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David Bowie is… à la Philharmonie : topo avant expo

Si vous êtes parisien, vous n’avez pas pu passer à côté de tous les hommages et les articles consacrés récemment à la star planétaire Bowie. La toute nouvelle Philharmonie de Paris lui ouvre ses portes pour une exposition du 3 mars au 31 mai 2015.

Printemps 2013, l’exposition “David Bowie is” s’installe à Londres. 300 000 visiteurs… Qu’en sera-t-il à Paris ? L’exposition se déroule à la Philharmonie, bâtiment conçu par Jean Nouvel et tout juste terminé. Au programme de cet événement culturel, une plongée dans l’univers de Bowie, de sa naissance à ses succès, ses inspirations et ses méthodes de travail. On fait le topo avant l’expo !

Enfance de Bowie

En 1969, c’est la révélation au grand public avec son album Space Oddity.

Né David Jones, le 8 janvier – comme Elvis – 1947 à Brixton au sud de Londres, David Bowie a 68 ans aujourd’hui. C’est le début de cette visite entre les murs qui sentent presque encore la peinture de la Philharmonie. Des photos de Bowie bébé, 10 mois à peine, plein sourire, font offices de commencement dans cette bulle faite de musiques, de dessins, de collages et d’art en tout genre. Le casque mis sur les oreilles, c’est la voix de Bowie himself qui nous guide dans un voyage de sa naissance à son dernier album sorti en 2013, The Next Day. L’artiste parle de son enfance comme ” respectable et sans histoire “, une mère ouvreuse de cinéma, un père directeur d’hospice. C’est le demi-frère de Bowie qui va marquer son enfance en l’initiant à la musique par des concerts. Ce dernier est schizophrène, il s’appelle Terry Burns et le chanteur ne va cesser de lui rendre hommage dans certains de ses titres.


Beau et déterminé comme Bowie

Il quitte l’école à 16 ans, se lance dans la publicité et emprunte en 1964 le pseudonyme Bowie à James Bowie, un héros de la Conquête de l’Ouest. Lettre encadrée et accrochée au mur, on cerne petit à petit le vrai visage de Bowie et son art, dès ses débuts, pour se créer un personnage, le façonner, l’embellir. C’est à cette période que Bowie décide de devenir musicien professionnel. En 1969, c’est la révélation au grand public avec son album Space Oddity. Pour remettre les choses dans leur contexte, à cette époque, ce sont les premiers pas de l’homme sur la Lune. Une belle source d’inspiration, une exposition qui s’oriente le temps d’une salle vers les mille étoiles. Bowie bébé, Bowie en interview, c’est ce visage anguleux, ces cheveux blonds dorés et ces yeux bizarres qui sont projetés sur les écrans de la Philharmonie. D’ailleurs, en parlant de son regard, l’anecdote n’est pas que Bowie a les yeux vairons mais qu’il a pris un coup par un camarade de classe, George Underwood, lui dilatant à jamais l’une des pupilles. Ce George Underwood deviendra par la suite l’un des photographes à l’origine des pochettes d’albums de Bowie… Pas rancunier l’artiste !

Années 70, ambiguïtés et extravagances

1971, Bowie choque le public avec une pochette d’album où nous le découvrons habillé en femme, une robe bleutée et des allures féminines. C’est The Man Who Sold The World, un album qui lance une période 70’s sous le signe de la provocation, de la secousse des moeurs.

Bowie se dit bisexuel et brise un tabou.

La même année sort Hunky Dory, en hommage explicite à Bob Dylan et Andy Warhol. Invention du glam rock, cheveux teintés en rouge sang – comme le confirment les archives de télévision diffusées sur des écrans un peu partout dans l’exposition – tout le monde se demande s’il est garçon ou fille… 1972, véritable phénomène au Royaume-Uni, Bowie devient Ziggy Stardust, un personnage haut en couleurs, un personnage annoncé mort un peu plus tard mais pourtant encore bien présent dans notre imaginaire collectif. Dans une interview, Bowie se dit bisexuel et brise un tabou. Il enchaîne cette année riche en émotions et en productions musicales avec un autre personnage, Aladdin Sane. Puis continue en 1974 a exploité son génie créatif avec la sortie de l’album Diamond Dogs. Dépassé par son succès, Bowie en devient trop beau, comme en témoigne les négatifs et les photographies de la séance autour de Diamond Dogs en 1974 par Terry O’neill ou encore celles affichées dans l’une des salles de l’exposition autour du travail de Brian Duffy et la fameuse photo de Bowie pris d’un éclair de génie. Pierre Laroche au maquillage, instant mythique.

