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Forte mobilisation pour le Dîner en Blanc à Paris

Comme chaque année, le diner en blanc, convie à la dernière minute la France du chic et de l’élégance (du moins revendiquée) à prendre la rue pour y diner. Récit de son édition 2014 au coeur de la marée blanche.

À l’heure où certains se demandaient qui du Brésil ou de la Croatie allait le premier tirer son épingle du mondial, qu’il faisait bon être aux côtés de la France qui gagne. De la win à toutes les tables, concentrée sur des centaines de rangées où dinaient 13 000 convives réparties en six lieux (La Passerelle Solférino, le pont de la Concorde, la passerelle Debilly, au pied de la tour Eiffel et le Pont de l’Alma), chose symbolique de la progression de l’évènement depuis l’an dernier où il n’était scindé qu’en deux (la Pyramide du Louvre et le Trocadéro). Le principe, repris des free parties (et depuis surconsommé à l’ère flashmobs) veut que les convives soient prévenus par SMS à la dernière minute (20h15, en l’occurrence) quant aux lieux auxquels ils doivent se rendre vêtus de blanc, accompagnés de vivres – les raviolis ont mauvaise cote – et de boissons, alcools forts et bière étant proscrits, laissant la part belle à la vigne, le sang de la terre. A plus forte raison dans ses formes effervescentes. C’est le moment de l’année où la France des pains blancs répond à l’appel de la street et descend dans la rue, tables et chaises sous le bras. On s’encanaille et se laisse gagner par ce petit frisson qu’est de défier des forces de l’ordre (bienveillantes généralement quoique tendues) prises au dépourvu. Ainsi, à la moindre occasion (notamment à chaque passage d’un convoi policier), la foule entière se lève et d’un air de défi, agite sa serviette. Un tribut à Patrick Sébastien, bienvenu en ces temps d’austérité, où la déconne est peut-être encore un des derniers remparts de nos bien-vivre d’en France.

Les bonnes bulles

De but en blanc, la soirée se rythme aux pops des bouchons de champagne, quelques mets délicats circulent et les conversations s’animent au fur et à mesure que le vin délie les langues. Ici, une tête connue (et reconnue) – le genre à se voir consacré quelques minutes dans Zones Interdites – là un people échangeant avec un nom à particules. Les cols blancs sont parmi les cols blancs et sans grande surprise, la soirée se déroule comme cousu de fil blanc. Si certains s’en tiennent au dress code strict, d’autres font état de toute leur imagination, dans le couvre-chef pour ces dames, dans la tenue, parfois proche du déguisement chez ces messieurs. Un soin dans l’apparat qui témoigne de toute l’importance que revêt le rendez-vous. Quelques entorses au règlement sont à noter, des bouteilles de bières (toutes les bulles ne se valent pas, qui admettrait que la bière et le champagne sont blanc bonnet et bonnet blanc ?) trainent ici et là, on voit du blanc cassé, du BEIGE, quelques désobéissances ou provocations de la branche la plus anarchiste du diner en blanc qui devrait immédiatement être sanctionnées d’exclusion ou, en cas de récidives, de pendaison.

En 26 étés, le Diner en Blanc commence à être connu comme le loup de la même couleur. Si l’on se doutait que l’événement ne ferait pas chou blanc, le succès et l’attrait toujours croissant du rendez-vous a ceci de tout à fait rassurant, que les rangs de la France bien nantie ne cessent de croitre.

Le plus de la soirée : les marées blanches sont très graphiques.

Le moins : l’absence de véritable bouquet final.

La rencontre de la soirée : le réseau dans son ensemble et son jeu sur le secret.

La phrase de la soirée :this is SO Parisian !” (de la bouche d’une touriste).