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Howlin’Banana : le stakhanovisme rock

On continue notre panorama des labels participants au Village Label de la Villette Sonique. Place cette fois à Howlin’Banana, héraut du garage français !

Chaque année, la Villette Sonique organise son village label, qui rassemble les acteurs qui font vibrer la musique en France. Toutes les semaines, on part à la rencontre de l’un d’entre eux : c’est cette fois ci au tour d’ de passer sur le grill!

Vitesse grand G(arage)

En deux ans, ce label mené par Tom a rempli les bacs des disquaires avec 13 premières sorties de hautes volées. Beaucoup d’albums, des 45 tours et même des cassettes, pour un catalogue déjà asserz large. Très vite, grâce à un rythme acharné correspondant à plus d’une sortie tous les deux mois, le label s’impose comme l’une des références en France.

Dans nos Newcomers de Janvier, nous avions déjà présenté les surdoués de Travel Check : c’était Howlin’Banana qui avait sorti leur EP déglingué. Mais depuis, l’eau à déjà coulé sous les ponts. En effet, pas moins de 5 références ont été annoncées ou sortie par Tom : la tape psychédélique d’Anna, celle, plus rugueuse, des démos des belges de Mountain Bike, les EPs de Dusty Mush et The Madcaps et le mini album de Quetzal Snake. Preuve s’il en est que le label aime les excès de vitesse sur les routes sinueuses du rock hexagonal.

Mais le leader du label n’avait rien prévu de tout ceci : “Pour être honnête quand j’ai monté le label je n’avais aucune idée de ce que je faisais. Aujourd’hui j’y vois déjà un peu plus clair, j’essaie surtout d’exposer au maximum la scène garage-psyché française, qui est d’une très grande qualité, si ça marche un peu, tant mieux. Et comme les disques se vendent pas trop mal, ça me permet d’en sortir assez régulièrement”, explique Tom. Ce succès, il s’explique globalement par un retour en force de ces musiques aux Etats-Unis : “Je pense que c’est directement lié au renouveau du garage et du psyché aux US, tous les nouveaux groupes actuels ont pris des trucs comme Ty Segall, les Black Lips ou les Oh Sees dans la face, ont digéré ça et proposent leur propre vision du genre. C’est très typique du garage d’ailleurs. L’engouement progressif des media pour le genre aide pas mal aussi aujourd’hui.”

Du Do It Yourself, et un solide réseau de passionnés

Car si les jeunes écoutent majoritairement de la musique électronique, FM, ou hip hop, Tom est loin d’enterrer la musique rock : “Je ne pense pas que le rock ne soit plus une musique populaire. C’est cyclique en général, le rock peut tout à fait redevenir un truc populaire, par contre sur la question de la qualité, c’est autre chose. L’underground est super dynamique en France aujourd’hui en tout cas, c’est déjà ça”.

Howlin’Banana s’appuie sur un réseau fort : les spécialistes de son registre ont mis en place tous les éléments nécessaires à la transmission des informations : “Il y a de beaucoup de médias ou labels consacrés au garage ou au psyché qui se sont créés ces derniers temps. Avec l’ouverture des médias “mainstream” à ce genre de musique, ça ouvre aussi pas mal de perspectives pour des groupes, c’est plus facile de tourner, d’avoir du public, des bons articles, etc… et c’est plutôt motivant”. Il y a autour de lui quelques labels forts pour l’épauler dans la mise en valeur de cette “musique à guitares” : “en France, je suis proche de labels comme Croque Macadam, Requiem Pour Un Twister, et . Ces labels fonctionnent un peu de la même façon et ont un catalogue assez semblable, d’ailleurs j’ai fait ou prévu des co-prods avec tous ceux là.”

L’autre force de Howlin’Banana, c’est de veiller à toujours travailler dans l’optique de “développer” ses groupes : “Je suis assez attaché à l’idée de partir de zéro, j’aime bien bosser avec des groupes tout neufs, parce qu’au moins je peux vraiment leur apporter quelque chose. Mais j’ai aussi envie de bosser au long terme avec les groupes, faire un truc familial”. Par contre, pas question pour lui de faire de l’argent sur ce qu’il fait en dehors de la fabrication des disques : “Pour les deals, on fonctionne de façon orale, et ils conservent tous les droits d’édition”.

Pour lui, si ce Village Label n’est pas un moment crucial de l’année, ça reste humainement un temps fort : “C’est surtout un moment sympa à passer avec des gens qui ont une démarche similaire, et puis il y a un côté brocante, c’est marrant de tenir un stand et d’essayer de refourguer un maximum de disques.” A ce niveau là, d’ailleurs, il s’est donné un petit défi : “L’année dernière, je n’étais pas très bon et Alex de Croque Macadam en avait vendu bien plus. Cette année je me rattrape!”

Nul doute qu’avec ses beaux artworks et la profusion de disques différents qu’il aura à exposer, il pourrait cette fois ci rivaliser avec son compère. D’ici là, vous pourrez sans aucun doute les croiser ensemble lors de l’une des soirées Psychotic Reaction qu’ils co-organisent ou dans l’une des soirées Howlin’Banana à l’Espace B ou la Mécanique Ondulatoire. Avec tout ça, le garçon ne doit pas avoir beaucoup de temps pour lui. La rançon de la passion.

La page Facebook d’Howlin’Banana
Le Bandcamp du label