, en juin dernier (lors du dernier Venezia More Festival, ndlr), qu’avec le morceau “Djon Maya Maï” vous ne respectiez pas les codes de structure classiques “couplet-refrain”. Pourtant, sur votre dernier album Convergence, vous avez livré 13 titres de 3 minutes 30 chacun très exportables côté radio. C’était voulu ?

Paul : On ne cherche pas à formater nos morceaux spécifiquement pour les médias, mais ce qu’on veut avant tout, c’est faire des chansons. Le problème de la musique électronique, c’est qu’elle n’engendre que des versions à rallonge. On voulait un disque que l’on puisse écouter dans le métro sans avoir à écouter une minute de kick au début ou à la fin de chaque titre.

Donc Convergence serait un album de chansons électroniques ?

Alex : C’est exactement ça ! Et, du coup, on va sortir les club edits après (ils sont d’ailleurs tous quasiment prêts !), histoire que les morceaux puissent être joués en club.

C’est toujours un but pour vous, d’être populaire, de plaire autant à vos tantes qu’à des jeunes de 18 ans ?

Alex : Ce n’était pas spécialement un but. C’est juste qu’avec le temps, on s’est rendus compte que notre musique était destinée a un public très large.

Comment vous l’expliquez ?

Alex : Je pense que c’est parce que la musique qu’on fait – et que d’autres arrivent à produire aussi – est une musique qui part d’une mélodie. On n’est pas, comme disait Paul précédemment, sur un format de 8 minutes avec une boucle qui tourne, un kick qui s’en va etc. Du coup, c’est plus “facile” de se projeter dans cette musique-là, c’est plus accessible.

Paul : Le format club est plus segmentant. C’est aussi plus facile d’écrire des chansons et d’en faire des formats club que l’inverse. Et puis avoir ces deux formats permet de redécouvrir à chaque fois les morceaux, que ce soit en live ou en DJ set.

L'album

L’album “Convergence” de Synapson

Sur la tournée Flash Deep

Pour rappel, la tournée avec The Avener, Joris Delacroix et Feder qui se tiendra du 5 novembre au 11 décembre à Limoges, Toulouse, Montbeliard, Lyon, Rouen, Rennes, Bordeaux, Grenoble et Paris.

C’est votre agence de booking Miala qui a eu l’idée de cette tournée ? Comment ça s’est fait ?

Paul : Oui c’est Antoine Kraft (le co-fondateur de Savoir Faire et donc de Miala, ndlr) qui a eu l’idée de tout jusqu’au nom.

Alex : Je connais Adrien/ Feder depuis maintenant 5 ans (on est vraiment très bons potes), on a fait les premières parties de Joris et on a rencontré Tristan (The Avener) il y a un peu plus d’un an maintenant quand on a fait le remix de “Fade Out Lines”. Donc on est tous copains et, forcément, l’idée de la tournée nous plaît. Après, on était moins sûrs pour le nom. Ça fait quand même vachement penser à Flash Dance, non ? Surtout que le premier visuel était rose…

Paul : Au-delà de la forme, le fond est super ! En plus, on va faire un méga live avec des musiciens (notamment Sirius), des guitaristes, mais aussi des chanteuses et des choristes sur les grandes dates. Il y a une vraie ambition de Band Electronic sans platines, avec une vraie prise de risque, des fausses notes… Venez !

Alex : Les fausses notes ça donne envie… (rire). Non, plus sérieusement, ça fait 5 mois qu’on travaille dessus. On a vraiment bossé et, d’ailleurs, pour faire office de teasing, on peut déjà vous dire qu’il y a un inédit qui dure 10-12 minutes et qui n’existera que dans ce live.

Comment ça va se passer entre vous tous, vous pensez ? Un joyeux bordel en perspective ?

Paul : Oui et vu qu’on est le seul groupe à être deux, on pourra tous leur casser la gueule. (rire).

Alex : En vrai, ça va surtout être un gros bazar côté technique parce qu’on arrive tous très chargés, on a tous beaucoup de scéno.

Paul : On va faire le tour de l’Europe en DJ set !

Et quelle place pour la Flash Deep à l’étranger ?

Paul : Et bien une date à Milan a été confirmée, et d’autres à Barcelone au Razzmatazz, à Londres, en Allemagne, à Monaco, au Luxembourg, en Suisse… On va faire le tour de l’Europe en DJ set !

Alex : En ce qui concerne notre live, là, on se concentre sur la France pour des histoires de logistiques.

Justement, on ne sera pas surpris de vous voir en DJ set si on aime votre album et inversement ?

Alex : Non, je crois que ce qu’on joue reste assez cohérent avec ce qu’on produit. Venez juger par vous-mêmes !

Retrouvez Synapson, rédacteur en chef invité du 16 au 18 octobre 2015

La tournée Flash Deep avec The Avener, Joris Delacroix, Feder et Synapson du 5 novembre au 11 décembre 2015

La tournée Flash Deep avec The Avener, Joris Delacroix, Feder et Synapson du 5 novembre au 11 décembre 2015

Derniers articles Les Rencontres Villa Schweppes