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Interview : quoi de neuf Clara Moto ?

C’est en 2007 que la productrice Clara Moto est repérée par Agoria. Depuis, l’Autrichienne fait bien partie de la famille InFiné et vient de lancer un projet musique avec Tyler Pope de !!! et LCD Soundsystem.

La Villa Schweppes : Bonjour ! Question classique : Présente-toi en quelques mots.

Clara Moto : Hello, je suis Clara Moto. Je viens d’Autriche, vis à Berlin et je fais de la musique.

Comment abordes-tu ce Workshop InFiné ? Comment s’est faite cette collaboration avec Tyler Pope ?

J’ai rencontré Tyler plusieurs fois à Berlin. Il habite juste à côté de chez moi et c’est donc assez naturellement que l’on s’est retrouvés pour répéter ensemble. En gros, on s’est basés sur un live solo auquel on a ajouté quelques changements. On s’est peu entraînés et c’est un peu le début mais on a vraiment envie de travailler ce projet live et d’avoir plus de dates pour pouvoir s’entraîner. Ce week-end a été notre première fois ça a été aussi la première fois que j’utilisais ma voix comme ça. J’ai besoin de pratique ! Et puis ça ne sonne jamais tout à fait pareil entre le studio et la scène…

Qui aimerais-tu rencontrer au Manoir et que lui dirais-tu ?

Je suis allée à une superbe exposition de David Bowie récemment et je crois que c’est lui que j’adorerais rencontrer. Il est tellement plein d’énergie ! Et puis je suis admirative de le voir depuis si longtemps au top créativement : il fait de la musique, peint, enchaîne les tournées…

Donne-nous trois mots pour décrire ta musique.

Euh … “Indéfinissable” ? (rires). Plus sérieusement, je dirais “Deep”, “Dark” et “Dreamy”… Ça sonne un peu cheesy mais j’aime bien.

Raconte-nous un peu ta rencontre avec Agoria en 2007.

Dans les festivals, je suis parfois la seule femme à jouer. […] Si on regarde les classements de DJs, il y a beaucoup plus d’hommes que de femmes.

On jouait tous les deux au festival Electron à Genève. Le jour dit, j’attends à l’aéroport avec mes deux sacs de disque que quelqu’un vienne me chercher, en vain. J’aperçois juste quelqu’un aussi chargé de deux sacs de disques qui cherchait aussi le runner, manifestement… C’était Agoria. Du coup, on a commencé à parler dans la voiture (qui est finalement arrivée !) puis, pendant la nuit, il m’a glissé : “J’ai un nouveau label”. On a échangé nos mails sans pour autant que j’imagine que ça débouche sur quelques chose. Un mois plus tard pourtant, je lui ai envoyé une musique que je venais de faire et il m’a répondu en cinq minutes. C’est là que tout a commencé.

On constate depuis quelques années une nouvelle effervescence de la musique électronique et de la fête à Paris présentée comme le nouveau Berlin. Tu en penses quoi ?

J’ai bien l’impression qu’il se passe effectivement beaucoup de choses à Paris en ce moment. Il y a beaucoup de jeunes gens qui font des soirées comme la bande des soirées Blank (ex-Die Nacht), par exemple. Je me souviens avoir joué pour eux à une super fête à la piscine Molitor.

Des DJ’s français de la nouvelle scène à nous citer ?

Je pense à Clement Meyer et Tomas More qui sont super sympa. Il y a aussi Vendredi qui jouait jeudi soir au Workshop. En tout cas, c’est clair qu’on a l’impression que Paris grossit. Les artistes survivent bien à Paris, on dirait.

Cette scène reste quand même beaucoup plus masculine, non ? La parité n’est pas encore d’actualité ?

Il y a beaucoup de femmes, tout de même ! Mais c’est vrai que si on regarde le classement des DJs, il y a beaucoup plus d’hommes que de femmes. Dans les line up de festivals aussi ce n’est pas tout à fait égale et parfois, je suis la seule femme à jouer ! Je crois aussi que c’est une histoire de relations et de copinage : tel ou tel DJ sera booké ici ou là parce qu’il connaît untel ou untel. J’ose quand même espérer aussi que les organisateurs n’hésiteront pas à booker des femmes si elles conviennent à leur(s) évènement(s). Ca serait bien de poser cette questions à des mecs !

Tu es Autrichienne. Il y a une bonne nouvelle scène à suivre en Autriche. Si oui, qui ?

C’est vraiment petit et intime. Bien sûr il y a Kruder & Dorfmeister avec leur univers “down tempo”, j’ai vraiment grandi avec ça, c’était vraiment gros et bien pour l’Autriche ! Maintenant, il y a de nouvelles choses et notamment une super techno, qui arrive à Vienne. L’Autriche dormait un peu mais là ça se réveille et la scène devient de plus en plus internationale.

Quelques bons labels autrichiens à nous citer ?

Oui, Affine records, par exemple !

Quel est ton club préféré de tous les temps ?

Je dirais D-Edge Club à São Paulo. J’adore le Brésil et les gens là-bas sont toujours super sympa. J’ai bien sûr déjà joué au Panorama à Berlin où le son est incroyable, mais au D-Edge le soundsystem est tout aussi bon et surtout plus exotique !

Quelle est ta “killer track” qui marche à tous les coups ?

Je joue beaucoup de vieux trucs, en fait, des beats tools que j’aime bien et que j’utilise beaucoup car ils fonctionnent comme “Beatz n’ Pieces” de Peace Division ou des hits comme “LFO” de LFO.

À quel(s) DJ(s) confierais-tu ta nuit ?

Je crois que je prendrais Efdemin. C’est vraiment un super DJ qui fait des super sets !

Quoi de prévu pour la suite ? Un successeur à Blue Distance ?

J’essaye de réfléchir à un troisième album. J’aimerais aussi continuer mon projet avec Tyler Pope et, pourquoi pas, imaginer faire des tracks et un EP ensemble… J’ai aussi un projet d’émission avec une radio Suisse et je joue à Paris le 24 septembre prochain au Point Ephémère.

La nuit…

La nuit, je dors ou je joue !

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