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Interview : Lido, prince de la Futurepop

Lido aime le Hip-Hop, la Pop mais aussi l’EDM. Il s’inspire des codes de ces genres et fait en sorte d’en créer des nouveaux. Rencontre avec cette nouvelle icône de la pop futuriste.

Tu as l’avantage d’être musicien, compositeur et chanteur. Tu commençais à avoir une certaine popularité dans la musique pop, qu’est-ce qui t’a poussé à devenir producteur électro ?

Pendant toutes ces années, je produisais toutes sortes de musiques et je me suis inspiré de ce que je faisais je les réunis sans compromis. Cette façon de travailler, c’est très libérateur pour moi, je peux faire ce que je veux. Le changement s’est fait naturellement, c’était supposé être un passe-temps mais c’est devenu mon activité principale.

Tu ne t’amusais pas beaucoup avec la pop ?

Si énormément, j’étais très fier de la musique je produisais. Simplement, la musique électronique est quelque chose de beaucoup plus libre. Il n’y a pas de format prédéfini ni de règles. Je n’avais pas autant ce sentiment de liberté artistique auparavant. J’aime toujours chanter, jouer d’instruments et écrire des chansons pop mais le fait que la musique électronique n’ait pas de limite me fascine.

La Norvège, c’est un pays très ennuyeux, il n’y a rien à y faire

Tu joues dans des stades, des grands festivals, tu produis des popstars comme Ariana Grande ou Ludacris mais ta musique est toujours considérée comme underground. Quel est ton point de vue sur la musique “mainstream” et utilises-tu les codes de ce style musical ?

Absolument. Je pense que la musique mainstream, en général, a une très étrange réputation. Beaucoup de gens disent qu’en produire est mal, que ce n’est que de la musique de mauvaise qualité. Alors que le terme correspond simplement à la musique que la majorité des gens écoute. J’ai toujours aimé écouter de la musique mainstream et j’ai beaucoup d’admiration pour les gens qui sont capables de créer quelque chose qu’énormément de personne vont aimer. J’utilise des influences qui peuvent s’apparenter au mainstream pour faire ma musique. J’ai grandi avec la pop music donc cela se retrouve forcément dans mes tracks. Je pense que ce que j’essaye de faire aujourd’hui est d’apporter de nouvelles influences et de nouveaux éléments qui n’existaient pas avant.



Comment trouves-tu le bon équilibre entre ces nouvelles influences et l’esprit mainstream ?


Je ne sais pas (rires). Je travaille beaucoup au ressenti en ne cherchant pas forcément avoir un équilibre. Par exemple, si je pense qu’un track a besoin d’un didgeridoo, alors je le fais même si ça n’a pas de sens.

Qu’est-ce que tu as appris en jouant devant des foules ?

J’en ai beaucoup appris sur la réaction des gens, tout spécialement lorsque je suis en DJ set. Ça me permet de tester de nouvelles choses et de voir comment les gens réagissent à cela. En club, les gens réagissent instantanément à la musique, c’est impossible de mentir. Cela m’a beaucoup appris sur la production musicale et sur ce que les gens attendent de la musique.

Je vais sortir deux EPs, un club et un autre plutôt R’n’B


C’est important pour toi d’apporter une nouvelle patte à l’électronique ?

Toujours, je suis influencé par plein de style différents : le Jersey Club, PC Music, par le jazz ou aussi bien par mon compositeur préféré qui est Debussy. Pour créer ma musique, je prends des sonorités catchy et familières aux gens en les superposant avec des choses qu’ils n’ont jamais entendu avant.

Ton crew à toi, c’est Pelican Fly ?

Je suis très proche d’eux. Club Cheval et DJ Slow sont un peu comme ma famille. J’ai beaucoup de projets avec eux et notamment avec Canblaster qui sortira certainement cette année. Je ne sais pas encore sûr de ce que nous allons faire, on a fait beaucoup de tracks. Je suis très excité à l’idée que ça sorte.

Est-il vrai que ton remix de Disclosure a été supprimé à cause d’Universal Music, de peur que les gens l’apprécie plus que l’original ?

Je ne sais pas si c’est de peur qu’elle soit meilleure que la track originale. A l’époque je n’étais pas réellement connu, je devais avoir 3000 followers sur Soundcloud à ce moment là et le remix a buzzé très rapidement, ça n’a peut-être pas plus à Universal. J’aime énormément ce remix et comme notre époque est bien faite, il est tout à fait possible de l’entendre en cherchant un peu sur le net.

Comment expliquer que ton succès ainsi que celui de Cashmere Cat, qui est comme toi originaire de Norvège, se soient aussi bien exportés à l’étranger ?

Le truc avec la Norvège c’est qu’il n’y a rien à y faire. C’est un pays très ennuyeux. Du coup, c’est plus simple pour les Norvégiens d’être bon dans les domaines où ils veulent être bons. Dans à peu près tous les arts, que ce soit la musique, la peinture ou autres, les gens passent beaucoup de temps à faire ce qu’ils aiment. C’est pour ça que l’on voit de très bons producteurs comme Cashmere Cat ou Kygo marcher aussi bien à l’étranger.

Vous avez tous les deux une grosse communauté en Australie, qu’est-ce qu’il y a de particulier là-bas ?

Ils ont tendance à nous cataloguer dans la scène Future Bass, mais je trouve le terme trop général. Je pense que l’on fait du son très Australien. C’est dans la même vibe que Flume, Ta-Ku qui sont des producteurs de là-bas. Je travaille avec eux également. J’ai bossé avec Wave Racer et j’ai même été en studio avec Flume la dernière fois que j’y suis allé. Il y a une très belle scène et j’adore ce pays.

Si tu n’aimes pas entendre le terme Future Bass, on peut dire que tu fais de la Future Pop ?

Carrément, je prefère ce terme. Ça correspond nettement plus a ce que je fais.

Pour terminer, qu’est-ce que tu as le droit de nous dire concernant tes futurs projets ?

Je vais sortir deux EPs : un avec des tracks clubs et un autre plutôt R’n’B. J’espère également pouvoir sortir un album prochainement, je travaille dessus en ce moment.

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