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“People of the Twenty-First Century”, l’anti-Sartorialist

(Mal) Présenté comme un anti-sartorial, (un anti précis de mode) le nouvel ouvrage du photographe Hans Eijkelboom donne bien plus à voir que des photos hideuses d’anonymes anodins.

Ce qu’Hans Eijkelboom, photographe et artiste conceptuel hollandais a présenté à Arles avait tout pour conquérir les coeurs. Sa série With My Family, notamment, à la fois intrusive, intime et tendre proposait d’imprimer un instant d’une vie d’inconnus dans leur intérieur, sans préparation. Hans, sonnait à leur porte dans l’après-midi et prenait la place de l’homme du foyer (sorti travailler ou autre) sur la photo, s’offrant une vie de famille(s), flouant le patriarcat (la société patriarcal), questionnant les rôles, l’identité.

C’est dans ce même geste, qu’il conçut “In The News” (dix jours de suite, Hans Eijkelboom s’arrangea pour apparaitre, souvent en fond, sur les photographies d’un quotidien local) et qu’aujourd’hui il publie chez Phaidon, People of the Twenty-First Century, collection de photos tenant à consacrer la quotidienneté et se voulant comme un petit précis, non pas du mauvais ou non-goût vestimentaire mais renseignant sur le plus anodin, le plus commun. Un travail effectué entre Amsterdam, New York, Paris et Shanghai, étalé sur plus de vingt ans, par un photographe planté aux sorties des zones piétonnes fréquentées ou des shopping mall et tentant de recueillir et regrouper des groupes par phénotypes. Un travail proche de l’anthropologie du monde moderne, en somme.

Ou un témoignage de cette vox populi vestimentaire, à l’esthétique aussi médiocre et anonyme que son sujet. Arrivant hélas peu de temps après l’intrusion du terme normcore dans les esprits, le projet pourrait être dévoyé (vers l’anti-concept de mode de non-mode) de son sens premier : aborder l’anonymat profond d’une ère rongée par le désir profond d’être vu.

People of the Twenty-First Century disponible chez Phaidon