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Croque Macadam, de la pop par intraveineuse

A l’occasion de la Villette Sonique, nous avons décidé d’aller rencontrer les participants du Village Label. Premier à y passer : Croque Macadam!

La Villette Sonique organise comme chaque année un Village Label recevant une grande partie des structures qui font bouger les scènes musicales de l’Hexagone pour un week-end (7 et 8 Juin) en forme de brocante sonore, apéros et showcases. Une occasion idéale pour vous présenter chaque semaine tous ces individus dont le coeur bat au rythme des disques qu’ils sortent.

Croque Macadam, un label “hors du temps”

Pour commencer, on vous propose de découvrir le label Montrougien : 3 ans d’existence, une grosse dizaine d’excellentes sorties (rappelez-vous de Baston, nos Newcomers de Mars !), et un amour rare pour la belle pop à guitares. Qu’il s’agisse de la soul bouillante des Spadassins, du “part-time punk” de Cheap Riot, du rock brut de Pain Dimension ou des morceaux lumineux des Américains de Triptides, les artistes sont tous reliés par le même credo : “Croque Macadam est un label pop et, que les disques sonnent garage, indie-pop, ou punk, tous ont en commun de mettre l’accent sur les mélodies”, explique Alexandre Gimenez, fondateur du label.

Autre idée forte de la structure : essayer d’équilibrer les morceaux entre anglais et en français. “J’ai essayé au départ de maintenir un ratio 50/50 entre les deux, ça a tenu sur les dix premières sorties mais c’est malheureusement compliqué à maintenir… Il y a très peu de bon groupes français chantant en français dans mon registre, et la plupart sont déjà signés ailleurs. Il est important pour moi de défendre la scène locale, et si les groupes qui me plaisent chantent en anglais, je ne vais pas m’empêcher de les sortir. Même si je regrette que certains ne tentent pas l’aventure du français, même ponctuellement.”

A l’heure de la techno et des musiques percussives, la mélodie est un pari fort. Loin d’accepter la moindre accusation revivalisme, Alexandre affirme : “L’idée de pop “hors du temps” me semble être une bonne définition de ce que je cherche à faire avec Croque Macadam. J’espère que mes disques pourront parler à des gens dans 20 ans. Je suis très attaché aux mélodies, c’est pour moi l’essence de ce qui me plait en musique, même si évidemment je suis plus sensible à certaines formes qu’à d’autres. La musique actuelle déborde de vie et de propositions aussi intéressantes que celles des dernières décennies !”

L’art du single

Ses disques, Alexandre les sort en 45 tours, “un choix de passion et absolument pas de raison. Le 45 tours est un format casse-gueule, et je pense qu’il est voué à avoir de moins en moins d’importance. Il coûte presque aussi cher qu’un 33 tours à fabriquer et rapporte entre deux et trois fois moins. Autant dire que sur de très petits pressages (250 exemplaires par exemple), il faut presque tout vendre pour amortir sa dépense”. Alors, pourquoi s’acharner à travailler un format aussi compliqué ?

“Un 45 Tours va à l’essentiel, deux chansons et c’est tout. C’est le support pop par excellence : le single.

Avec les autres formats courts, comme l’EP, c’est aussi le meilleur medium pour un groupe débutant.”

Et c’est avec ce medium simple, évident, et peu cher à la vente (5€) que Croque Macadam s’est imposé comme l’une des principales références en terme de pop à Paris. En étant co-organisateur des soirées Psychotic Reaction, il a réussi à recréer tout un véritable environnement fait de jeunes gens autour d’une culture de la “musique à guitares (pop)”. “En France j’ai beaucoup d’affection aussi bien humaines que musicales avec des labels comme Anywave, , A Quick One Records, Q-sounds Recordings et bien sûr l’excellent , avec qui on fait les Psychotic Reaction

Le rôle d’un label en 2014 ? “Croque Macadam n’est pas producteur mais éditeur phonographique, ça me convient très bien. Les groupes viennent me voir avec des morceaux enregistrés et on décide de les sortir ensemble si c’est cool. J’interviens dans le choix des morceaux à sortir mais laisse le groupe faire sa petite sauce pour les enregistrements. C’est sûr que je suis un peu à l’opposé de “labels” ne vivent que grâce aux subventions de l’État tout en se permettant de prétendre représenter les indépendants…”.

Les prochains disques qu’il s’apprête à sortir, par Forever Pavot et Triptides, seront sûrement sur son stand de la Villette Sonique. Un rendez-vous qu’il juge “essentiel ! La Villette Sonique apporte une validation sur ce que l’on fait, et c’est aussi l’occasion de voir la famille, et de partager avec nos camarades. En plus de vendre quelques disques c’est l’occasion de nous faire connaître et partager sur notre passion. Bref un énorme merci à la Villette Sonique, et ce serait génial si d’autres festivals ou événements nous permettaient de nous réunir et nous rassembler. Je suis très très heureux d’y être, et je commence même à réfléchir à l’organisation et ce que je vais ramener”.

Croque Macadam sur Facebook
Le Bandcamp du label