Années 70, Berlin, la soul et le cinéma

Influencé par le rock allemand de Neu ! ou encore Kraftwerk, Bowie porte le costume plus élégant, plus sombre.

Les années 70 marquent dans la vie de Bowie une période très dense en productions, inventions, inspirations. Sans pour autant citer tous ses travaux, ses objets artistiques et toutes ses créations, il faut préciser qu’en 1975, Bowie tourne L’homme qui venait d’ailleurs de Nicolas Roeg. Dans la peau d’un extraterrestre, Bowie excelle et tend à l’admiration. Une partie de l’exposition David Bowie is tient compte de sa carrière au cinéma, au théâtre, à Broadway. Il incarnera d’ailleurs un peu plus tard John Merrick dans la pièce The Elephant Man, un texte essentiel dans sa vie. Autre facette de l’exposition, Bowie et l’Europe. Berlin surtout où il rejoint Iggy Pop et compose une trilogie, Low, ” Heroes “ et Lodger. Influencé par le rock allemand de Neu ! ou encore Kraftwerk, Bowie porte le costume plus élégant, plus sombre. Low sera en partie enregistré en France, au château d’Hérouville. L’artiste retrouve des envies de peinture et de création, inspiré par Dali ou encore Buñuel. Côté français, il est enjoué par Piaf et Brel. Une période en Europe qui l’éloigne un peu de son public américain, juste un peu.

Années 80 à aujourd’hui, Bowie star planétaire

Véritable artiste reconnu dans le monde entier, David Bowie réussit le pari fou de séduire de ses débuts à aujourd’hui, avec quelques épisodes polémiques et des propos sur le nazisme que l’on se contentera d’oublier, le temps de l’exposition. En 1980, il revient sur le tout devant de la scène pour un succès planétaire, Scary Monsters et notamment un titre, “Ashes to Ashes”. Il enregistre le titre “Under Pressure” avec le groupe Queen et se classe numéro un des charts anglais. Puis 1983, c’est un “Let’s Dance” aux clips fabuleux de David Mallet qui inonde les chaînes de télévision. Tout le monde s’agite sur cette musique devenue incontournable dans la discographie de Bowie. Des albums, encore des albums pour un Bowie inépuisable… “Golden Years”, “Fame and Fashion”, “Tonight”, “Never Let Me Down”… Les années 80 sont passées, Bowie se lance dans des projets d’une grande diversité culturelle, lui, enfant curieux de l’art dans son sens global, des costumes, de la mode à la peinture, le dessin, la photographie, la vidéo. Il participe même à un jeu vidéo The Nomad Soul et incarne deux personnages. Tournée mondiale pour Reality sorti en 2003, Bowie quitte petit à petit la scène pour cause de santé fragile. Et il revient ponctuellement, aux côtés d’Arcade Fire, TV on the radio ou encore Scarlett Johansson, à la surprise générale. Dernier coup d’éclat en disque, son album The Next Day est sorti le jour de son anniversaire, le 8 janvier 2013. Cela faisait 10 ans que la star n’avait pas sorti d’album, 10 ans que la planète retenait son souffle.

L’exposition se conclut sur une grande salle où sont projetées des images de Bowie, allongé, assis, de profil, en Ziggy, un éclair dessiné sur le visage, un visage que l’on connaît tous et qui nous marque encore aujourd’hui. La musique résonne fort, sur ces dernières notes d’un temps passé à la Philharmonie. On a presque déjà envie de recommencer la visite !

Exposition David Bowie is
Philharmonie de Paris, du 3 mars au 31 mai 2015
221, avenue Jean-Jaurès, Paris 19ème
Du mardi (12h-18h) au dimanche (10h-20h), mercredi et jeudi (12h-20h)
Site officiel de la Philharmonie