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Antinote, le Beau Bizarre de l’électronique

Le Village Label des Villette Sonique sera samedi votre marché aux labels que vous aimerez demain. Pour vous aiguiller, on a rencontré Antinote, archéologues et astronautes de l’électronique à Paris.

Trois ans d’existence chez Antinote, ça ressemble à une suite de strikes. Dix sorties comme autant de mindfucks magnifiques et d’injures aux habitudes de l’électronique qui dès l’éclosion fascina des boussoles de la presse spécialisée type Resident Advisor. C’est-à-dire que cette petite structure parisienne a placé sa naissance sous les meilleurs auspices puisqu’elle fût créée pour sortir la Tape 01 d’Iueke. Engin dégénéré, loin d’être décérébré mais poulet décapité à la course folle et éparpillée, cette Tape semble comme aiguiller le label dans son ambition : un dialogue entre archéologie et avant-garde dans la salle des fêtes d’un asile. Pourtant, comme le raconte de tout son bagout, le fondateur du label, Quentin Vandewalle, l’ambition “c’est de Kiffer. Pas plus. Pas de résidence à Ibiza en perspective” tout en précisant que “l’idée du label, c’est d’avoir un petit éventail de projets différents et avec des personnalités fortes et des projets singulier”.

Et singulier, ça l’est. Dans le paysage électronique, Antinote, dénote. C’est un visage que l’on ne croise qu’une fois, que l’on reconnait sans hésiter. Un visage cohérent où pourtant tous ses membres dépareillent, des rituels tribaux d’Albinos aux farandoles early house de Syracuse, en passant par la deep house ensommeillée, très 100% Silk de Geena. A l’époque Ed Banger, Antinote aurait été une maison de fous. Aujourd’hui c’est tout juste si on peut les considérer comme des excentriques. Les publics évoluent, l’érudition générale ne cesse de s’étendre et permet à Antinote de séduire un public toujours grandissant. “Il y a tellement de gens passionnés par la musique, qui passent des heures à la recherche de sensations” constate Quentin, “je ne sortirais pas de musique prémâchée en me disant qu’il ne faut pas bousculer les gens. Je ne cherche pas à provoquer loin de là, et d’ailleurs, j’aime la musique facile, légère et ensoleillée mais jamais conformiste“. Si vous sentez les sols électroniques vibrer, c’est qu’Antinote travaille dans son underground.