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Aeroplane & Benjamin Diamond, l’interview croisée

Avant de monter sur la scène du Zenith de Paris pour la soirée Electroshock, nous avons rencontré Aeroplane et Benjamin Diamon. On a discuté de leur summer track “Let’s Get Slow”, projets et traditions productives.

Villa Schweppes : J’ai cru entendre que tu rentrais d’Australie, ça se passe comment au niveau du jet lag ?

Aeroplane : C’était pour des vacances donc ce n’était pas trop difficile ! Mais sinon je reviens aussi d’une tournée que j’ai faite aux États-Unis pendant un bon mois, j’y ai également fait des petites sessions studio puis je suis passé au Mexique faire quelques dates. Du coup, ouais, tous les jetlags combinés ça me fait un peu bizarre mais ça va !

L’été 2015, un bon cru ?

Aeroplane : Je crois que mon été s’est bien passé, du peu que je m’en souvienne. Le gros problème c’est que les dates deviennent une espèce de flou artistique. Tout est mélangé dans ma tête, donc je pourrais pas te dire de spécificité. Je suis désolé je me souviens pas de grand chose.

C’est assez dingue que tu sois autant déconnecté de ce que tu vies.

Aeroplane : Ça fait un peu de temps que je tourne tout le temps et c’est souvent les mêmes soirées, les mêmes clubs. Quand j’arrive, je m’occupe des platines qui sont devant moi et pas de la ville. Ça me stresse vraiment beaucoup de voyager donc j’essaye de faire abstraction de tout ça. J’ai tendance à oublier les détails pratiques de où j’étais.

La collaboration c’est un peu comme un resto : si t’attrapes pas la gastro tu peux y retourner.

On va partir encore plus dans le passé : est-ce que ta séparation avec Stephen Fasano (ex membre du groupe devenu The Magician en solo) a changé ta façon de travailler ?

Aeroplane : Non, justement c’était une des raisons pour laquelle on ne travaille plus ensemble. Ça m’a plutôt conforté dans ma façon de produire.

Profitons de la présence de Benjamin Diamond avec toi pour parler de vous, c’est tout de même plus le sujet. Comment vous en êtes venu à vous rencontrer et à travailler ensemble ?

Benjamin Diamon : Vito (Aeroplane, ndlr) m’a contacté et, apparemment, il semblerait qu’il ai pensé à moi sous le douche. Il m’a envoyé un message et ça s’est fait de manière extremement simple.

Aeroplane : C’est vrai que c’était vraiment rapide quand on y réfléchit. En 3 semaines c’était fait. En fait j’étais en train de bosser sur “Let’s Get Slow”, et je chantais la mélodie qui a moment donné ressemblait fortement à “Music Sound Better With You”. Donc je me suis dit que ce serait mortel si je pouvais avoir Benjamin sur le morceau. Sur twitter, j’ai vu qu’il me suivait, je lui ai tout simplement envoyé un message pour lui proposer de bosser avec moi.

Vous êtes désormais inséparables ou vous continuez chacun vos projets solo ?

Benjamin : Je pense que Vito a son indépendance, il continue de sortir des maxis, c’est simplement une collaboration. C’est ça qui est intéressant, chacun a sa vie d’artiste. Moi je n’ai pas fait énormement de chose depuis un certain nombre d’années et j’ai essayé de choisir les projets. Quand tu chantes, tu incarnes quelque chose donc c’est important de pas en faire trop et pas se retrouver avec 50 projets différents. On est assez content d’avoir fait celui-ci, je pense que le résultat est cool.

Justement ce titre sent quand même le tube de l’été. Est-ce que c’est comme ça que vous l’aviez imaginé ?

Aeroplane : Moi, quand j’ai écrit le riff principal, je savais que c’était cool. Ça sonnait un peu classique mais en même temps c’était un peu étrange, c’était un mélange de pop et d’italo bizarre. Pour moi c’était le bon mélange d’éléments. Une fois qu’on a mis les voix de Benjamin, ça a pris une dimension beaucoup plus pop et facile d’accès. Du coup, j’avais une sorte d’espoir que ça parle à un plus large public plutôt qu’un public un peu plus niche auquel d’habitude je m’adresse. Quand t’as une bonne chanson avec un bon refrain c’est évidemment plus facile de passer à la radio. On a donc signé le track chez Capitol.

Benjamin Diamond : Tube de l’été c’est un concept un peu vague.

Aeroplane : Ouais et puis le truc dont je suis content avec ce morceau c’est qu’on a rien du faire contre notre gré pour pouvoir passer à la radio. On a fait le track comme on le voulait.

Marre des disques inaudibles. Pour moi Jack Ü ce n’est pas écoutable. Aeroplane

Le titre a tout de même eu un certain succès. Est-ce que ça vous pousse à rebosser ensemble ?

Aeroplane : On verra après cette interview (rires, ndlr). Non, disons que nos chemins se sont croisés, on a des choses chacun de notre côté en attendant mais peut-être qu’on sera amené à retravailler ensemble.

Benjamin Diamond : La collaboration c’est un peu comme un resto : si t’attrapes pas la gastro tu peux y retourner.

Vous avez tous les deux un certain passé dans la musique. Y’a des choses qui vous manque de l’époque ?

Aeroplane : L’art de faire de la musique. Je commence a en avoir un peu marre d’écouter des disques inaudibles, qui sonnent comme du papier de verre. J’écoutais l’album de Beck dans l’avion tout à l’heure, qui est magnifique, et j’aimerais bien voir un peu plus de ce genre de projet plutôt que des Jack Ü qui ne sont pour moi pas écoutables.

Benjamin Diamond : On vit dans une époque un peu speed. On prend plus le temps de faire des disques. Aujourd’hui il y a des mecs qui peuvent faire des albums avec un laptop, qui peuvent sonner bien, mais j’aime quand on prend le temps d’aller en studio, d’enregistrer, de mixer. Aujourd’hui c’est vite fait.

Aeroplane : Les gens disent généralement “Tout le monde s’en fout, personne ne voit la différence“, mais je trouve ça plus intéressant de ressentir que la musique a été vraiment travaillée en studio. J’étais au bowling pour l’anniversaire d’une amie et ils passaient Trace TV, ils m’ont foutu la soirée en l’air… (rires)

Et votre titre alors, vous avez tenu à le faire dans les règles de l’art ?

Benjamin Diamond : Je pense que ce qui est le plus important dans une collaboration, c’est la rencontre. C’est indispensable. Souvent quand tu fais de la musique et que tu collabores avec des musiciens, tu les vois même pas. Vito, lui, il est venu dans mon studio à Paris. Ça m’intéresse pas de travailler avec des gens que j’ai jamais vu.

Aeroplane : Une fois que t’es dans la même pièce, il se passe quelque chose en plus.

Suite a cette interview, nous avions posé quelques questions pour en savoir plus sur le quotidien d’Aeroplane. Le compte rendu est disponible juste ici.

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