Skip to content

Chronique : la 15ème édition du festival Papillons de Nuit

Ce week-end se tenait en Normandie la 15e édition des Papillons de Nuit. Grands amateurs d’évènements nocturnes parisiens mais également dans la France entière, nous nous sentions obligé de nous y rendre. On vous raconte notre expérience au coeur du festival.

Lorsque l’on prend un train en direction de la commune de Saint-Laurent-De-Cuve et que l’on sait que l’on va y passer 3 jours, on pourrait croire au parfait cauchemar. Le week-end dernier, nous étions loin du scénario de Sheitan de Kim Chapiron, puisqu’avait lieu, comme chaque année, le festival les Papillons de Nuit. La petite soirée dansante qui se tenait dans la petite salle des fêtes du village est aujourd’hui devenue un festival majeur dans la région et n’a rien a envier aux autres manifestations musicales de France.

La force des Papillons : un esprit convivial que l’on retrouve sur les devants des scènes du festival mais également du côté de l’organisation dont se chargent des bénévoles travaillant très souvent en famille. La commune normande qui ne compte pas plus de 400 habitants voit son nombre de visiteurs multiplier par 150 lors de cet événement, Nous nous sommes donc rendus sur les lieux pour nous rendre compte de toute cette effervescence.

Entrée en matière avec Benjamin Clementine et Christine & The Queens

Il est 18h00, le soleil peine à montrer le bout de son nez, le festival se remplit peu à peu mais les balances des artistes programmés pour la première nuit donnent le la. On profite de ce calme avant la tempête pour aller manger un morceau, on sait ô combien les stands de ravitaillement sont difficiles d’accès durant les festivals. Pour le paiement, c’est du “Pay&Play” : une carte magnétique à un euro que l’on recharge du montant de son choix et qui nous permet de régler aux bars, stands de restauration ou de merchandising. Technologique, n’est-ce-pas ?

On décide de nous diriger vers la seconde scène, là où Benjamin Clementine prend place au piano pour un concert qui s’avèrera être mémorable. Le charismatique story-teller envoûte les premiers arrivants et une foule vient rapidement s’amasser devant cet émouvant spectacle qui s’achève sur une belle reprise de “Emmenez-moi” de Charles Aznavour (et en français, s’il vous plait). La suite du programme ? La belle découverte en live du groupe coldwave Grand Blanc, les yeux bleus de Selah Sue, IAM toujours en grande forme, mais il ne faut se voiler la face, si la plupart des gens sont là ce soir, c’est pour accueillir la nouvelle prêtresse de la pop française : Christine and the Queens. Le show est imparable, dynamique et il est difficile de ne pas se laisser emporter par les frasques de la petite blonde. La soirée gardera son côté électronique jusqu’à la fin de cette première nuit avec le producteur caennais Superpoze et le Niçois The Avener que nous retrouvons quelques jours après sa prestation à la Villa Schweppes de Cannes. After au camping du festival ? On passe notre tour et décidons plutôt de reprendre la route qui mène à notre lit, les deux soirées à venir demande du repos.

Izia fait le show, Bigflo et Oli dans la Cours Des Grands

Après une ouverture un peu molle de Malo’, c’est Izia, qui, sur la scène principale, donnera un grand coup de pied dans la fourmillière. Elle entre en piste sur les coups de 18h et compte bien retourner les festivaliers qu’elle aime appeler ” ses petits papillons “. L’ambiance est torride et ce n’est pas cet homme devant nous avec un tee-shirt “Merci Jacquie et Michel” qui nous dira le contraire. Oui, aujourd’hui il fait très chaud et les tee-shirts (avec ou sans motifs imprimés…) sont de sortie. La température ne baissera pas d’un cran par la suite avec, le trio rock’n’roll Triggerfinger mais surtout Carl Barât, le membre charismatique (mais moins connu que l’autre moitié) du groupe The Libertines. Nous en attendions un peu plus de la part de Carbon Airways, qui, tels des mini The Prodigy réussissent à faire trembler les kids de la foule mais peine malheureusement à conquérir notre coeur. La nuit est tombée, c’est au tour de Placebo de rentrer en scène et de rappeler amoureusement à certains leur époque skateboard-baggie-mèche rebelle. On termine avec les notes éléctroniques et poétiques de Fakear qui se produit ce soir en live.

La troisième et dernière journée de cette 15 ème édition du festival prend un aspect familial avec une programmation effectivement calibrée pour cette cible. Nous entamons ce dimanche musical avec Lewis Evans & The Orchestra Choir Of Love, une création originale imaginée pour l’occasion mettant en scène le chanteur des Lanskies avec une chorale de collégiens et l’Harmonie du Cap Lihou de Granville. Notre curiosité se tournera désormais vers la scène principale : la machine à tube Black M entame son show. Tous les festivaliers connaissent toutes les paroles sur le bout des doigts et, que l’on adhère ou pas à l’univers du membre de Wati B, l’ambiance qu’il met est impressionnante. Une chose est sûre, Ms. Lauryn Hill a clairement mis l’entièreté du public dans sa poche en reprennant ses grands classiques, malgré un retard d’une heure sur scène (on lui pardonne, c’est un 1/3 des Fugees, tout de même). Place au rap de Bigflo et Oli et leurs textes brillants, leurs flows maitrisés : un 20/20 pour le show des deux frères toulousains. Un petit tour vers la grande scène où se produit en ce moment Yannick Noah et des familles qui chantent en choeur les tubes de l’ancien tennisman. Les rappels se font d’autant plus apprécier, les gens en veulent encore : c’est déjà la fin du festival. On profite alors de la dernière heure de spectacle avec La Fine Equipe de Nowadays Records, qui éléctrise nos derniers moments sur l’herbe de Saint-Laurent-De-Cuve.

Le plus : La convivialité excessivement présente.

Le moins : 65 000 personnes, c’est beaucoup, et ça se ressent dans la circulation.

La rencontre : Bigflo et Oli que nous avons eu la chance d’interviewer. Deux petits gars vraiment cool et pleins d’ambitions !

L’anecdote du festival : Incroyable, mais nous avons assisté à une demande en mariage devant la scène où jouait Placebo. Nous y avons pas vraiment cru jusqu’au moment où l’on a vu les yeux de la futur marriée en larme. Le plus fun dans tout ça, c’est qu’un groupe d’amis emeché juste derrière chantait “pause ta b*te sur mon épaule”. Epic !