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Blur, Mawimbi… le Rayon Frais du 27 Avril

Une reformation plus qu’attendue, de l’électro afro, du rock bien, du rock acoustique réussi et du reggae (!) : voici les disques à écouter cette semaine.

Que vaudrait le nouveau Blur s’il n’était pas de Blur ?

Avec les grosses stars, on se pose toujours la question : et si c’était un groupe qui débarquait de nulle part ? Évidemment, Blur a crée son propre registre, mais on ne peut s’empêcher de comparer leur vision de la britpop de 2015 avec la concurrence actuelle. Comme pour toute reformation (16 ans depuis leur dernier disque!), il serait absurde d’attendre de Coxon et Albarn qu’ils nous portent dans le futur : leurs inventions tiennent surtout à des traitements de studio inventifs, dans le son des guitares notamment. Ainsi, si vous aimiez Blur, vous adorerez ce disque enregistré au Japon, initialement sans vocation à être diffusé. Si vous n’avez jamais goûté à la musique de ces Anglais, ça peut-être une bonne idée de vous jeter dans ce disque-bilan qui contient des touches enrichissantes de leurs différents projets. On est pourtant légitimement en droit de se demander quel retentissement aurait eu cet album si ça avait été l’oeuvre de nouveaux venus.

Dividers : valeur sûre

Nouvelle sortie du très prolifique label Casbah Records (et Beast Records), Dividers est un vrai bon groupe de rock des 10’s : une fuzz ici, une guitare folk planquée là, des lignes de voix en cuir moulant, et le refus d’un quelconque revivalisme à deux francs. Avec l’excellent producteur punk Lo’ Spider caché dans le groupe et une belle brochette de nerveux qui n’ont pas l’air nés de la dernière pluie, ces toulousains lâchent un disque sûr, maîtrisé, beau et engageant à la fois. Un album que vous pourrez acheter les yeux fermés : il vieillira bien et ne décevra pas.

Blundetto : quel reggae pour 2015 ?

C’est sûrement le registre le plus ignoré par la presse francophone : Blundetto sort aujourd’hui un disque marqué par le reggae. On connaissait tous les excellents hybrides qu’avait conçus l’hexagone, de Milan à EDH, nourris de dub électronisés, mais l’artiste qui nous intéresse cette fois-ci nous propose une continuité plutôt respectueuse des créations du passé. Les amateurs devraient s’en régaler.

Chinese Robots : victoire sur la musique débranchée

On connaissait Chinese Robots en version électrique, les voici qui tentent de très jolies versions acoustique sur Mind Riot Music. Première chose : on découvre sur le premier morceau la capacité du groupe à monter de superbes harmonies complexes, tant dans les guitares que dans les superpositions vocales. Ce qui débouche sur un rendu des plus célestes qui évoque par nature, Sigur Ros et leurs compatriote. Mais heureusement, les musiciens du jour sont franchement parisiens, ce qui visiblement leur permet de ne pas être atteint de la neurolepsie des Islandais. On croise la folie de Sparks au détour d’un morceau, entre autres libertaires baroques du songwriting. Ce disque impose toute la richesse des morceaux du groupe, et réussi à faire dans l’acoustique sans servir la soupe. Merveilleux.

Mawimbi : premier maxi réussi

Si vous l’aviez pré-commandée, la première sortie physique du label Mawimbi (label du collectif du même nom) a du arriver chez vous. Vous l’avez alors placée sur votre platine, avides de sonorités afro-contemporaines. Vous avez évidemment mis la face B d’abord, distraits que vous êtes. C’est ainsi que vous êtes tombés dès l’ouverture sur cette merveille du producteur Loâzo, OVNI bass ultra hypnotique. Vous saviez alors que vous n’aviez pas lâché 12€ dans le vent : loin de réciter quelque patrimoine africain vu et revu, ce 12” que vous avez acheté vous plonge dans le futur de la musique-monde.

Qu’en est-il des trois autres morceaux ? Un track hystérique entre textures de fausset, mélodies formelles et rythmiques indomptables façon O’Flynn. ” Hop un hit de club dans ma besace “, s’est sûrement dit le DJ du dimanche aprem’ qui est en vous. Sur la Face A, un remix afro-disco plus convenu de Pasteur Lappe par Africaine 808 – mais parfait pour les terrasses de tous horizons – et un déluge rythmique option sanza par 100 foot Ballerina – deuxième bombe pour faire danser vos amis. De fait, personne n’écoute la version digitale de 9 titres. Pourquoi ne pas l’avoir gardée au chaud pour une prochaine sortie ? Qu’importe, finalement : Ce disque est un sans faute, achetez-le, tout simplement.