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Chronique : Le Mondial du tatouage à la Grande halle de La Villette

Du 6 au 8 mars 2015, la Grande halle de la Villette accueillait la 14ème édition du Mondial du tatouage. On vous raconte ce grand bal de l’aiguille.

Des tatoueurs venus des quatre coins du monde

À quoi peut-on s’attendre en poussant pour la première fois les portes d’une grande convention du tatouage ? Un rendez-vous de motards ? Un meeting de punks ? Certainement pas ! En 2015, le tatouage s’est démocratisé : un français sur cinq est tatoué et il n’a pas de barrières sociales. Cet art – puisque c’en est un – ne s’applique plus à une seule catégorie de personne, et c’est d’autant plus flagrant lors de ce grand rassemblement au Mondial du tatouage, celui qu’organise Tin-Tin, à la Grande Halle de la Villette depuis deux ans.

Une fois les baies vitrées franchies, pour les novices du tattoo, c’est impressionnant. Pour les connaisseurs et habitués, ça l’est forcément aussi. 20 000m² et près de 340 artistes venus des quatre coins du globe se sont donnés rendez-vous pour faire de ce bâtiment de la Villette un salon de tatouage géant.

Un tatoueur non tatoué, c’est comme un boucher végétarien. Easy Sacha

Gunther Love et Moche Pitt d’Airnadettes ont beau balancer du Rock ‘n’ roll tout l’après-midi aux platines, c’est le bourdonnement des aiguilles qui s’impose comme l’hymne officiel de cet évènement. Les allées, organisées et rangées selon les styles et les méthodes de travail des tatoueurs (traditionnel, au marteau, ou bien avec la fameuse machine à bobines), nous transposent dans un tour du monde du tatouage. On rend visite au Thaïlandais Aod avec son style oriental, à l’Italien Costantino Sasso, véritable magicien du style polynésien, puis nous partons à la rencontre du charismatique Vatea originaire de Toulon, spécialiste aussi du tatouage made in Polynésie.

L’Américain Carlos Rojas, lui, travaille avec les personnages fictifs et dessine, au moment où nous passont par son stand, un portrait de Walter White sur l’avant-bras d’un fan de Breaking Bad. Pour s’offrir l’une des ces oeuvres, il faut laisser sa pudeur aux portes de la Grande Halle. Les futurs tatoués sont allongés sur les tables au regard de tout visiteur curieux, et cela peu importe l’endroit où vous vous faites piquer. D’un côté, on a les grands habitués en totale décontraction, lunettes de soleil sur le nez et casque sur les oreilles, puis de l’autre, les visages angoissés de personnes venues encréer leur peau pour la première fois.

… Mais aussi des contests et du métal

Les journées sont également rythmées par plusieurs concours de tatouage : celui du meilleur tattoo coloré, un autre pour ceux en noir et blanc et, enfin, un dernier récompensant la plus belle oeuvre du jour. Le comédien Pascal Tourain commente avec humour le défilé des participants qui paradent tour à tour avec leur tattoo sur la grande scène centrale. C’est ici, que se tiendront plus tard les concerts métal de As They Burn et The Ocean. En attendant, on décide d’aller discuter avec le tatoueur Français Easy Sacha au stand numéro 1. Il nous confie préférer l’intimité de son studio aux grandeurs des conventions, mais encourage par sa présence la démarche de Tin-Tin.

Ce genre de rassemblement est en effet le meilleur moyen pour les tatoueurs de rencontrer des artistes étrangers et, d’un point de vue plus professionnel, d’alimenter leur réseau. Pour les visiteurs, c’est l’occasion de se faire tatouer par des mains de maîtres, d’en apprendre davantage sur la culture tattoo et de se mettre à jour sur les nouvelles tendances.

Un hausse de fréquentation de 10%, une surface d’exploitation doublée par rapport à l’an dernier… L’évolution positive du Mondial témoigne d’un réel engouement pour l’art du tatouage et ce n’est pas Tin-Tin qui nous dira le contraire. Et oui, son carnet de commandes est full pour cette année !

Le plus de la journée : L’organisation optimale du lieu, la diversité des styles de tatouages, la propreté et l’hygiène des stands. Ce Mondial a aussi été l’occasion de parler des pratiques peu courantes en France comme le tatouage sur le visage.

Le moins de la journée : Il était quasiment impossible de prendre rendez-vous pour le jour même avec les tatoueurs, leurs agendas du week-end étant pour la plupart remplis depuis des semaines.

La rencontre de la journée : Tin-Tin, la superstar de ce Mondial. On n’aura jamais vu autant de selfie avec un tatoueur !

La phrase de la journée : “Un tatoueur non tatoué, c’est comme un boucher végétarien”, a conclu Easy Sacha.