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Aphex Twin, Alt J… On a goûté les disques de la semaine dans le Rayon Frais!

Grosse semaine pour les chroniques du Rayon Frais: Aphex Twin, Alt-J, Asocial Club, Redinho, Nehruviandoom et plus encore…

Alt-J, un bon album pour maman

Pourquoi la supérette s’agite ? Ce nouvel album d’Alt-J est par nature un événement : après l’énorme succès du bien nommé An Awesome Wave, ce nouvel essai était tant attendu par les foules arrivés sur le tard que par les fidèles de la première heure. Le groupe est véritablement devenu populaire, même vos mamans adorent le précédent.

Est-ce qu’on s’en relève la nuit ? C’est malheureux, mais la vague est passée. L’excitation de la nouveauté, de la fraîcheur du projet, est terminée. Que reste-t-il, alors ? Passés dans le patrimoine commun, les recettes d’Alt J et sa bande ne surprennent plus. Pour autant, on ne peut cacher l’excitation ressentie à l’écoute de ces nouveaux titres, dont les ficelles sont les même que sur le précédents disques. Son malheur sera, finalement, de manquer un peu de caractère, de prise de risques. Une extension du premier album.

Aphex Twin et son Syro pour l’atout

Qu’est ce qui agite la superette ? Le Proust de l’IDM, Aphex Twin, sort un LP plein de madeleines, treize ans après sa supposée retraite.

On s’en relève la nuit ? Deux possibilités ? (1) Vous n’avez pas grandi avec Aphex Twin et vous vous demanderez qui est ce grand guignol dont tout le monde parle et qui conçoit l’électronique en labyrinthe de puzzle. (2) Vous êtes un enfant de l’IDM et vous retrouvez l’Aphex de l’an 2000. On croise ici le Richard D. James de Windowlicker ou de …I Care Because You Do dans l’acid, en somme, Syro, c’est de l’Aphex Twin taillé dans sa glorieuse période. S’il entretient parfois quelques sentiments pour le funk et la musique noire cet album joue sur l’articulation permanente entre acid, jungle, breakbeat et techno. Dense jusqu’à l’asphyxie, funky, océan de nuance dans un verre d’eau, Syro manie la chèvre et le choux en cultivant ce sentiment d’être hameçonnés sans même comprendre où est le hook. Plus qu’un album, un mindfuck.

 

Redinho, l’après Rustie

Qu’est ce qui agite la superette ? Le sidekick de Rustie et Hudson Mohwake, Redinho sort son premier LP tout seul. Une grande première traversée où Redinho se jette à l’eau sans jamais frôler la noyade.

On s’en relève la nuit ? Oui. House transformiste, funk et r&b d’une époque à écrire et arrangements dessinés au gloss, la dernière signature de Numbers, label écossais, affiche une pleine indépendance. Facétieusement surproduit, ce premier LP cherche le chatoyant dans la house et brille en mouvement comme un soleil se reflétant sur la mer. Redinho n’est jamais loin du hit, groove comme l’on torpille et installe son nom chez les producteurs du boogie contemporain.

Asocial Club, le grand recadrage

Pourquoi la supérette s’agite ? A l’heure où le rap français se fond dans la pop familiale, le grand retour aux affaires des radicaux Casey et Prodige avec DJ Kozi, Al et Vîrus a quelque chose de follement réconfortant. Il reste des gens pour remettre les pendules à l’heure, envoyer des flows la tête haute.

Est-ce qu’on s’en relève la nuit ? C’est un véritable Blitzkrieg qui vient pour fracasser l’essentiel de la scène hip hop – et plus encore – contre un trottoir. Incroyablement jouissif, ce disque propose un manifeste d’intention face auquel on pose – comme souvent avec cette clique – le genoux à terre. A l’heure du rap-sneakers, on l’écoute pour se remettre de nos cauchemars-réalités nocturnes.

Panier Bio : L’indie, la musique au naturel

Nouvelle compilation La Souterraine ! Concentré de pop d’avant garde, cette sélection fascine avec des coups de génie comme ce morceau magique de Laure Briard ou cette autre douceur francophone de Doria Pamphilj (qui? ). On vous parlait du psyché français en pleine conquête de l’hexagone, voilà un concentré de bons morceaux pour alimenter vos playlists.

Grand Blanc, la dernière sortie Entreprise, envoie son très bon EP. Hors temps, ce groupe inspire l’affection atroce qu’on porte à un groupe des 80’s ré-édité, celui de l’injuste échec de rêves brisés rétabli par un label fouineur. Même si la musique new wave lasse aujourd’hui le public que la synth pop en carton a fait saturer, on n’attendra pas 2040 pour jouir de leur musique brillante. Plus jamais de Moderne ou Cha Cha Guitri.

The Dead Mantra, quant à eux, lance enfin son Nemure. Lancé à pleine balle dans les circuits alternatifs, ce disque là tombe aussi au mauvais moment – la Slowdive-mania a créé l’overdose chez une partie des mélomanes face au shoegaze – mais frappe suffisamment fort pour tenir le choc. Si on peut parler d’électricité dans cet album, ce n’est tant pour les guitares que pour les éclairs violents qui strient ces morceaux rugueux et gonflés. Une production résolument moderne et passionnante.