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Christophe, la force d’un homme libre

Christophe sera notre rédacteur en chef invité du 18 au 20 avril. Nous l’avons rencontré, et ce fut une expérience fascinante…

Christophe est ce genre d’OVNI trop rare dans la musique francophone. Le rencontrer, c’est quitter le formatage habituel des interviews, celui qui veut qu’une rencontre ait lieu entre 14 heures et 15 heures dans un bar quelconque. Non : Christophe impose son propre folklore. Le rendez-vous est pris en semaine à 23 heures et sera même décalé d’une heure et demie. L’entretien aura lieu chez lui, au calme.

Christophe arrive sur son vélo à l’heure dite, sa manageuse courant derrière lui. Il peste contre un problème de rayon, puis nous montons dans son appartement. L’immersion est totale. En un instant, toute la richesse du personnage saute aux yeux : synthétiseurs pointus, jukeboxes personnalisés, instruments exotiques sur la tables, photos superbes… Tout est rangé selon une organisation qui nous échappe, mais pas un seul objet ne dégage pas l’aura d’un trésor quasi-mystique. Nous buvons du vin, du whisky, quand lui se contente de thé. La discussion, qui durera plus de deux heures, peut commencer.

Un “déclencheur d’effets”

Les non initiés connaissent le chanteur principalement pour sa période pré-74, allant d’“Aline” aux “Mots Bleus”. Si ce sont deux des plus belles chansons du patrimoine français, s’arrêter à ces morceaux serait tout de même du gâchis. Christophe, à partir de l’achat de ses premiers synthétiseurs, est devenu un véritable artisan du son, laissant la chanson à son rôle populaire pour se concentrer sur des émotions plus aventureuses. “La Man” ou son hommage à Jacno sur la compilation Jacno Future sont deux parfaits exemples de son appétit contemporain.

Il n’assume pas pleinement le rôle de chanteur: “Je déteste l’a capella“. Il préfère se considérer comme un “déclencheur d’effets”, cherchant à travers le son de sa voix comme à travers celui de ses machines la création de forts échos émotionnels. C’est ce qu’il se prouvera sur son prochain disque, en préparation pour début 2015.

“Ma liberté, c’est ma plus grande richesse”

Christophe est un homme de passions : il a été capable de cesser de tourner pour se concentrer sur d’autres thématiques que la musique. Le beau vêtement, la peinture, voire la vidéo l’inspirent et l’homme a toujours été incapable de lutter contre l’appel de ces médiums nouveau. C’est dans cet esprit qu’a été préparé son dernier album-live Intime, et son Intime Tour : cédant à un appétit naissant pour le piano, il s’est lancé dans un apprentissage public de l’instrument. Ce disque, et la tournée qui le prolonge, ne sont que l’exposition d’un artiste en pleine expérimentation, en pleine découverte et appréhension d’une nouvelle flamme.

Les approximations, Christophe s’en fiche : “Ma liberté, c’est ma plus grande richesse“. C’est même le mot le plus juste pour définir cet artiste pour qui les frontières, artistiques, linguistiques ou encore géographiques ne semblent pas compter. Il fait ce qu’il veut, quand il le veut. Et Intime en est la plus impulsive expression.

En quittant son appartement, nous sommes véritablement sortis d’une bulle, d’un monde parallèle dans lequel un homme s’est pleinement incarné. Christophe s’est offert sous toutes les coutures, et nous allons tâcher, durant tout le week end, de retranscrire au mieux l’étendue de ce personnage passionnant.